Chapitre 3🌟

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« Je me lève, il fait noir, il n'y a personne. Je regarde autour de moi. Rien. Je suis seule, encerclée par la brume d'une immense forêt. Seule, je suis seule. Je m'avance à pas de loup, dans les profondeurs d'une nuit noire et totale. Désorientée, je cours en tous sens, en vain. La peur m'envahit soudain, je me tourne au moindre bruit. Je fixe du regard une lumière infirme parmi les ténèbres alors que la pluie m'inonde de ses gouttes jusqu'à stagner sous mes pieds. Je suis glacée, il fait froid. Une douleur particulière m'atteint soudain. Je me dirige, pas à pas, vers la lumière qui sans raison, m'attire. Le sol tremble à fréquence régulière. La lumière semble trop forte et m'éblouit. D'un dégradé peu commun, le ciel bleu et ténébreux s'offre à moi, comme un paquet cadeau que l'on reçoit les jours de fête. La distance qui me lie à cette minuscule petite lumière paraît infinie. Je tente de l'atteindre et la trouve, attachée à un arbre comme emprisonnée. Je la touche du bout des doigts et comme par magie, une silhouette m'apparaît.

Que veux-tu ? Je demande toute tremblante.

Elle ne répond pas tout de suite. Je repose ma question, cette fois avec plus d'assurance, me sentant plus forte.

Que viens-tu faire ici ? Je demande.

Elle ne répond toujours pas. Je rebrousse chemin, mais elle me retient par la manche de mon blouson déchiré.

À toi de me le dire.

Je... Je ne sais pas. J'ai vu cette lumière, je suis venue et...

Souviens-toi ! Souviens-toi de ces années innocentes où tu n'étais qu'une jeune enfant. Tu en auras besoin !

Je crie et m'efforce de me faire comprendre. J'aimerais des explications. La silhouette repart comme elle est arrivée et me laisse seule face à la réalité. L'écho de mes hurlements résonne dans la pénombre, mais ne l'atteint pas.

Toujours aux aguets, je m'assieds contre un arbuste et me mets à pleurer. Qu'ai-je fait ? À quoi vais-je être confrontée ? Qu'il y a-t-il de si terrible ? Serais-je de nouveau seule ? Je touche à nouveau de l'index les courbes de la petite lumière. J'espère pouvoir y trouver quelqu'un qui pourrait m'aider. Cette fois, la lumière se terne et tombe au sol sous la forme d'une boule de feu. La forêt est incendiée. Je cours le plus loin possible à toutes jambes. Rien n'arrête un feu, il dévaste tout, il détruit des vies.

— Souviens-toi ! »

Je me réveillai en sueur au beau milieu de la nuit. Tout en me rassurant, je me recroquevillai sous mes draps. Et puis, je me rendormis pour les quelques heures qu'ils me restaient à dormir.

— Neuf heures, il va falloir se dépêcher, s'exclama Cath.

L'oreiller collé à mon crâne, je m'efforçai de sourire et fus contrainte de sauter rapidement dans mes vêtements. La balade avait l'air fantastique, seulement l'idée de monter sur un cheval me terrifiait. Il y avait longtemps, que je n'en avais pas fait. La dernière fois que j'étais montée à cheval, j'étais allée à une exposition au Salon de l'Agriculture, le cheval ne bougeait pas, c'était une maquette pour les photos dans le coin des tous petits.

Je me beurrai deux tartines de pains et, enroulées dans du papier, je les fourrai dans ma poche afin de rattraper mes coéquipières. Nous partîmes vers les écuries. Depuis que notre oncle avait signé le terrain, nous avions accès aux plus belles juments des alentours. J'harnachai avec difficulté ma monture, lui caressai les naseaux et le montai. La première étape fut de lui prouver que j'avais les commandes. Je pouvais taper du pied, agiter les rênes, l'animal ne s'interrompit pas dans son repas, derrière les buissons.

Pourchassés par l'énigme- [Auto Édité Sur Bookelis]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant