15 - Coupables

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29.11.19

Tout se déroulait en plein milieu de la nuit, dans mon petit village. Alors que toute ma famille marchait tranquillement sur le chemin du retour pour arriver à la maison, on s'est arrêtés près d'un bassin. Dedans, il y avait un petit sac que l'on s'amusait à jeter comme un ballon en le plongeant dans l'eau. Mais on s'est vite rendus compte que le sac était particulièrement lourd. Étonnés, on se demandait ce qu'il pouvait bien y avoir à l'intérieur. On a donc ouvert le sac... Pour y découvrir le cadavre d'un bébé de seulement quelques mois, inerte. Il avait du sang absolument sur tout le corps, et il semblait être mort depuis peu de temps. On était tous bouleversés et affolés de cette horrible découverte, on ne savait plus quoi faire. Il nous était totalement impossible de faire marche arrière, on savait que si l'on prévenait les autorités tout pouvait se retourner contre nous. Je ne pensais pas que nous étions les uniques responsables, mais dans tous les cas on lui avait provoqué le coup de grâce. Étant donné que personne ne nous avait vu et qu'il n'y avait aucune caméra aux alentours, on a précipitamment décidé de se débarrasser du défunt. Mon père nous a demandé de rester cachées dans la maison pour s'en occuper seul à l'aide d'un grappin. Notre maison ne ressemblait pas à l'actuelle, elle paraissait plus grande mais également plus encombrante. L'ambiance entre nous était pesante, personne n'osait prononcer le moindre mot. Nous étions sous le choc. Même si l'on savait que ce n'était pas entièrement de notre faute, le sentiment de culpabilité était trop puissant. Mon père est revenu en nous disant qu'il avait réussi à effacer les preuves, mais que le corps avait changé de place avant qu'il n'intervienne. Pétrifiés par cette information, nous ne savions pas ce qu'il avait bien pu se passer. Supposer que quelqu'un avait dû le trouver nous glaçait le sang. Alors qu'on était dans l'angoisse la plus totale, une de mes tantes est venue nous rendre visite à l'improviste. On a essayé de paraître entièrement normaux et irréprochables. Malgré tout, elle s'est doutée que quelque chose de bizarre se passait en remarquant que nos habits étaient tâchés de sang. On lui a ordonné de s'en aller lorsqu'on a entendu les sirènes de voitures de police et d'ambulance retentir. La panique était à son comble. On s'est vite changés de vêtements pour que plus aucun indice ne puisse nous accuser. Un policier a rapidement toqué à la porte, on l'a laissé entrer morts de peur. Heureusement, il ne s'est douté de rien car il paraissait avoir la tête dans les nuages. On se contentait de bien répondre à ses questions et il nous pensait innocents. Pourtant, c'était vraiment flagrant que l'on y était pour quelque chose...

Ruines de mes songesWhere stories live. Discover now