Plumes de Décembre

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Joyeux Anniversaire, mon Amour

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Assise sur la chaise, face au miroir, une brosse à la main, je coiffe mes cheveux gris. J'ai un énorme sourire aux lèvres, car je sais que nous allons passer une excellente soirée. Mon mari ne se doute absolument pas d'où nous allons et il n'arrête pas de me poser la question, mais je ne lui dirai rien. C'est un grand curieux et il ne lâche pas l'affaire, mais ce qui est le plus drôle, c'est que moi non plus, je ne lâche pas l'affaire. Nous sommes pareils sur ce point-là et c'est très comique à voir. Pour certains couples, ce genre de situation pourrait créer des tensions, mais pour nous, cela nous fait plus rire qu'autre chose.

Je repose ma brosse et prends le collier qui est assorti à ma tenue. Je l'accroche et finis par me mettre du rouge à lèvres. En me regardant plus longuement, je me rends compte que j'arbore une petite mine triste. En effet, part moment, je me sens un peu nostalgique. Âgée déjà de soixante-dix ans, j'ai l'impression que ma vie a filé à toute vitesse, mais pour rien au monde je ne regretterais ce qui m'est arrivé. Je suis une femme comblée. Je ne souhaiterais pas que cela s'arrête, mais, malheureusement, je sais que c'est impossible, car tout le monde finit par mourir. Mais il me reste du temps pour en profiter, car j'ai la chance d'être encore en bonne santé, ainsi que mon mari, Georges. Cela va faire cinquante ans que nous sommes mariés. J'avais vingt ans quand je l'ai épousé, et lui en avait vingt-quatre. Nous avons eu trois enfants : Daniel, Éléonore et Henry. Ils sont désormais tous les trois parents, à mon plus grand bonheur. J'ai actuellement quatre petits-enfants que j'aime plus que tout.

Me voilà enfin prête et c'est avec joie que je me lève de ma chaise. Vêtue d'un pantalon noir et d'un gros pull bleu, je quitte ma chambre pour rejoindre Georges qui m'attend dans le salon. Il a toujours mis moins de temps que moi à se préparer. J'arrive quelques minutes plus tard et je croise ses beaux yeux bleus. Je souris et il me sourit en retour. Il se lève et me prend la main pour y déposer un tendre baiser.

- Tu es ravissante, Aurore.

Je l'embrasse aux coins des lèvres en chuchotant.

- Tu l'es également, Georges.

- Pouvons-nous y aller ? Tu sais à quel point je trépigne d'impatience depuis que tu m'as annoncé avoir cette fameuse surprise pour moi.

- Bien sûr. Je suis prête, nous pouvons partir. En revanche, ce soir, c'est moi qui conduis, étant donné que je connais le chemin mieux que toi.

Il acquiesce en riant. Je prends mon sac ainsi que ma veste, mon mari faisant de même, et nous quittons notre maison. Nous avons à peine posé un pied à l'extérieur, qu'un vent frais nous arrache un frisson. Des flocons de neige continuent de tomber. J'ai pris mon grand manteau noir qui me tient bien chaud, mais il va bientôt être recouvert de blanc avec cette neige qui n'arrête pas de tomber depuis quelques jours. En même temps, cela ne me dérange absolument pas. J'ai toujours adoré la neige, je trouve cela tellement magique et tellement beau. Nous descendons doucement pour ne pas glisser à cause du verglas et je me dirige vers ma petite Twingo. Je m'installe côté conducteur et attache ma ceinture. Je n'oublie pas d'allumer la radio. J'ai toujours adoré conduire en musique et Georges aussi. Quand nos chansons favorites passent, nous chantons directement.

- Et c'est parti ! dis-je en ayant à nouveau le sourire aux lèvres.

- Es-tu vraiment sûre de ne rien vouloir me dire ?