Chapitre 13 - Dans l'ombre des jardins (2ème partie)

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La nuit était revenue sur le quartier vampire. Ils avaient repris des forces, et Arassam savait que l'heure de la confrontation avait sonné.

Il rejoignit dans le hall d'entrée de la maison Atiem. Fidèle à son habitude, Aliska ne portait que quelques bijoux d'argent. Elle avait toutefois consenti à se maquiller et se parfumer. Mais malgré ses artifices, sa nature sauvage transparaissait à chacun des pas nerveux dont elle arpentait le hall.

— Tu nous enchantes encore par ton élégance, la salua Arassam.

Elle répondit par une gracieuse révérence.

— J'aurais aimé un peu plus de convenances, lança Leith Atiem.

Ael apparut en haut d'un colimaçon qui surplombait l'entrée. Aujourd'hui, lea père-mère portait une robe écarlate brodée d'or, ainsi qu'un bracelet de rubis, qui annonçait aux autres qu'ael se sentait plus féminine.

— Je comptais les impressionner par ma danse, répliqua Aliska.

Leith se permit un sourire.

— Je crains, ma fille, que cela ne suffise, regretta-t-ael.

— En vue de ce combat, mes lames j'aiguise.

Lea père-mère contempla sa fille.

— N'oublie pas la valeur du mot diplomatie, rappela-t-ael. Et ne te laisse pas piéger par ses arguties.

Aliska leva les yeux au ciel et se prépara à répliquer par une pique. Ne comprenait-elle pas lea père-mère était simplement inquiet.e à l'idée de laisser ses jeunes vampires affronter Taril Inindel ? Arassam intervint.

— Nous serons prudents et resterons aux aguets. Au clan Inindel nous rabattrons le caquet.

Leith Atiem acquiesça à ces mots. Aliska et Arassam prirent congé et sortirent, retrouvant l'extérieur. Le temps avait fraîchi, les rues étaient moins animées que durant les chaudes soirées de la saison des moissons. Ils croisèrent néanmoins de nombreux groupes qui venaient profiter des délices du quartier.

Arassam songea à ces humains dans leurs maisons, qui tremblaient dans leurs froides rues, et guettaient avec anxiété un ennemi invisible contre lequel ils étaient démunis. Ce genre d'exaction ne pouvait être toléré. Les vampires avaient le devoir de respecter leurs pactes et de protéger les humains.

Le frère et la sœur remontèrent les rues jusqu'au parc qui occupait le centre du quartier. Les feuilles se teintaient de rouge, d'or et de fauve, et semblaient scintiller dans la lumière des lanternes qui éclairaient les chemins.

Sous le couvert des arbres résonnaient des rires, murmures étouffées et gémissements. Le parc servait aussi de lieu de rendez-vous aux amants. Arassam goûtait parfois à ces étreintes d'un soir, quand il se sentait seul. Il n'était pas là pour ça, ce soir.

Le jardin s'organisait en clairières où se réunissaient les vampires. La plus grande d'entre elles occupait le centre et alors qu'ils s'approchaient, ils perçurent les rumeurs de conversations. Arassam jeta un coup d'œil à Aliska.

— Prête à user de ton esprit avec talent ? Notre première bataille commence maintenant.

Elle opina vigoureusement, le visage résolu.

— Allons affronter Taril et ses lieutenants.

Ils arrivèrent en vue de l'esplanade où s'ouvraient des gradins de marbres blancs. Une trentaine de vampires se trouvaient là, tous jeunes. Ils écoutaient avec attention un homme qui parlait, debout au milieu de la clairière.

De Murmures et d'ombres (Neïbula T1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant