30 - Face A Face

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28.06.2020

J'accompagnais un groupe de plusieurs personnes, avec qui on se rendait dans un lieu particulier. Mais tout se mettait en travers de notre route pour ne pas qu'on puisse y accéder. Je ne parlais qu'en langage de signes en raison du fait que j'étais muette. Étant enceinte, je pensais que ça m'immuniserait contre le mal extérieur. Mais ce ne fut point du tout le cas. Des dizaines de personnes se sont rassemblées en meute pour nous barrer le passage. Ils essayaient par tous les moyens possibles de nous faire retrousser chemin. Pour ce faire, ils n'hésitaient pas à nous pousser, à nous tabasser et même à nous violer. J'avançais en tenant le bras de mon coéquipier (Le Docteur, Peter Capaldi), prête à ne rien laisser m'entraver. J'étais sûre de moi, déterminée comme jamais je ne l'avais été. Grâce à mes signes, j'ai fait comprendre à mes camarades que j'allais tous les faire sortir d'ici. Ma bouche leur a mimé la phrase « I'm gonna get you out of here ». Tout le monde m'a suivi dans un élan d'espoir inattendu. Mais même en prenant soin de passer par des endroit secrets et isolés, ils nous on retrouvé et nous ont rendu inconscients.

Nous avons ensuite atterri dans un espace à ciel ouvert mais barricadé de tous les côtés. Le sol tremblait comme si quelque chose s'était réveillée suite à notre arrivée. Et c'était malheureusement le cas. Alors qu'on faisait de notre mieux pour trouver une sortie, nous avons réalisé que nous n'étions pas seuls. Et que la chose qui vivait ici n'était certainement pas enjouée de nous voir s'approprier son habitation. Après avoir senti un vertigineux tremblement de terre, nous l'avons entendu hurler. C'est ainsi que l'on a pu être informés de la localisation, et donc qu'on a réussi à l'apercevoir au loin. Dans le ciel, un gigantesque gorille ailé avec une interminable langue pointue venait de nous repérer. Il se dirigeait droit vers nous, en plongeant dans le grand bassin de la cour. Maintenant qu'il n'était qu'à quelques pas de nous, on pouvait véritablement se rendre compte de son immense taille et de son allure terrorisante. Tous mes accompagnateurs ont commencé à paniquer et à s'en aller dans tous les sens, tentant de faire bon usage de la dernière chance qu'ils avaient pour respirer. Même moi j'ai eu l'espoir qu'il y ait une porte de secours, une faille pour pouvoir prendre la fuite, n'importe quoi. En vain. Ne pouvant pas crier, j'étais la seule à ne pas trop avoir alarmé le monstre de ma présence clairement dérangeante. Mais en tentant de m'en aller de mon côté, je n'avais pas remarqué que mes camarades s'étaient tous réfugiés dans un coin caché de sorte à retarder la venue de leur mort. En me retournant, j'ai compris que j'étais désormais l'unique chose que cette créature bestiale voyait à travers son grand champ de vision. C'était trop tard, je ne pouvais plus rien faire. J'ai donc fini par accepter ce tragique sort sur lequel je n'avais plus aucun contrôle. Je demeurais totalement immobile, attendant que ma dernière heure sonne pendant qu'il se rapprochait de mon corps déjà mort...


PS : L'image ci-dessus est une œuvre de David Romero.

Ruines de mes songesWhere stories live. Discover now