Chapitre 6🌟

58 11 8
                                    

Nous sortons par l'issue de secours. De loin, j'apercevais la masure sans dessus-dessous.

— Pour en revenir à l'essentiel, on part où ? je demande en reprenant mon souffle.

— C'est à toi que reviens le droit de choisir Anne.

Je regarde attentivement la liste. Tous les ingrédients avaient l'air fantastiques. Seulement, il y en avait un qui me semblait plus adapté à nos conditions.

— On prend au plus simple. Le sphinx des mers. C'est le plus proche. Depuis le début d'ailleurs.

Oui, quand j'ai une idée en tête, je ne la quitte plus. C'était peut-être la deuxième fois que voulais y aller.

— Soit.

Il était grand temps que nous partions. Un avis de recherche avait été placardé sur les murs de la ville, dès l'aube. Nous ne facilitons pas la tâche à Alex. Toute la nuit, j'ai entendu des cris, des hurlements et des voix qui supplient qu'on ne lui fasse pas de mal. La maison d'Alex était vide, sa femme avait plié bagage ? Je crains le pire et évite de me retourner. Nous connaîtrons le même sort si nous allions ne serait—ce qu'en observation. De derrière, nous nous faufilons entre les murs pour regagner la passerelle.

Et puis, Cath se mit à pleurer. On avait peur, la fin était encore loin devant nous.

Je retrousse mes manches de chemisier. Il fait plus chaud à présent. Le soleil est au zénith, la chaleur est écrasante et nous fatigue. Nous poursuivions dans les ronces et les hautes herbes, et jamais nous n'étions restés plus d'une heure sur un sentier balisé. Je levais les pieds afin de ne pas rester bloquée et avait attaché ma longue chevelure en une tresse de dernier recours.

Chaque pas me coûtait une part de mon énergie. Nous n'aurions pas froids mais à quel prix ? En file indienne, nous parcourions jusque-là cette forêt sans trop de difficultés.

— Quelqu'un peut m'aider ? Gémit Marie, depuis loin.

Je me retourne.

— Ce n'est pas vrai ! Je t'avais dit de t'attacher les cheveux !

— Je ne suis pas une gamine et je ne suis pas non plus à tes ordres.

— Oui, pardonne-moi.

Je m'approche de Marie et constate avec précision l'ampleur du problème. Ces cheveux s'étaient embobinés autour d'une ronce et avait généré un nœud des plus insolites.

— On n'a pas le choix. Je coupe.

— Quoi ?

Elle résistait désespérément et persistait à essayer de se dégager de la masse verte. En vain.

— Marie ! Ne bouge pas. Il ne faudrait pas en plus, que je te rate.

— Il ne vaut mieux pas !

— De toute façon qui te verra ? Je ne suis pas coiffeuse quand même.

— Coupe ! Qu'est-ce que tu attends ?

— Il en faut peu pour t'agacer.

— Non, j'ai juste envie de rester hors de portée de ces fourmis géantes.

Le long de sa colonne vertébrale, des fourmis plus grosses que la normalité gravissaient les bosses pour parvenir à son cou. Je ris et commence à tailler ses fines mèches blondes.

— Une coupe au carré ? ça t'ira ?

— Coupe, je te dis.

— Je prends ça pour un oui.

Pourchassés par l'énigme- [Auto Édité Sur Bookelis]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant