▸ 𝗣 𝗔 𝗥 𝗧 . 𝟳

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❝ 𝘆𝗼𝘂 𝘀𝗵𝗼𝘂𝗹𝗱 𝗵𝗮𝘃𝗲 𝗹𝗶𝘀𝘁𝗲𝗻𝗲𝗱 𝘁𝗼 𝘂𝘀 ❞

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❝ 𝘆𝗼𝘂 𝘀𝗵𝗼𝘂𝗹𝗱 𝗵𝗮𝘃𝗲 𝗹𝗶𝘀𝘁𝗲𝗻𝗲𝗱 𝘁𝗼 𝘂𝘀 

LURID GAME, Chapter Seven

Allongée mollement sur mon lit, observant fixement le mur blanc qui s'étalait devant moi, je me laissais aller. L'alcool se propageait un peu plus dans mon corps à chaque gorgée, et j'aimais cette sensation de plénitude et ce sentiment de liberté qui s'emparait de moi. Sous l'emprise de ce liquide fade, j'avais l'impression que toutes mes contraintes s'étaient évaporées. J'étais comme invincible.

La bouteille pendant paresseusement au bout de mon bras, je me redressais, avant de porter une nouvelle fois le goulot à mes lèvres. Le liquide brûla ma trachée, et mon esprit embrumé me pria en vain de cesser mes foutaises. Mais je ne pouvais pas. Je me refusais à laisser ce regard azuré prendre le contrôle de mes pensées. Putain, mais pourquoi avait-il fallu que ça arrive, maintenant ? Alors que j'étais si près du but ? Ce n'était pas dans mes règles tout ça ! Allan Johns ne devait être qu'un insignifiant pion. Mon plan n'avait jamais été réfléchi sur l'éventualité qu'il prenne une place plus importante.

Putain. Pourquoi avait-il toujours fallu que ma vie soit si injuste ? Qu'avais-je fait pour mériter tous ces malheurs ?

En cet instant, j'étais seule, terriblement seule. Mais au fond de moi, je savais que je l'avais toujours été. Mes parents avaient constamment enchaîné absence sur absence et j'avais fini par me demander s'ils exprimaient un quelconque sentiment à mon égard.

L'argent ne fait pas le bonheur.

Cette phrase était si véridique. L'argent, la gloire et la célébrité avaient contribué à l'effroyable chute de ma famille, et elle était maintenant pourrie jusqu'à la moelle, totalement dépendante des regards admiratifs de ses fans. " Brown la famille parfaite", "Les Brown, la famille en vogue du moment". Tous ces titres de journaux infâmes me revinrent en tête. Quelle connerie. Notre famille n'avait rien de parfait, c'était simplement une image que mes parents s'étaient créée pour remplacer la triste réalité. Mais au final, qu'est ce que cela leur avait réellement apporté, l'amour des autres ? Rien, absolument rien.

Si... Ils avaient fini par perdre l'amour le plus précieux qu'il soit : celui de leurs trois filles.


Environ 2 ans plus tôt ...

{ — Axelle, cette tenue te va à ravir ! lançai-je d'une voix sincère en regardant ma meilleure amie se remuer devant le grand miroir de ma chambre. 

Elle portait une robe bleue nuit, qui tombait délicatement le long de ses longues jambes métissées. Celle-ci mettait parfaitement en valeur sa forte poitrine, à l'aide d'un bustier en cœur parsemé de quelques cristaux qui brillaient à la lueur de ce beau soleil d'été.

— Tu blagues ? Cette robe est infecte. Je me demande comment tu fais avec une mère mannequin pour avoir des goûts aussi pourris.

— Ma mère n'est pas mannequin, elle dirige une agence de mannequinat. C'est différent.

— Mouais, n'empêche, tes goûts restent merdiques.

Elle appliqua avec minutie une nouvelle couche de mon fond de teint sur sa peau bien bronzée, avant de jeter sans aucun ménagement la robe que je lui avais conseillée d'essayer. J'appréciais énormément Axelle, et depuis que nous nous connaissions, je l'avais toujours considérée comme ma meilleure amie. J'avais l'habitude de son ton hautain et de ses manières un peu brusques, mais j'avais fini par croire que c'était sa façon de montrer son affection pour moi. Et puis de toute façon, nous étions amies. Je n'avais pas de souci à me faire.

Je me levai du lit moelleux sur lequel je siégeais depuis déjà une bonne vingtaine de minute afin de ramasser la robe qui traînait désormais par terre pour la ranger méticuleusement dans le grand dressing qu'abritait la pièce.

— Tu devrais la jeter.

La voix d'Axelle me parvint à l'oreille droite. Elle esquissa un rire narquois avant de retourner se tartiner le visage de maquillage. Personnellement, j'aimais beaucoup cette robe, et j'avais pour habitude de la porter lors des grandes fêtes que ma famille organisait l'été. Mais Axelle avait sûrement raison, alors je suivis son conseil et je la jetai à la poubelle sans aucun scrupule. Je ne voulais pas contredire ma meilleure amie. Et puis elle avait déjà pris le temps de se déplacer jusqu'à mon appartement, alors je lui devais bien ça.

— Tu vois, quand tu veux ! Bon désolé ma belle, mais je vais devoir te laisser. Tessa et Ingrid m'attendent pour aller à la fête !

Elle referma mon gloss, avant de le glisser discrètement dans sa poche. Elle aimait emprunter mes affaires, et j'étais certaine qu'elle me le rendrait dans les jours qui suivent.

J'esquissais une petite grimace. Une fête ? Et personne ne m'avait prévenue ?

— Je peux venir avec toi ? Enfin, si ça ne te dérange pas.

Elle se retourna complètement vers moi, se rendant sûrement compte qu'elle avait laissé fuiter une information.

— Non, désolée... Il y a déjà beaucoup trop de monde !

Elle me sourit, presque sincère, et je lui répondis :

— Pas de soucis t'inquiète ! Profite bien !

Elle sembla rassurée, et avant de disparaître à l'entrebâillement de la porte, elle me répondit de sa voix la plus mielleuse :

— Je savais que tu comprendrais. 

𝑳𝒖𝒓𝒊𝒅 𝑮𝒂𝒎𝒆Où les histoires vivent. Découvrez maintenant