Chapitre 9🌟

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Elle était quand même difficile à repérer cette fameuse licorne. Argentée sur le fond, la corne scintillait à travers les branches. Ce n'est pas une corne comme on les trouve sur les licornes de dessins animés. Elle avait une réelle magie, de vraies couleurs, pas des publicités mensongères.

— Je ne partirais pas à la chasse à la licorne avant d'avoir terminé mon repas ! dit Cath, la bouche pleine.

— Mais . . .ajoute Marie.

— Il n'y a pas de mais, pas de repas fini, pas de Cath sur le terrain. Répond-elle les yeux froncés. Elle ne va pas s'envoler ! Laissez-moi une seconde. Le repas, c'est sacré.

Nous n'en étions même pas certains...

Il aura fallu un bon quart d'heure pour établir un plan.

— A nous cinq, l'effet doit être réussi. Nous la prendrons par surprise, chacun d'un côté de la bête. Nord, Sud, Est, Ouest. C'est comme cela que nous pourrons y arriver. Nous ne savons pas de quoi elle est capable. Vous avez bien compris ? Méfiez-vous ! Et surtout, je le répète pour la dixième fois, pas de gestes brusques ni de prise d'initiative risquées. On reste ensemble.

Cath se manifesta enfin, à la dernière miette de pain avalée. Je la pousse à se lever et nous débutons ce que pratiquait quotidiennement les hommes préhistoriques. Je nomme : la chasse.

Ressembler à ces fichus braconniers qui tuent des éléphants ou des rhinocéros pour leurs défenses ou d'autres animaux pour leur fourrure ou leurs plumes. Non, ça jamais. Il n'y a que des monstres avides d'argent pour faire des choses aussi affreuses. C'est bien la seule chose que je ne veux pas faire dans ma vie : tuer pour de l'argent. Et dire que des gens comme Diann Fossey sont mortes, tués par des braconniers pour un bout de fourrure. Je ne tuerai pas cette licorne. Il y a toujours une deuxième solution.

Je me place à sa gauche, Este devant avec Neven, Cath derrière et Marie à sa droite. Une corde à la main, je m'approche pas à pas de la créature. Les autres m'imitèrent chacun à leur tour, prudemment. Sans bruit, nous nous jetâmes sur elle.

Este se méfiait et m'avertit des éventuels coups de la créature. La licorne commençait à trembler et à s'agiter. Je me stoppe complètement, attendant qu'elle se calme un peu pour la prendre par surprise. J'approche mon lasso centimètre par centimètre, toujours avec beaucoup de prudence. Me sentant enfin prête, je l'accroche autour du cou de l'animal, mais au lieu de se laisser faire, la bête innocente se cabre !

Este s'élance sur le dos de la bête et tente de lui agripper son cou. Nous, comme des idiots, sommes restés plantés là, le fixant pendant de longues secondes. Nous étions si occupés à le regarder que l'idée de l'aider ne nous est même pas parvenue à l'esprit.

Je ne pouvais résister à cette bouille qu'il faisait quand il réclamait une aide de notre part. Je l'obéis et attaque la bête par les jambes. Elle se cabre, s'élancent et nous fait tomber un par un. Je ne lâcherai pas l'affaire. Elle avait un certain caractère, certes, mais j'y parviendrai. J'ai réussi à dompter le petit frère de ma meilleure amie, une licorne ne me fait même plus peur. Le lasso ne servait à rien, mes mains étaient les plus fiables.

Aucune chance d'y arriver.

— Estéban, lâche la corde.

Il persistait à s'agripper à elle. La bête l'entraina vers elle et lui fit faire des tours et des tours jusqu'à épuisement. Ensuite, elle le lâcha et le laissa se fracasser au sol.

— Tout va bien ?

— Je vais m'en sortir.

Il se releva, le nez en sang. Sa bouche tremblait et ses yeux me rendait nerveuse. Il avait mal. Je le fis asseoir, en profitant de l'occasion pour reprendre nos esprits.

Pourchassés par l'énigme- [Auto Édité Sur Bookelis]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant