Servant loyal, Roi tempétueux et Dragon apeuré.

Chapitre Lust - 2

Combien de monstre passaient par ici par jour ? Peu tenait les comptes, Nightmare a essayé une fois, mais on ne sait jamais par quelle porte quelqu'un rentre ou sort. Cet endroit était un labyrinthe dimensionnel à lui tout seul, des dizaines et des dizaines de sort fait pour garder l'anonymat de ses clients ainsi que de ses possesseurs. La plupart étaient donnés par les mécènes de l'endroit, mécènes dont le roi noir faisait parti pour d'évidentes raisons.

Qu'est-ce qu'était cet endroit au final, si ce n'étaient que la raison principale pour laquelle Lust était redoutée et respectée. Alors que le roi se téléportait dans son "observatoire" avec son amant, il lui expliquait ce qu'il en retournait en même temps que je le fais. Cette endroit était un colisée. Les tribunes se situées au dessus champ de bataille, des lanternes géantes aménagées comme des suites luxueuses ou de simple chambre d'hôtel selon qui les réservaient, suspendue au plafond par des chaines ressemblant à des serpents. Un champ de bataille suffisamment grand pour reproduire un no man's land, des armes plantées dans le sol à disposition des gladiateurs pour rendre le tout plus amusant, sanglant, violent. 

"Les gladiateurs sont entrainés pour se battre au sommet de leur capacité et prendre des coups, une fois à terre, ils sont exfiltrés et soigné. Le vainqueur gagne l'opportunité d'être appelé dans l'une des lanternes pour un face à face tout aussi ... passionné, avec le ou les clients. S'il ne l'est pas, il continue jusqu'à ce qu'il déclare forfait."

Cross avait du mal à comprendre comment voir des gens se battre pouvait exciter autant de monde, puis eut l'illumination lorsqu'il regardait les dit matchs. Ce n'étaient pas des combats à ses yeux, mais des danses. Il ne pensait pas un seul instant qu'un bordel comme Lust pouvait abriter des arts martiaux aussi gracieux, exploitant la morphologie de son utilisateur avec une telle rigueur qu'il en jurerait que chacun d'entre eux utilisé un art martial unique.

"Je vois que tu t'es trouvé de la compagnie, mystérieux client."

Le satyr squelettique ne prenait pas la peine de se retourner, ses yeux n'étaient pas concentrés sur le spectacle plus bas non plus, mais sur l'air émerveillé de son amour. Après avoir obtenu des informations, peut-être qu'il pourrait l'amener dans un de leurs dojo. Cela lui ferait plaisir il en était certain.

"Cela fait longtemps que je ne t'ais pas vu, Armytile."

"Bien trop longtemps, Baphomet."

Le nouvel arrivant, faisant une référence, regardait l'accompagnateur de l'un de ses plus important investisseur, si ce n'est pas le plus important. C'était lui qui était venu avec cette idée d'user de cage de verre suspendu comme gradin après tout. Le dénommé Armytile semblait à première vue à un jeune homme peu vêtu si ce n'est d'un jean, mais couvert de tatouage et possédant autour de son cou deux serpents à fourrure qui s'enroulaient autour de ses minces bras. Le bretteur pensait un instant que c'était lui, Armytile, puis se corrigeait mentalement. Il n'y avait pas grand chose dans lequel il se considérait bon, son instinct était l'une de ces choses. Après une observation plus poussée, il remarquait que le garçon comme ses serpents ne respiraient pas. Ils avaient des mouvements fluides, presque trop même, mais aucun signe de coeur qui battait, ventre s'enflant et se dégonflant. Notifiant son regard, Nightmare précisait.

"Je te présentes mon garde, Crusadi. Il est muet malencontreusement. Crusadi, voici Armytile, ou plutôt sa poupée, c'est un fantôme."

Tout s'expliquait. L'humanoïde fennec à la queue osseuse s'inclinait également, gardant la main sur la poignée de son arme. Son maître se mettait "à jour" sur la situation de Lust avec un ton bien trop amical à son goût. Il penchait la tête, drapé dans son mystérieux silence nécessaire au bon déroulement des choses, mais l'emprisonnant lui et toutes les questions qui lui brûlaient les os. Alors que ses orbites camouflées par des yeux arpentaient le champ de batail, il s'étonnait de voir que les gladiateurs commençaient à quitter les lieux, ramassant les armes trainant ci et là avec eux. C'étaient déjà l'heure de la fermeture ? Pas d'après ce qu'il entendait. Il regardait une à une les lanternes, personne ne semblait quitter sa place, diable ils semblaient même impatient. 

