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La promesse de Noël

StoryTeller__07

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Tout est parti d'un pari avec mon psy. Quand il m'a mise au défi de demander aux mecs qui me plaisent d'aller boire un verre en ma charmante compagnie, j'ai d'abord écarquillé les yeux, puis cherché mes mots, pour en fin de compte émettre un rire nerveux. Je sais que le but est de me faire gagner en confiance, mais j'ai plutôt tendance à penser l'inverse...Et puis franchement, moi, demander à un homme de venir boire un verre avec moi ? Sérieusement ? Jamais de la vie. Enfin ça, c'était avant que j'échoue. Je pensais avoir la paix, avoir donné une bonne raison à mon psy de lâcher l'affaire avec moi, mais c'était sans compter sur sa motivation à me faire renouer avec l'anatomie masculine. Et comme si cela ne suffisait pas, il n'a pas hésité à sortir l'argument clé, à savoir : ma soudaine envie de devenir maman, malgré tous les doutes qui m'assaillent quant à ce rôle que je ne me vois absolument pas tenir... " Si vous aviez 25 ans, je ne me ferais pas de souci, mais vous en avez 35. Je pense à votre avenir et le rôle de maman qui vous trotte de plus en plus dans la tête. Que vous le vouliez ou non, l'horloge biologique n'attend pas ". Parfois, je le déteste. Je le déteste de me regarder droit dans les yeux pour me sortir des vérités que je refuse d'entendre et d'admettre en temps normal. Je m'insurgerais même de cette façon de pensée si l'on sortait de telles phrases à mes amies. Allez donc savoir pourquoi je continue de le voir. Probablement parce qu'au fond, je sais qu'il a raison. Il est persuadé que ma libération psychique et mon bonheur se trouve dans ma vie personnelle. Ma vie amoureuse. J'aurais aimé qu'il se trompe, mais plus le temps passe et plus je dois avouer qu'une possible vie de couple m'interpelle. Elle m'effraie aussi. Il faut dire que je n'en ai jamais eue. Enfin si, j'ai déjà eu une relation avec un homme dont je suis tombée amoureuse...après nous être séparés et une fois qu'il ait été avec une autre femme. La faute à pas de chance. Ou pas. Bref, pour me consoler quand j'y repense, je me dis que ce que nous avons vécu était beau et qu'il est arrivé à un moment difficile de ma vie, même si c'est moi qui suis allée le chercher. Quand j'y pense, c'est peut-être pour cette raison qu'il m'est si difficile de retrouver ce courage d'aborder un membre de la gent masculine, quand on sait comment ma seule véritable histoire s'est finie... La peur d'un nouvel échec est trop forte pour moi.

Malgré mes craintes, mes doutes, mes excuses — la plupart infondées d'après les personnes qui me connaissent bien — je me rends compte que Monsieur B, alias mon psy — se présente à moi comme je ne l'avais encore jamais perçu : une bonne fée. Certes une bonne fée avec une barbe de quelques jours et probablement des poils sur le torse, mais une bonne fée malgré tout, un peu comme cette personne qui survient au bon moment dans votre vie...dans les téléfilms de Noël.

Oui, parce que dans la vraie vie, elle n'existe pas.

Je me rends à mon énième rendez-vous avec Monsieur B., certaine d'une chose : je suis un cas désespéré, incapable de relever un défi. Quelqu'un avec qui il perd son temps et moi, mes sous. Je m'attends à ce qu'il lève les yeux au ciel et qu'il me dise que sans effort de ma part, je finirai dans une maison avec pleins de chats en guise de petits enfants. Au lieu de ça, il se lève, enfile son manteau et me demande de le suivre. Sourcil levé, bouche entrouverte, j'essaye de comprendre cette attitude pour le moins surprenante.

— Vous avez besoin d'un coup de pouce, par chance, je suis là.

Lui et sa modesti légendaire... Heureusement que je le connais assez pour savoir qu'il est doté d'un humour qui fonctionne parfaitement avec mon caractère.

Plumes de DécembreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant