Un grand enfant

377 16 120
                                    






《 Point de vue Raquel 》




Alors que je commençai à peine à rejoindre les bras de Morphée, les douces paroles d'une chanson vinrent troubler ma quiétude et me réveillèrent progressivement.



"-E a verdade que me leva
E a verdade que me leva
Perdoa minha alma meu amor
Na 'scuridão ainda eu tou."



Ce n'était pas les paroles qui me troublaient le plus :
Je les connaissais déjà par cœur de par mon amour pour cette chanson.
Non.
Ce qui m'intriguait c'était bel et bien son interprète;
Je connaissais sa voix par cœur.
C'était Sergio.



Je restai surprise :
Ainsi donc mon compagnon s'était laissé séduire par le charme des chansons portugaises ?
J'entrouvris les yeux pour en avoir le cœur net :


R. "-Tiens... Cariño, une nouvelle passion pour les berceuses portugaises ?"
Je lui demandai avec un petit sourire.


S. "-Non, pas vraiment... Disons simplement que ça me calme de la chantonner, elle me rappelle notre maison..."



R. "-On va bientôt la retrouver, tu le sais n'est-ce pas ? Avec Paula, Sol, et..."
Je chuchotai en posant sa main sur mon ventre.

R. "-On pourra même forcer toute la bande à venir habiter pas très loin de chez nous, je suis sûre qu'il y a des maisons en vente dans le voisinage !"
Je m'exclamai en me redressant sur ses genoux.

S. "-Attends... Tu veux dire que tu serais prête à vivre entre Tokyo d'un côté et Denver de l'autre ? Bonjour la force mentale !"
Rétorqua mon conjoint en souriant.


R. "-Non, on est pas obligés d'en arriver à de telles extrémités non plus...
Mais ils peuvent habiter à 500 mètres, là ça ne me dérangerai pas."


S. "-500 mètres ? Ce n'est pas vraiment ce que j'appelle des "voisins", tu ne te serai pas trompé d'échelle par hasard ?"
Ricanna mon compagnon.

R. "-Oh tu m'agace ! Je te propose de garder nos amis à côté de nous et tu te fous de moi !"
Je marmonnai en prenant un air faussement boudeur avant de m'asseoir à côté de lui.

S. "-Oh la la... Pauvre bébé, je l'ai vexé..."
Chuchota t-il en essayant de me chatouiller sans faire trop de bruit pour ne pas attiser les regards d'une horde de policiers.


Alors que j'allais éclater de rire sous les multiples chatouilles de mon compagnon, celui-ci plaqua une main sur ma bouche.



S. "-Eh... Chut... Je n'ai pas envie que les flics voient qu'on peut s'amuser avec moi, ça détruirait totalement ma réputation..."



R. "-Si je peux me permettre, tu as déjà ruiné ta réputation en ayant une fille avec une inspectrice de police."

S. "-C'est vrai, mais je peux aussi jouer devant eux la carte du père qui n'est pas attaché à ses enfants."



R. "-Non. Tu es un papa poule.
Les filles seront à peine arrivées sous la tente que tu partiras déjà en courant pour les voir.
"Mis hijas ! Mis hijas ! Ven a ver papi !""
Je l'imitai en riant.


Sergio n'eut pas le temps de me répondre que nous entendîmes soudain le début d'un appel téléphonique entre le gouverneur et probablement Prieto au téléphone.

"-Colonel... Vous devez les ramener, il n'y a pas d'autre option possible..."



"-NON ! CES CONNARDS ONT GÂCHÉ MA VIE AVEC LEUR BRAQUAGE À LA CON !
JE VAIS EMMENER CES GOSSES JE NE SAIS OÙ À L'AUTRE BOUT DU MONDE, MAIS ILS NE LES RETROUVERONT JAMAIS !"



"-Colonel...Il en va de la vie de quatre policiers, je vous en pries..."