Il comprenait vite pourquoi. Lion, Gryphon, Basilic, Fenrir, de nombreuses créatures qu'il avait un jour ou l'autre affronté pour le plaisir et le divertissement de son maître et de son peuple se mirent à arpenter le sol de l'arène tandis qu'en son centre, descendait d'un escalier apparaissant et disparaissant aussitôt était-elle passé, une figure familière. Il reconnaitrait ces cheveux rosés aux pointes désormais violettes parmi milles. "La géante" pensait-il. Son physique s'expliquait mieux, mais elle entrait sur le terrain de chasse de ces bêtes sans armement ou protections ? C'est, à défaut d'être intelligent, intéressant.

Elle passait ses mains sur son cou lorsqu'elle arrivait aux dernières marches, le faisant craquer si facilement que Cross avait l'impression de l'entendre malgré le verre blindé. Il ne pouvait retenir un rire lorsqu'il la voyait s'échauffer en plein milieu des prédateurs, ces derniers la jaugeant sans doutes. Il serait déçu maintenant si la lustienne se mettait à user de magie. C'était donc avec une certaine admiration qu'il la regardait prendre une posture de combat purement martiale. Les pieds formant un trapèze léger, les talons vers l'extérieur, les bras redressés au dessus de la tête de sorte à ce que les avant-bras se croisent au dessus du front. Elle défiait ces animaux de faire le premier geste, de signer avec elle le contrat qu'un chasseur et sa proie passaient dans la nature. 

Fort de son allonge, le basilic était le premier à tester sa chance, sa queue fouettant l'air en perçant le mur du son lorsqu'elle percute le corps de la guerrière. L'impact avait du faire mal, elle grimaçait sans retenue pour le prouver, mais aussi fort cette attaque était, elle n'avait pas reculée d'un pas, mieux, ses mains maintenant agrippaient l'extrémité du basilic. Le fennec à exosquelette remarquait que maintenant, mais elle n'avait pas des ongles normaux, ils ressemblaient plus à des griffes, suffisamment pointu pour laisser des traces sur la peau il en était certain. Pas que cela puisse faire une grande différence lorsqu'il s'agissait de percer le cuir de créature faisant deux à cinq fois sa taille. 

Affirmant sa prise, la géante levait sa jambe jusqu'à sa tête avant de l'abattre sur le sol dans un bruit de tonnerre, arrachant un sursaut au bretteur. Le reptile, même les autres bêtes présentent se tendirent. Le basilic avait été arraché au sol, soulevé du bout des bras par la guerrière. Dieu sait ce qu'elle planifiait de faire, mais le lion ne voulait pas lui laisser le champ libre pour le faire. Il bondissait en visant de ses crocs sa jugulaire, seulement pour être écraser par le poids d'un Basilic adulte lorsqu'il était remarqué par la lustienne. Cette dernière dans son mouvement avait enfin cédé du terrain, reculant et étant forcée de lâcher sa prise à l'impact. Ses adversaires ne lui laissait pas de repli, à peine ses talons touchaient le sable de l'arène qu'elle devait à nouveau sauter pour atterrir du pied gauche sur le museau du fenrir, puis dans un mouvement ressemblant à du ballet, levait son autre pieds dans un grand écart debout avant de l'abattre sur la pauvre bête dans un nouveau bruit assourdissant, cette fois mêlée à la sonorité d'un crane qui se fêle. 

Le crâne du Fenrir devenait comme un flipper, la bille étant son cerveau. En tant que combattant lui même, le squelette à la cicatrice savait qu'elle venait frapper sur la partie la plus fragile d'un crâne canin, mais avec la force qu'elle avait déployé est-ce qu'elle en avait vraiment besoin ? S'il devait formulée une théorie éduquée, il parierait que sa densité musculaire devait égaler celle d'un gorille à dos d'argent, voir l'excéder, particulièrement dans ses longues jambes qui pourraient entrer en compétition avec les bras d'un gorille. Cela faisait longtemps que Cross n'avait pas éprouvé le désire d'affronter quelqu'un, de le connaitre, toutes ses faiblesses, toutes ses qualités. Son corps le démangeait au fur et à mesure que le spectacle arrivait à sa fin. Puis, contre toutes attentes, la géantes, couverte de sang comme le serait une déesse amazone après une guerre, se tournait vers la lanterne abritant le squelette à la croix, lui faisant signe de descendre avec un sourire charmeur qui n'échappait pas à l'amant de ce dernier. 

Qu'elle prit les dieux dans lesquels elle avait placé sa foi, car si elle se mettait à flirter avec son épéiste, elle regrettera l'existence de toute sa lignée jusqu'au têtard qui a crée son espèce.