𝑾𝒉𝒊𝒔𝒑𝒆𝒓𝒔 𝒐𝒇 𝒕𝒉𝒆 𝑯𝒆𝒂𝒓𝒕 [ en correction ]

𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 7 - "Sous la surface"

𝑴𝒆𝒓𝒄𝒚

Le ciel me nargue. Ce bleu pâle, si paisible, semble ignorer tout ce qui se passe sous sa surface. Comme si, dans ce monde extérieur, la tempête qui gronde dans mon cœur n'existait pas. Je ne peux m'empêcher de penser que tout le monde continue de vivre comme si rien ne s'était passé. Comme si rien n'avait changé.

Mais moi, je sais que tout est en train de changer. J'ai l'impression de glisser sur une pente glissante et, même si je m'efforce de garder l'équilibre, je sens que je finirai par tomber. Et cette chute sera encore plus terrible que tout ce que j'ai déjà vécu.

J'ai cru qu'Ange allait s'arrêter, qu'il allait disparaître. Mais au contraire, il intensifie ses attaques, et cette fois, il ne se contente plus de rester dans l'ombre. Il est partout. Dans les couloirs, à la récréation, en classe, il est là, regardant, attendant.

Le regard d'Ange

Je n'ai jamais vu un regard aussi perçant. Il me glace chaque fois qu'il se pose sur moi, chaque fois qu'il me fixe comme s'il voyait à travers ma peau, comme s'il savait tout de moi. C'est de la domination pure, une manière de faire sentir à quelqu'un qu'il n'échappe à rien, qu'il est pris dans une toile invisible dont il ne pourra jamais se libérer.

Aujourd'hui, c'est encore plus étrange. Nous sommes en cours de mathématiques, et au lieu de suivre les explications du professeur, mes yeux se perdent par la fenêtre. La pluie frappe le verre, dessinant des traînées sombres et mélancoliques qui me rappellent l'état dans lequel je suis. Je veux fuir. Me cacher dans un coin et attendre que tout passe.

Je ne remarque même pas qu'Ange est à côté de moi. Il est arrivé tellement en retard que son entrée a été silencieuse. Quand je tourne la tête, il est là, juste là, les yeux fixés sur moi avec cette intensité qui m'empêche de respirer correctement.

Je sursaute, sentant mon cœur s'emballer.

- Tu as l'air dans ton monde, dit-il d'une voix douce, presque gentille, mais qui me fait frissonner.

Je baisse les yeux, évitant son regard.

- Laisse-moi tranquille, murmuré-je, mais ma voix tremble déjà.

Il s'approche encore, et je me tends instantanément, comme si un instinct primal me disait que je devais me préparer à quelque chose de pire. Mais il ne me touche pas. Il se contente de poser ses mains sur le dossier de ma chaise et de regarder la feuille devant moi.

- Ça ne te dérange pas, de tout ignorer ? Je me demande si tu t'en rends compte. Tous ces gens autour de toi, ils te regardent, Mercy. Même quand tu essaies de passer inaperçue, tu attires l'attention.

Je ne réponds pas, mon esprit noyé dans une mer de confusion et de peur. Mais il n'en a pas fini. Il sait, lui aussi, qu'il faut que je lui réponde, que je l'entende, que je subisse.

- Tu sais, je pourrais t'aider, continue-t-il, un sourire en coin. Mais il faudrait que tu me fasses confiance.

Un frisson me traverse et je me lève brusquement, renversant ma chaise au passage. Tous les regards se tournent vers moi, mais je n'ai même pas la force de les affronter. Je m'excuse rapidement et quitte la salle en hâte, sans regarder en arrière.

L'amie qui s'éloigne

Je trouve Sherley dans la cour, seule, sous l'abri, en train d'envoyer sûrement un message à son crush n°457. Elle lève les yeux en me voyant arriver précipitamment, et un sourire se dessine sur ses lèvres. Mais dès qu'elle aperçoit mon visage, son sourire s'efface.

- Qu'est-ce qui se passe ? Tu as l'air encore plus décomposée qu'hier, Mercy.

Je m'assieds en face d'elle, les mains tremblantes. Je ne sais même pas par où commencer.