"-JE M'EN FOUS ! ILS N'AVAIENT QU'À SURVEILLER LEUR PORTE D'ENTRÉE !"

Alicia prit soudain la parole, pour notre plus grande surprise.

"-Luis...Ils n'ont pas pris n'importe quel flic...Ils ont ton gendre..."

"-PARDON ?! RODRIGUEZ ?!"

"-Oui Luis... Donc si tu ne veux pas t'embrouiller avec ta fille jusqu'à la fin de tes jours, je te conseille de ramener ces mioches sous la tente.
On les rends et ils dégagent tous."
Déclara mon ancienne amie.



"-Fils de pute... Bon, très bien... Je suis là dans dix minutes..."

Nous entendîmes alors la voix d'une petite fille qui se trouvait probablement à côté de Prieto.



"-Et bah... C'est pas trop tôt hein, je commençai à m'endormir..."



Je la reconnus tout de suite.
C'était Paula.
J'éclatai de rire devant le cynisme et l'humour dont ma fille pouvait faire preuve, parfois identiques au miens.
Mais une information retint mon attention :
Dix minutes.
Les enfants seront là dans dix minutes.
J'avais tellement hâte.



Alors que j'échangeai un regard complice avec Sergio, nous apercevîmes soudain l'arrivée deux nouveaux policiers sous la tente.


L'un, que je connaissais sous le nom de
García, rejoint le fond de la tente suivi de près par le second sans même faire attention à la présence des deux braqueurs les plus recherchés d'Europe à à peine quelques mètres de lui.
Mais le deuxième policier, lui, s'arrêta immédiatement.

Àngel.
Son regard croisa immédiatement le mien.
Sergio fit mine de ne rien avoir vu, mais décida de marquer rapidement son territoire :
Mon compagnon plaça ses mains autour de ma taille avant de m'attirer contre lui en embrassant tendrement mon front.


S. "-Tout va bien amor mio ? "
Demanda t-il en souriant.


R. "-Tu es un enfant. Tu le sais ça ?"

S. "-En quoi suis-je un enfant ? Je n'ai pas le droit de serrer ma compagne dans mes bras ?!"
S'exclama Sergio d'une voix assez forte.


Je levai les yeux au ciel avant de tapoter doucement sa joue en esquissant un petit sourire.

Moi qui détestais la jalousie de base,
J'étais pour le coup attendrie devant celle de Sergio.
Loin d'être maladive à la limite de la paranoïa, cette dernière avait uniquement pour but de faire comprendre à Àngel qu'il était véritablement amoureux de moi et qu'il ne me voulait pas de mal.



S. "-Je t'avais prévenue en même temps...
Je suis prêt à tout contre Àngel, je déteste la façon dont il te regarde, comme un vulgaire bout de viande.
Le problème ce n'est pas toi, c'est la façon dont certains hommes te regardent.
Alors je ferais ça avec tout les hommes qui auront tendance à oublier que tu es une femme.
Enfin, si tu es d'accord..."
Murmura mon conjoint au creu de mon oreille.



Pour toute réponse, je me contentai d'embrasser sa joue en souriant.

R. "-Bon, en fait tu es presque mignon."

S. "-Presque seulement ?"

Je surveillai rapidement que personne ne nous regardait avant de plaquer mes lèvres contre les siennes dans un long baiser.
Cependant nous fûmes vite séparés par un grand cri à l'autre bout de la tente.

•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••

Oups...
J'ai recraqué pour les fins sadiques, désolée...😬😅

Bon sinon j'espère que le chapitre vous aura quand même plu !
La complicité de Sergio et Raquel ?
La jalousie de notre Professeur préféré ?

Et à votre avis, qui a crié à la fin du chapitre ? 🤷🏼‍♀️
Vos théories m'intéressent !

Bon sur ce je vous souhaites une bonne nuit et vous dit à demain !

Lou-Ann ;)

Un Rayo de Sol 《 Tome 2 》Where stories live. Discover now