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K E N D R A - A Y L E E N
La chaleur d'Elijah me quitte aussitôt après son étreinte. La porte se ferme quelques secondes plus tard et j'ouvre réellement les yeux, ces derniers qui se perdent dans l'obscurité de la chambre.
C'est un soulagement. D'avoir enfin réussie à raconter à Elijah mon passé. Je ne sais pas encore son avis dessus, mais je ne vois pas vraiment ce qu'il pourrait dire dessus. C'est du passé. Edward et Shelby sont morts, jamais ils ne reviendront. Ma mère quant à elle, ne semble même plus se souvenir de cette histoire.
Je ne sais pas ce que je devrais faire avec elle. Je ne l'ai jamais confronté à propos de cette histoire. Peut être que je ne voulais plus me rappeler de cette période sombre, et elle aussi ne souhaite pas s'en rappeler car elle sait qu'elle a été l'élément déclencheur pour que la situation empire. Au fond de moi, j'ai toujours su que j'avais de la rancoeur envers elle. Ça c'est prouvé le jour où elle a fait son overdose à mes quatorze ans. J'avais hésité pendant cinq secondes. À appeler les secours, et qu'ils puissent la secourir, secourir celle qui m'avait engendrée. Ou, la laisser mourir, et entre autre, la punir de tout le calvaire qu'elle m'a fait vivre pendant deux ans. La punir de toutes ces fois où elle m'a enfermée dans ma chambre dans le noir complet, sans aucuns moyens pour pouvoir m'orienter, et issues pour m'en sortir. Toutes les fois où elle cuisinait, et qu'elle remplissait certains de mes aliments de ses drogues. Elle l'avait tellement fait qu'à un moment j'ai bien cru que j'allais finir par succomber, car je devenais en manque, en manque de tous ce qu'elle me mettait dans ma nourriture pour que je cesse de pleurer, que je cesse de la supplier de me sortir de là et qu'elle puisse me croire moi, sa propre fille, que son petit ami.
Je serre mon poing et ferme les yeux pour tenter d'effacer cette vague de haine qui me gagne. Dire que je la pleurais avant mon départ vers la baie, je la pleurais et l'implorais qu'elle me laisse rester à New York avec elle pour l'aider à guérir. Tu parles. Aider une femme qui n'a fait que de me nuire, me nuire jours après jours. Une femme qui jouait un rôle permanent avec moi, et je me déteste de ressentir encore quelque fois de la tristesse, de vouloir qu'elle aille mieux alors qu'elle a toujours voulue que j'aille mal, que je ressente ce qu'elle ressente. Que je ressente que j'ai complètement gâché sa vie en arrivant. Au final, je n'ai jamais eu l'amour d'une mère. Anastasia l'a connu un moment, mais depuis quelques années, elle ne le retrouve plus. Ashley et Tyler l'ont toujours connus, et même si je détestais Angela il y'a quelque temps je suis heureuse de trouver chez elle ce que ma mère n'a jamais pu m'apporté en dix sept années de vie. De l'amour, juste ça.
J'essuie mes larmes alors qu'on émet deux coups contre ma porte. Je laisse l'autorisation à cette personne et souris à Ashley. Cette dernière tire une tête, en venant s'allonger à mes côtés.
