Chapitre 22⭐

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Je me rendais à l'évidence : nous avion presque terminé, nous étions prêtes à retourner dans nos mondes et vivre nos vies de la façon la plus normale possible : dormir, aller en cours, faire nos devoirs, appeler ses amies, manger. Et ainsi, tout au long de la journée.

Oui. Eclair de larme, fait. Poussière arc en ciel, fait. Corne de licorne, fait. Potion de désir, fait. Sang de cerf tortue, fait. Poils du sphinx des mers, fait. Nous partons de l'autre côté du pays. La fin du trajet est prévue avant le dîner. Au fur et à mesure que nous avancions dans notre route, les paysages changeaient complètement. Nous passions de montagnes à déserts encore non exploré. Puis de la jungle la plus humide, aux vallées les plus chaudes. Nous avions été confrontés à toutes ces merveilles, pour le meilleur ou pour le pire. La majorité se trouvait aux alentours de nos précédentes explorations.

J'étais fière de ce que nous sommes en train d'accomplir. En peu de temps, nous avions changé une reine, réalisé un rêve, et avons accompli des choses, des faits que nous n'aurions compris bien plus tard.

-Il fait chaud, vous ne trouvez pas ?

-Normal, on arrive dans les territoires de l'Ouest, le monde de la braise, je veux dire.

-Effectivement.

Je déboutonne mon blouson et l'attache autour de ma taille. Mes cheveux pèsent sur ma tête transpirante. Je ne me souvenais pas avoir eu des problèmes à respirer au Maroc.

-La carte ne m'aidera pas davantage. On continue.

-Je ne sais pas vous, mais il y a une village au bout.

-Tu es sûr que...

-On y va.

Nous nous précipitons vers le premier inconnu que nous rencontrons. Il avait le regard livide, la tête baissé, il ne parlera pas. Chacun avait un feufolet à la pointe du crâne.

-Monsieur ?

Il s'enfuit en courant au premier son de ma voix.

-Petit. Approche.

Il me regarde, marque une pause et reprend sa route, aussi indifférent qu'il l'était déjà.

-Nous n'avons plus rien à manger. Il nous faut de l'aide.

-Il ne reste qu'une solution, mais elle risque de ne pas trop te plaire Anne.

-Non, tu ne penses pas à...

-Si, la grotte. J'en vois une au bout du chemin. Nous serons tranquilles et nous trouverons bien quelque chose à nous mettre sous la dent en attendant le vrai repas.

Les grottes ne sont plus dans ma « liste des lieux que j'aimerai fréquenter ». On y dort mal, et d'après ce que j'ai vu, elles ne nous ont attirées que des ennuis.

Des geysers surgissent de nulle part et nous mettent des bâtons dans les roues. Il faut être aux aguets d'un éventuel séisme ou d'une coulée de lave insolite.

Dans cette ambiance silencieuse et morbide, je crois entendre un rugissement. Je n'y fais pas attention tout de suite.

- Vous avez entendu ?

- Quoi ?

Le bruit se renouvelle de plus bel.

- C'est possible, mais mettons les choses au clair, nous avons tous eu l'impression que ce cri provenait d'une terrible bête, mais nous avons eu affaire avec bien plus petit et féroce que cela, rappelez-vous ! déclare Cath.

-Oui mais..., je conteste.

-Non, non, tu as eu ta réponse, maintenant je privilégie la recherche d'un logis.

Pourchassés par l'énigme- [Auto Édité Sur Bookelis]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant