L'Amour mis de côté ?

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《 Point de vue Sergio 》

Nous finissons par embrasser une dernière fois le front des filles avant les border dans leur lit et de sortir de la pièce.
Cela me fait tellement de mal de devoir les quitter.
Je n'ai jamais passé plus d'une journée éloignée de mes filles depuis la naissance de Sol, et maintenant que ce moment arrive, je ressens comme un vide en moi.

En deux ans d'existence, j'avais réussi à repousser la partie la plus sombre de moi, Le Professeur.
Cet homme froid, dénué d'émotions et de sentiments pour ne devenir que Sergio, un simple père de famille.
Mais je sentais déjà que cette partie de moi allait justement poser problème dans les prochains jours.

En effet je savais déjà que le père de famille ne devait surtout pas déranger les plans du Professeur, mais comment réussir à mettre de côté quelque chose que nous avons entretenu pendant des années sans relâche ?
Comment réussir à ne plus rien ressentir, juste le temps d'une journée par exemple ?

Oui, comment réussir à mettre l'Amour de côté ?

J'ai tellement peur de perdre mes filles,
je sais que l'amour infini que je leur porte risque de me porter préjudice pendant le braquage.

R. "-Sergio ?"
M'interpella ma compagne.

S. "-Oui ?"

R. "-Qu'allons nous faire pour Sol ?"

S. "-C'est à dire ? "

R. "-Nous devons absolument cacher son existence aux yeux de la police non ?"

S. "-Oui, oui bien sûr ! Et surtout : nous ne devons pas parler de ta grossesse ! Ils comprendraient que nous ne sommes pas invincibles !
Je ne t'en ai pas parlé jusqu'à maintenant parce que je sais que tu vas me détester de te faire subir une chose pareille vu la météo et le climat actuel, mais la seule chose qui pourrait renforcer un petit peu ta sécurité serait que tu ne portes que des vêtements amples."

R. "-Des vêtements amples ? Mais pourquoi ? "

S. "-En cas d'arrestation, les vêtements amples te permettront de gagner un petit peu de temps avant de dévoiler ta grossesse aux yeux de tous.
Ce qui, je l'espère, n'arrivera pas."
Je conclus avant d'effleurer son ventre du bout du doigt en souriant.

R. "-Oui, j'aimerai bien rester avec toi encore un peu quand même."

Nous rejoignâmes le hall avant d'embrasser une dernière fois la petite joue de Cincinnati, qui se trouvait encore dans les bras de son père.

St. "-Mon ange, on doit y aller, mais papa et moi on revient vite, d'accord ?"
Murmura Stockolm.

Cincinnati fit un petit sourire avant de refermer ses petits yeux endormis.

Denver retourna déposer son fils dans sa chambre avant de nous rejoindre, les yeux larmoyants.
Je ne trouvai rien de mieux à faire que de taper son épaule un petit peu maladroitement avant de murmurer un petit :

S. "-Ça va aller..."

Nous restâmes ainsi quelques instants avant de prendre la direction de la sortie du monastère qui nous à abrité pendant ces deux longs mois.

Je distribuai les clés de voitures à Palerme et Marseille, qui allaient, comme moi, servir de conducteur jusqu'au champ dans lequel nous attendait l'avion qui devait nous conduire en Espagne.

Je conduisis donc pendant environ une demi-heure en compagnie de Tokyo, Nairobi, Helsinki et Raquel.
Le trajet se passa dans la bonne humeur.
Chacun faisait découvrir ses musiques préférées et profitait de ces derniers instants de tranquillité avant le chaos.

Une demi-heure après, nous voilà enfin arrivés.
Nous nous trouvions sur un petit chemin boueux et recouvert de mauvaises herbes.
L'avion n'était pas encore visible, caché par une petite forêt à quelques centaines de mètres d'ici.
Je coupai le contact et partis de l'autre côté afin d'aider Raquel a descendre de la voiture.

Cela peut paraître niais, mais pour moi cela me semblais inconcevable de la laisser se vider de son énergie.

S. "-Tu veux que je te portes ?"
Je demandai, très sérieux.

R. "-Pardon ?"

S. "-Je peux te prendre dans mes bras pour te porter jusqu'à l'avion !"

R. "-Sergio, tu es gentil mais l'avion se trouve à moins de 500 mètres !
Je peux marcher."

S. "-Hors de question."
Je répliquai avant de soulever ma compagne par la taille.

Raquel soupira avant d'accrocher ses jambes autour de mon bassin et de poser sa tête sur mon cou.

R. "-Tu vas te fatiguer inutilement."

S. "-Rien n'est inutile si cela aide à ton bien-être."
Je murmurai au creux de son oreille.

Ma compagne embrassa ma joue avant de me chuchoter un petit "merci" qui me redonnai encore plus d'aplomb pour continuer cette marche.
Quelques minutes après, nous voilà enfin arrivés devant l'avion.
Je reposai Raquel par terre et caressai son dos du bout des doigts avant d'aller parler rapidement au pilote.
Je fis rentrer la bande dans l'avion avant de tous les réunir dans la cabine principale pour leur faire mon traditionnel petit discours.

S. "-Bon. C'est aujourd'hui que tout commence. Je ne vais pas vous faire un long discours d'une demi-heure.
Je veux simplement vous souhaiter bon courage et vous demander d'être prudent.
Ne faites pas de conneries.
Garder le contrôle."
Dis-je en observant Tokyo du coin de l'oeil.

S. "-J'ai déjà perdu trois membres de la bande pendant le premier braquage, je refuse catégoriquement de perdre l'un d'entre-vous maintenant.
Et je ne vous parle pas en temps que Professeur mais en temps que Sergio.
Ne faites pas de conneries."
Je conclut.

Chacun acquiesça la tête avant d'échanger des regards inquiets.
Je pouvais sentir la peur dans leur yeux.
La peur de penser au fait que nous profitons sûrement de ces derniers moments, tous au complet.

Et cette peur, je la partageait autant qu'eux...

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𝐇𝐞𝐞𝐞𝐞𝐞𝐞𝐞𝐞𝐞𝐞𝐲 !

𝐂𝐨𝐦𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐜̧𝐚 𝐯𝐚 ?

𝐉'𝐞𝐬𝐩𝐞̀𝐫𝐞 𝐪𝐮𝐞 𝐜𝐞 𝐜𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐚𝐮𝐫𝐚 𝐩𝐥𝐮 !
𝐐𝐮'𝐚𝐯𝐞𝐳 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐩𝐞𝐧𝐬𝐞́ 𝐝𝐞 𝐒𝐞𝐫𝐠𝐢𝐨 ?
𝐥𝐞 𝐫𝐞𝐭𝐨𝐮𝐫 𝐝𝐮 𝐩𝐞𝐭𝐢𝐭 𝐚𝐦𝐢 𝐭𝐫𝐞̀𝐬 𝐭𝐫𝐞̀𝐬 𝐜𝐨𝐥𝐥𝐚𝐧𝐭 𝐞𝐬𝐭 𝐝𝐞 𝐫𝐞𝐭𝐨𝐮𝐫; 𝐞𝐭 𝐜𝐞 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐧𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐠𝐫𝐚𝐧𝐝 𝐩𝐥𝐚𝐢𝐬𝐢𝐫 😅

𝐒𝐮𝐫 𝐜𝐞 𝐣𝐞 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐬𝐨𝐮𝐡𝐚𝐢𝐭𝐞𝐬 𝐮𝐧𝐞 𝐛𝐨𝐧𝐧𝐞 𝐣𝐨𝐮𝐫𝐧𝐞́𝐞 𝐞𝐭 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐝𝐢𝐭 𝐚̀ 𝐝𝐞𝐦𝐚𝐢𝐧 !

𝐋𝐨𝐮-𝐀𝐧𝐧 ;)

Un Rayo de Sol 《 Tome 2 》Where stories live. Discover now