▸ 𝗣 𝗔 𝗥 𝗧. 𝟭𝟮

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❝ Pact with the devil ❞

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 Pact with the devil 

LURID GAME, Chapter Twelve

Sous le coup de l'étonnement, mon corps se trouva paralyser quelques instants.

Flynn Johns ? Ici ? À une heure si tardive ?

Pour un homme qui vantait sans cesse sa présence permanente auprès de sa fantastique famille, cela me laissait quelque peu dubitative. Mais bon après tout, vu la manière dont il parlait d'elle, il n'aurait pas paru invraisemblable que cette sortie nocturne lui soit justement dédiés. Je poussais un soupir, soudainement agacé.

Malgré tous les efforts que j'avais fournis pour m'enlever ces paroles de la tête, je n'avais jamais réussi à oublier les discours idolâtres que celui-ci tenait quand il conversait de sa femme ou de son fils. Donnant vie à la famille que j'aurais rêvé avoir, il décrivait avec fierté les exploits d'une compagne fidèle, d'une beauté digne de Miss Univers, et d'une progéniture parfaite, qu'il considérait, nulle doute, comme étant la huitième merveille du monde. Ce discours contrastait si tristement avec le fade tableau que mon père lui dressait régulièrement de moi et de mes sœurs. Un fade tableau factice, pour ne pas changer. Je ne connaissais Johns que de vue, et je savais uniquement de lui qu'il était lié à mon paternel par une amitié puissante depuis des années. N'aillant jamais été très proche de l'un deux, je n'avais cependant jamais eu la chance, malgré ma franche curiosité, d'en savoir un peu plus sur l'histoire extraordinaire qui les reliait. Mais à l'expression que mon père arborait quand il parlait de son meilleur ami, il était indéniable qu'il lui portait une admiration et une considération folle. Sentiments que je doutais qu'il est, un jour, éprouvé à mon égard.

Peut importe de toute manière. Il fallait maintenant que je daigne simplement réagir à l'homme qui se trouvait face à moi, et qui attendait sûrement patiemment un mouvement de ma part. Mais il était impossible pour moi, d'avancer ou de reculer, alors que mon cœur et ma raison se livrait une lutte sans merci dans ma tête. 

En effet, le premier, se trouvait être rassuré d'avoir fait la rencontre d'une possible compagnie, qui avec un peu de chance raccourcirait le périple que j'entreprenait jusqu'à la gare, alors que le second répétait inlassablement que même si cet homme se présentait à moi en héros, il n'en restait pas moins le meilleur ami de mon père. Ainsi, lui faire confiance signifiait prendre le risque de le voir me dénoncer, et je n'avais évidemment aucune envie que cela n'arrive.

Finalement, sa vitre se déroula devant mes yeux, faisant apparaître le portrait fatigué de l'homme qui se présentait si souvent au bas de notre porte.

— Mlle Browns ? Que faîtes vous dans la rue à une heure aussi tardive ?

J'hésitais quelques secondes, partagé entre l'idée de lui mentir ou de lui balancer tout ce que j'avais sur le cœur. Inconsciemment, mon état actuel me fit de lui-même prendre la seconde option. Après tout, Flynn Johns était un grand ami de la famille, mon père le côtoyait depuis son enfance, qu'avais je vraiment à perdre en me confiant à lui ?

— Je fuis. Je ne supporte plus l'horreur qu'est ma famille.

Il haussa un sourcil, comme étonné. Une étrange lueur traversa alors son regard, mais il se reprit, fixant maladroitement mes pupilles émeraude.

— Et où est ce que tu comptes aller comme ça ?

Tiens donc. Voilà une question que j'aurais dû de moi-même me poser bien plus tôt.

— Peu m'importe. Je comptais me rendre à la gare et prendre le premier billet de train que je trouverais. Je n'ai qu'un seul critère à ma destination finale : échapper définitivement au phénomène autour des Johns et peu à peu m'oublier loin des caméras.

Ma réponse dut le surprendre, car il lui fallut bien une vingtaine de secondes pour trouver la réponse adéquate.

— Je te comprends totalement. Ton père est un homme fantastique, mais j'avais avec raison remarqué qu'il ne te menait pas la vie dure. Monte, je t'emmènerais à la gare, et puis tu seras plus au chaud ici que dans cette rue glaciale.

Sa proposition sonna bizarrement à mon oreille. Et si c'était un piège ?

Cependant, le sourire rassurant qu'il m'adressa tout le long de ma réflexion tandis que le vent gelé infiltrait chaque parcelle de mon corps me poussa malgré moi à accepter. C'est ainsi, que je le rejoignis dans sa berline, signant alors sans même le savoir, ma terrible chute.

Les premières minutes se firent silencieuses, ce qui me rendit quelque peu mal à l'aise, mais finalement, Flynn me demanda avec sympathie :

— Tu es bien sûr de la décision que tu as prises ? Car il est évident que tout retour en arrière te sera désormais absous.

— Oui, je sais.

— Tes parents sont ils au courant de ce départ ? Leur as-tu laissé une lettre ?

— Non, ils n'en savent et n'en sauront rien.

— Il n'y a donc aucune chance qu'il ne puisse te localiser ?

— Non aucune. Je ne veux pas qu'il me retrouve.

— Intéressant... Très intéressant. 

Ses derniers mots se firent discrets, presque inaudibles, si bien que ceux-ci sonnèrent faux à mon oreille. Intéressant ? En quoi cette situation pouvait-elle être qualifié d'intéressante ?

Fatigué, je n'eus cependant aucune envie de m'attarder sur la question. Il devait sûrement avoir une bonne raison après tout, et celle-ci n'était de toute manière pas de mon ressort. Je laissais finalement mes pensées se perdre dans les paysages qui se mouvaient à ma fenêtre. Les immeubles typiquement haussmanniens de la capitale semblaient bouger au rythme de la symphonie classique qui résonnait dans le véhicule. C'était agréable. Ce sentiment de liberté qui m'envahissait rendait cette ballade d'autant plus belle. Bientôt, je vivrais ma vie comme bon me chante, loin de toute la pression constante que j'avais du supporter ces dernières années. Loin des médias et de leurs questions bien trop personnelles. Loin de mes sœurs ignobles. Loin de l'ignorance de mes paternels. Je ne pouvais imaginer qu'une vie plus belle, entouré, avec un peu de chance, de personnes qui partagerait ma vie pour ce que je suis, et non pour ce que j'ai. L'espoir qui guidait mes pensées m'avait presque fait rentrer dans une sorte de transe, et lorsque je m'éveillai soudainement de celle-ci, les rues pavés de Paris avait laissé place à une route forestière, à peine éclairer par les fards de la voiture. Une sueur d'effroi me parcourut. Pourquoi Flynn Johns m'emmenait il en forêt ? Je lui avais pourtant bien demandé de rejoindre la gare non ?

En cet instant, mon instinct me dicta de fuir. Cette situation n'avait rien d'habituelle, et me savoir seule en forêt, accompagnée d'un homme dont je ne connaissais pratiquement rien n'avait rien de bien rassurant. Mais une part de moi plaça mes angoisses sous le simple coup de ma constante paranoïa.

Il doit sûrement avoir pris un chemin différent, laisse lui le bénéfice du doute.

Les minutes défilèrent, et les arbres se firent à chaque virage toujours plus nombreux. La peur s'infiltra progressivement le long de mes membres, me laissant presque pétrifié contre le cuir sur lequel je siégeais.

— Euh... Excusez moi Monsieur Johns, mais il me semble que vous vous êtes... Trompé de chemin.

Il détourna son regard vers moi, m'offrant un sourire qui balaya d'un geste toute mon innocence. Le genre de sourire, si machiavélique, qu'il en devient impossible à oublier.

— Ca c'est ce que tu penses. Mais c'est que tu ne connais tout simplement pas la destination finale de notre escapade.

— Vous m'aviez pourtant assuré de m'emmener à la gare... Je ne comprends pas...

Il fit échapper un léger ricanement de ses lèvres avant de me demander calmement :

— C'est vrai. Mais sais-tu quel est mon principal défaut, Bella ?

Mon regard se fit méduser, et il enchaîna :

— Je ne tient jamais parole.

Prise par un élan de panique, je commençais à gesticuler dans tous les sens, essayant en vain de détacher la ceinture qui me retenait à ma place, tout en tentant d'ouvrir, avec toute la force qu'il me restait, la portière à ma droite. Il me repoussa violemment, faisant taper douloureusement mon dos sur l'arrière de mon siège.

— Oh ne panique pas pour si peu, Bella. Préserve-toi pour ce qui t'attends.

A ces mots, et au coup assommant qu'il me balança, je compris malgré moi que mon enfer ne faisait que commencer. Intuition, qui pour une fois, se révéla bonne. 


heyy <33 merci beaucoup d'avoir lu ce chapitre, en espérant qu'il t'est plu ! 

𝑳𝒖𝒓𝒊𝒅 𝑮𝒂𝒎𝒆Où les histoires vivent. Découvrez maintenant