𝐑𝐈𝐂𝐇 𝐓𝐄𝐄𝐍𝐒 ; 𝘚𝘢𝘯 𝘧𝘳𝘢𝘯𝘤𝘪𝘴𝘤𝘰 𝘦𝘥𝘪𝘵𝘪𝘰𝘯

❈ 0.18: 𝙢𝙖𝙪𝙫𝙖𝙞𝙨𝙚 𝙨𝙪𝙧𝙥𝙧𝙞𝙨𝙚

- Kenay chérie ?

Je papillonne des yeux pendant plusieurs secondes avant de les ouvrir, pour faire face à ma mère. Elle me sourit et caressent doucement mes cheveux. Elle se penche vers moi et vient poser un long baiser sur mon front.

- Je vais déjeuner avec tante May. Je t'ai laissée des pancakes de côté si jamais tu as faim.

- Il est quelle heure ? Demandais-je.

- Il est quatorze heures grande dormeuse. Allez réveille toi, et appelle moi si jamais tu as quelque chose à me dire.

- Quelque chose comme quoi ?

- Comme, tu décides de repartir à San Francisco.

- Bonne journée maman.

Elle ricane légèrement et finit par se lever et partir quelques minutes plus tard. Je me lève à mon tour et pioche dans ma commode des sous vêtements propres, ainsi qu'un sweat et un legging. Je vais me poser devant la télé et sûrement me faire mon marathon de film Harry Potter, emmitouflée dans une couverture. Voilà un programme qui me donne bon.

Sortant de la douche vingt minutes plus tard, je laisse mes cheveux mouillés lâchés, habillée, je range ma chambre et au moment où je comptais enfin commencer mon marathon, la sonnerie résonne dans l'appartement entier. Je souffle de mécontentement et m'approche de la porte. C'est dans ces moments là que je regrette le fait que nous n'ayons pas de judas optique, la porte est en acier et aucun endroit ne nous permet de voir qui est la personne derrière.

- Qui est-ce ?

- C'est moi Kenay, ouvre.

Je bondis presque sur moi même face à la voix grave de mon paternel. Étrangement, cette situation me rappelle tant d'autres du passé, même si le contexte est bien différent.

- Non, retournes de là où tu viens.

- Ouvre moi cette porte avant que je force l'entrée.

- Attention, tes quelques minutes dans le Bronx commencent déjà à changer ton état d'esprit de milliardaire.

Je l'entends souffler depuis la où il se trouve. Pensant qu'il était partit, je souris m'apprêtant à partir mais je m'arrête subitement en entendant ce qu'il vient de prononcer.

- Chicago. Le sept avril deux mille treize ans.

Cet emplacement et cette date correspond exactement à ma victoire pour accéder aux régionales, la fois où je faisais encore du patinage sur glace. Comment connaît-il cela ?

- Tu étais habillé en bleue ce jour là. Petite, ta mère persistait à te faire aimer des couleurs plus girly tel que le rose, mais c'est le bleue et tous ses shades que tu aimais. Puis tu disais alors que tu n'avais encore que six ans, que le bleu ça te porte chance, on dirait bien que la légende continue.

Je suis perturbée après ses dires. Comment sait-il tous ça ? Je l'aurais su s'il était là à me regarder, je l'aurais forcément su puisqu'il aurait remué ciel et terre pour me voir. Inconsciemment, je viens me coller à la porte et la gorge nouée je lui demande comment il sait tous cela.