❄️ 1 2 D é c e m b r e ❄️

60 10 13
                                    

❄️

À ma place

ILYMelancholia

❄️

Je regarde la neige tomber et des souvenirs de mon enfance me reviennent. Noël était une fête plutôt animée pour moi auparavant, enfin, quand mes grands-parents étaient encore de ce monde. Je le passais la plupart du temps chez eux, avec mes parents. Le réveillon auprès de mes aïeux maternels et le jour de Noël avec mes aïeux paternels, ou parfois, l'inverse. C'était la même chose pour la Saint-Sylvestre et le Nouvel An. J'avais une affection démesurée pour eux et ils me le rendaient bien.

Les premières années chez mes grands-parents maternels, mes oncles, mes tantes, mes cousins et mes cousines étaient également de la partie le soir de Noël. Tout le monde dansait, chantait, riait, s'amusait, mangeait, l'ambiance était plutôt bonne. Certains terminaient même un peu éméchés, mais c'était ça faire la fête en ce temps-là. Mais malgré cette ambiance chaleureuse, je me sentais déjà à part. Mes cousins jouaient avec moi, mais pas mes cousines. C'était difficile à comprendre pour une petite fille de 3-4 ans.

Chez mes grands-parents paternels, il y avait uniquement ma marraine et mon oncle, avec qui je m'accordais très bien. J'ai perdu mon grand-père paternel un 28 février (le jour de l'anniversaire de mariage de mes autres grands-parents), alors que je n'avais que 4 ans et ma grand-mère est partie vivre avec sa fille quelques années après. Donc, j'allais lui rendre visite, mais ce n'était plus pareil. Nous n'avions plus vraiment la même relation qu'auparavant.

À partir de ce moment-là, les réveillons se passaient chez mes aïeux maternels. Au fil des années, les rassemblements se faisaient avec de moins en moins de personnes. Les discordes familiales commençaient à séparer les frères et sœurs, et mes cousins et mes cousines prenaient le parti de leurs parents. J'ai perdu mon grand-père maternel un 2 novembre (la veille de l'anniversaire de sa propre femme), alors que j'avais 9 ans. C'est aussi ce jour-là, que j'ai compris que je ne faisais pas vraiment partie d'une famille soudée, même que je ne faisais partie d'aucune famille d'ailleurs, à part celle de mes parents et de mes grands-parents.

Le jour de l'enterrement de mon grand-père, qui était mon pilier et qui me manque toujours autant aujourd'hui, tous mes cousins et cousines se sont amusés ensemble dans le jardin, et moi, je suis restée avec mes parents. Aucun d'entre eux n'est venu me chercher.

Alors, je suis allée m'isoler dans la pièce où s'était trouvé mon grand-père durant les quelques jours précédant son inhumation. J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps avant que ma grand-mère m'aperçoive et vienne me prendre dans ses bras. Elle savait combien je l'aimais et elle savait aussi combien lui, m'aimait. Nous nous trouvions dans la même tristesse et, souvent, je me demandais si mes oncles, mes tantes, mes cousins, mes cousines ressentaient la même chose que mes parents, ma grand-mère et moi.

Je suis d'ailleurs la seule de ses petits-enfants à être allée voir sa dépouille une dernière fois pour lui donner un bisou d'adieu. Pourtant je n'avais que 9 ans, alors que certains de mes cousins et cousines en avaient 16. J'ai gardé cette image gravée dans ma mémoire, à tel point, que je ne pouvais plus passer devant cette pièce sans le voir à l'intérieur.

Après l'enterrement, quand tout le monde est rentré chez soi, ma grand-mère s'est retrouvée seule pour la première fois. Je n'ai pas pu me résoudre à la laisser affronter cette première nuit sans personne, je lui ai donc proposé de rester quelques jours avec elle. Elle a évidemment accepté et cela me faisait extrêmement plaisir de lui tenir compagnie.

Plumes de DécembreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant