5. Pluie de pleurs

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Une fois lancé, Dean sentit qu'il avait besoin d'en parler, de vider son sac.

Qu'importe si Ten le croyait au mot ou si il considérait que Dean utilisait des métaphores.

- Il m'a sorti de l'enfer. Et lorsque je l'ai vu pour de vrai pour la première fois, j'ai essayé de le poignarder.

Ensuite, on s'est vu de plus en plus souvent.

Il apparaissait brusquement, généralement sans prévenir, et partait souvent de la même façon.

Son regard se fit plus doux, comme lorsqu'il parlait de tartes.

- On sortait souvent ensemble. Pour des enquêtes, je veux dire, hein, se sentit-il obligé d'ajouter.

Ten ne dit rien, il se contenta d'hocher la tête. Dean le vit d'un coup d'œil dans le rétroviseur central et continua.

- Après, on est chacun mort plusieurs fois, mais à chaque fois, on revenait l'un vers l'autre.

- Comme des aimants ?

- Comme des aimants, exactement.

Mais récemment, son père, Chuck, Dieu, a voulu anéantir l'univers. Tout les univers.

Et pour l'en empêcher, j'ai dû tuer Billy, la Mort. Sauf qu'elle l'a très mal prit et qu'elle a essayé de nous tuer Cas et moi.

Et là...

Dean versa une larme. Curieusement, une goutte de pluie tomba au même moment sur le pare-brise.

La petite goutte solitaire fut bientôt rejointe par d'autres jusqu'à former un torrent diluvien, forçant l'Impala à se garer sur le bas côté.

C'était comme si chaque fine goutte de pluie glacée renfermait toute la tristesse du monde.

Comme si chaque goutte de pluie était une larme de Dean.

- Pour éviter que la mort ne me tue, reprit l'adulte en pleurs, il... Cas... Castiel s'est...

Il s'arrêta pour reprendre son souffle. Comment faisait-on déjà ? Ah oui, inspirer. Expirer. Respirer. Se calmer.

- Il a laissé le Néant l'emmener, reprit-il.

Il avait fait un pacte avec celui où celle-ci pour qu'il ou elle capture Billy en même temps que Cas, lorsque celui-ci vivrait un vrai moment de bonheur. Et... Cas m'a avoué qu'il m'aimait... Et le Néant l'a prit... Il ou elle me l'a enlevé... Et... Et je...

Dean ne pût rien ajouter d'autres, il pleurait trop fort. Il pleuvait trop fort.

Ten passa alors sur la banquette avant, laissant Miracle seul à l'arrière, et serra fort l'adulte dans ses bras.

Dean fut surpris mais le serra à son tour car l'enfant était aussi bouleversé que lui. Leur monde s'était effondré, envolé loin d'eux.

Ils restèrent longtemps serrés l'un contre l'autre, pleurant la disparition d'êtres chers, se calmant petit à petit, tout comme la pluie.

Finalement, Ten s'assit à l'avant et remarqua, avec une innocence que seuls les enfants ont :

- Le Néant est un être cruel. Pourquoi sépare-t-il ou elle les gens qui s'aiment ?

- J'n'en sais rien Ten. Je n'en sais rien.

Et Dean redémarra.

Ils restèrent silencieux un moment, jusqu'à ce que, quelques minutes plus tard, Dean ne se gare près d'une petite boutique de vernis à ongles.

Ils laissèrent Miracle garder la voiture et Ten apprit à ce moment là que Dean la surnommait Baby.

Ils entrèrent dans le magasin de vernis et Ten cru halluciner devant tant de couleurs.

L'adulte sourit en voyant l'enfant excité, avec des étoiles dans les yeux.

Un homme barbu à la carrure imposante d'une armoire à glace s'approcha d'eux et leur demanda d'une voix chaleureuse et douce comme un chamallow fondant si ils avaient un idée précise de ce qu'ils voulaient ou si ils avaient besoin d'aide.

Ten surnomma aussitôt l'homme "Monsieur Guimauve", surtout après que celui-ci ai révélé s'appeler Guillaume. Sans le savoir, la boutique de cet homme et de sa femme allaient devenir l'un des lieux préférés de l'enfant.

Quoi qu'il en soit, ils acceptèrent son aide, et grâce à son efficacité, ils ressortirent quelques minutes plus tard avec un pot de dissolvant et trois petits pots de plus au nom de couleurs raffinés : orange citrouille, rouge automne et jaune safran.

Ten souriait et Dean aussi, heureux de voir quelqu'un heureux grâce à lui.

Mais ils souriaient également grâce au commentaire de Guillaume-Guimauve lors de leur départ, qui était, je cite : «Passez un bon moment avec votre fils, Monsieur».

Ten était content qu'on ne le critique pas parce qu'il aimait le vernis et Dean était content qu'on le considère comme un bon père, même si Ten n'était pas son fils.

Une fois dans la voiture, Ten, assit à l'arrière aux côtés de Miracle demanda :

- On rentre à la maison ?

- On rentre à la maison, sourit Dean.

Et ils rentrèrent au bunker.


Ils eurent la surprise en arrivant de voir la voiture rouge d'Eileen.

En effet, en entrant, ils virent Sam et Eileen qui s'apprêtaient à partir, avec les bagages de Sam.

Après s'être salués, Sam expliqua à son frère que maintenant que tout était fini et qu'il était libre, il allait tenter de refaire des études et qu'il partait s'installer avec Eileen.

Dean en fut attristé, bien sûr, mais il n'ajouta rien.

Ce fut ce moment que Ten -qui était parti ranger ses affaires dans sa chambre avec Miracle- choisit pour surgir en criant.

- Dean, Dean ! criait-il

- Oui ?

- Y'a un téléphone qui sonne dans le tiroir de la chambre 15 !

Aussitôt, Dean abandonna son frère et couru jusqu'à la chambre 15, dans laquelle avaient dormi, entre autres, Amara et Castiel.

Le téléphone ne sonnait plus.

Ten arriva peu après, tandis qu'Eileen et Sam étaient allés ranger les affaires de Sam dans la voiture.

- Ten, tu as vu qui a appelé ?

- Oui, c'était quelqu'un qui s'appelait euh...

- Qui ?! rugit Dean, pensant avoir manqué un potentiel appel d'un certain ange, effrayant Ten qui se cache derrière ses mains en criant.

- Claire ! C'était marqué "Claire Novak" !

Et il fondit en larmes.

Dean regretta immédiatement de lui avoir crié dessus.

Il s'approcha doucement.

- Hé... Je voulais pas te faire peur... tenta-t-il maladroitement

- Tu... Tu ressembles à... à Franklin quand... quand tu cries, laissa échapper Ten entre deux sanglots.

Pour le chasseur, cette comparaison n'était pas un compliment.

- Je suis désolé Ten, tenta l'homme maladroitement.

Il leva la main dans l'optique de lui caresser la tête mais d'instinct, l'enfant se protégea derrière ses bras et ferma les yeux, se forçant à arrêter de pleurer.

- Je suis désolé ! s'écria-t-il précipitemment. Je suis désolé d'avoir pleuré ! Je le referai plus ! Me tape pas s'il te plaît !

Dean s'arrêta net.

- Son of a bitch, lâche-t-il.

Ce Franklin était vraiment une ordure !

Et paradoxalement, il lui rappelait son père.

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