❄️ 3 D é c e m b r e ❄️

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Le vieux de l'arbre mort

Driller_Killer

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Si j'avais imaginé un seul instant ce que serait ma vie l'année où j'ai rencontré le vieux de l'arbre mort, je ne l'aurais certainement pas cru. Il faut dire que cette histoire est totalement folle. Incroyable même. Quand j'y repense, j'aime à croire que tout ceci était vraiment réel. Je prie pour que ça le soit. Personne ne sait ce qu'il m'est arrivé, c'est pourquoi je vous le dis à vous, lecteurs.

Nous étions au mois de décembre. Il faisait super froid et les feuilles des arbres étaient tombées depuis longtemps déjà. Le ciel ce jour-là, était gris, du gris qui laisse présager une chute de neige imminente. Mon village était désert, ce que je comprends. Les habitants préféraient rester soit au bureau, soit chez eux, emmitouflés dans un plaid et regardant la télévision. Je ne sais plus ce que je faisais. Je crois que je voulais simplement me promener dans les allées du parc municipal. J'aimais beaucoup les parterres de fleurs recouverts de paille pour protéger les plantations. Les eaux des petits lacs gelées et brillantes. J'aimais voir la buée que faisait ma respiration en me disant qu'une heure plus tard, je serais moi-même au chaud. J'aimais m'échapper de la maison, où l'ambiance était parfois tendue à cause de notre pauvreté et des difficultés qui vont avec. Mes parents se disputaient souvent. Beaucoup trop souvent.

Je marchais donc dans les allées caillouteuses du parc et j'observais les alentours, j'écoutais les oiseaux. Personne pour me déranger dans ma méditation. C'est là que je l'ai vu. Le vieux de l'arbre mort. Enfin, il n'était pas ça quand je l'ai vu. C'était juste un p'tit vieux, assis à même le sol sous cet arbre. Il me regardait fixement et ça me mettait mal à l'aise. J'ai continué de marcher en faisant semblant de ne pas le voir. Je l'ai dépassé en essayant de ne pas le regarder, mais c'était peine perdue. Engoncé dans un petit manteau de laine, coiffé d'un bonnet troué et les chaussures plus qu'usées, il me faisait mal au cœur finalement. Il m'a parlé d'une voix un peu rocailleuse. Il devait avoir au moins cent ans... je sais que non, mais il en avait tout l'air.

— Bien le bonjour, jeune fille !

— Bon... bonjour, monsieur, ai-je répondu d'un ton que je voulais assuré.

— Tu es la première personne que je vois aujourd'hui ! Comment vas-tu ?

— Heu... Je vais bien merci... Et vous ?

— Tout va bien pour moi mademoiselle ! Je n'en dirais pas autant de vous, j'ai l'impression ! Que cherchez-vous à fuir de la sorte ?

J'ai bloqué. Je ne savais pas quoi lui répondre. Ce monsieur aux loques douteuses qui avait l'air d'un SDF se souciait de moi, habillées de vêtements chauds... Hallucinant.

— Je suis navré, je ne voulais pas te mettre mal à l'aise, Georgia... reprit-il alors, dépité.

— Comment connaissez-vous mon nom ? me suis-je exclamée alors.

— Je sais des choses, jeune fille. Je sais beaucoup de choses.

Il commençait à me faire peur. J'avais envie de fuir, et en même temps, je ne sais pas comment, j'avais envie de rester. Je restais immobile face à lui, comme hypnotisée.

— Que savez-vous d'autre ? ai-je continué.

— Ho... Des tas de choses. Cuisiner un poulet au citron, réparer des babioles, remplir des attestations d'assurance... Et que ça va pas fort pour toi...

Plumes de DécembreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant