2. Une nouvelle vie commence

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L'enfant se redressa alors doucement, un regard plein d'espoir dans les yeux. Dean s'en voulut énormément, mais il secoua la tête, et l'enfant se mit à trembler, comprenant qu'il était le dernier.

Il agrippa le bas de son t-shirt et baissa la tête pour camoufler ses larmes.

- Je vais t'emmener loin d'ici, proposa Dean.

- Dehors ? répondit l'enfant d'une petite voix timide

- Oui, dehors. Tu n'es jamais sorti de ces deux pièces avant ?

L'enfant secoua la tête.

- Ferme les yeux, je vais te porter, recommanda le chasseur.

L'enfant obéit et l'adulte le prit dans ses bras, et le porta loin des cadavres.

Une fois dehors, il le posa sur le sol, et il lui dit qu'il pouvait réouvrir les yeux. Ses pieds nus rencontrèrent la terre pour la première fois et il pu enfin voir à quoi ressemblait le monde de dehors.

Dean ouvrit la porte arrière, faisant sortir Miracle, qui vit le petit garçon et alla sautiller autour de lui, joyeux. L'enfant, n'ayant jamais vu de chien de sa vie, poussa un petit cri, avant de se détendre.

Il tendit doucement une main tremblante, que le chien lécha. L'enfant sourit alors faiblement et se mit à caresser le chien.

- Il s'appelle Miracle, lança Dean, avant de fermer le coffre. Attends moi là, je reviens.

Le petit garçon hocha la tête, tandis que Dean rentrait à nouveau dans la maison, avec un pot de sel, un bidon d'essence et un briquet.

Lorsqu'il ressortit de la maison, il vit l'enfant, accroupit, qui caressait le chien. À peine l'eut-il rejoint que la maison commença à brûler.

Aussitôt, le petit garçon se releva et tenta de courir vers la maison en flamme en hurlant :

- Eight ! Nine ! Seven ! Franklin ! Sortez de là !

Le chasseur le rattrapa juste avant qu'il entre dans le brasier.

- Je sais que c'est dur, mais tu n'y peux rien ! Ils ne reviendront pas ! Crois moi, si j'avais pu, je les aurais sauvé ! Je suis arrivé trop tard !

Dean s'en voulait surtout à lui-même de ne pas avoir pu sauver ces enfants. Dans ses bras, le garçon se débattait pour se jeter dans le brasier, refusant de croire qu'il ne les sauverait pas.

L'adulte dut le tirer en arrière jusqu'à la voiture, où il le mit sur la banquette arrière avec Miracle. Il fallait partir avant que les pompiers n'arrivent.

L'enfant regarda par la lunette arrière l'endroit où il avait vécu toute sa vie partir en fumée, tandis que l'Impala l'en éloignait petit à petit.

Finalement, après un long moment de silence, Dean proposa au petit garçon qui s'était retourné et assit sur la banquette arrière, les bras croisé.

- Hey.

L'enfant lui jeta un regard noir, pourtant empli de tristesse.

- Tu veux de la glace ?

L'enfant leva un sourcil, comme si il ignorait ce que c'était -ce qui, dans les faits, était le cas-, et Dean lui tendit le pot, avec la cuillère en plastique fournie avec.

- Attention, ça risque de couler, ça a probablement fondu. Essaye de ne pas en mettre sur la banquette.

L'enfant ouvrit le pot et goûta une cuillère avec méfiance. Il eut l'air d'aimer ça, et continua à vider le pot, bouchée après bouchée, son ressentit envers le conducteur descendant aussi doucement que le contenu du pot.

- On va où ? demanda finalement tout doucement l'enfant aux cheveux noir corbeau.

- Je vais t'emmener avec moi dans un endroit où tu sera en sécurité. Au fait, je m'appelle Dean. Dean Winchester. Et toi ?

- Ten, murmura le garçon, si bas que Dean dut tendre l'oreille, et cru qu'il avait rêvé.

Franklin m'appelait Ten, reprit-il un peu plus fort.

- Qui appellerait son gosse avec un numéro ?! remarqua Dean en levant les yeux au plafond de l'Impala.

- Franklin n'était pas mon père, reprit doucement Ten en caressant Miracle. C'était juste celui qui s'occupait de nous.

- Et les autres enfants ?

- Seven, Eight et Nine ? C'est... C'était mon grand frère et mes grandes sœurs. Je suis le plus jeune.

- Et tu sais pourquoi vous aviez des noms de numéros ?

- Franklin disait qu'on était malade et que c'était plus simple pour nous soigner. Il nous faisait des prises de sang tout les jours, mais il disait toujours qu'on ne guérissait pas. Pourtant on essayait, on essayait vraiment tu sais ?

L'enfant avait l'air désespéré. Il se sentait coupable de ne pas avoir réussir à guérir.

Dean serra le volant dans ses mains. Quelle bande d'enflures ! Et le pire, c'est qu'avant Seven, il y avait probablement eu six autres enfants !

- Vous n'étiez pas malades, lâcha-t-il entre ses dents serrées de colère.

- Mais alors pourquoi ils nous gardaient ?

- Vous n'étiez pas malades, répéta l'adulte, mais ils vous gardaient pour boire votre sang. C'était des vampires.

- Oh.

Le silence s'installa à nouveau dans la voiture, plus fort cependant.

Soudain, le téléphone de Dean sonna.

C'était Sam. Il décrocha.

- Allô ? lança la voix de Dean, un peu plus grave qu'à l'ordinaire.

- Dean ?

- Non, c'est le Père Noël. Ho ho ho, fit-il, imitant la voix et le rire cliché du Père Noël.

- Très drôle ! répondit sarcastiquement son frère à l'autre bout du fil. C'est à cause de toi que je n'y crois plus je te signale !

- C'était des croyances débiles, se justifia son frère.

- Parce que les loups-garous et les vampires c'est plus crédibles peut-être ?

- Tu marques un point là. D'ailleurs, à propos de vampires...

- Qu'est-ce que tu as encore fait ?

- J'ai nettoyé un petit nid de vampires, sauvé un enfant et adopté un chien. Je rentre au bunker là.

- Tu as quoi ?!

- Adopté un chien.

- Non avant. Attends, quoi, tu as laissé un chien monter dans ta voiture ?! Tu es sûr que ça va Dean ?

- Ma voiture, mes règles, Sammy. Non, ça va pas, bitch ! Castiel et Jack ont disparus !

- ... Jerk. répliqua Sam après un long moment de silence. Tu peux me répéter doucement ce que tu as fait ? Avant d'adopter un chien, je veux dire.

- Nettoyé un petit nid de vampires et sauvé un enfant.

Sam soupira.

- Et que vas-tu faire de l'enfant ?

- Le garder je pense, répliqua son frère Dean. Quoi d'autre ?

- ... Je suppose que tu as raison. Mis à part ça, Eileen va bien, merci d'avoir demandé.

- J'allais le faire faire. Bitch.

- Jerk.

Il eut un court instant de silence.

- Au fait, je ne rentrerais pas ce soir, reprit soudainement Sam. J'ai prévu d'inviter Eileen à dîner.

- Tu comptes approfondir ton niveau de langue des singes ? lança Dean avec une voix pleines de sous-entendus.

- Dean ! répliqua son petit frère, gêné.

- Je rigole Sammy. Bonne soirée.

- À toi aussi.

Et il raccrocha.

Carry OnOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz