𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝟑

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Quand il m'a dit que son kimono m'attendrait, il ne blaguait pas. Mais ce qui m'a le plus irrité, c'est le sentiment auquel j'ai été confronté à mon réveil.

Je me languissais beaucoup de ses sourires et son attitude posée.

Mais je ne savais pas pourquoi...

Il semblerait que ma période de solitaire m'avait comme interdit de réellement prendre conscience du fait que je désespérais sociabiliser. Étant la plus jeune de quatre frères et sœurs, où tous étaient beaux et bien élevés, ça m'avait toujours donné l'air d'être une renarde sauvage, intenable et indomptable.

Hier soir, quand Law m'a montré le chemin du retour, je suis arrivée assez rapidement. Les lumières étaient heureusement toutes éteintes, alors pour se faufiler à l'intérieur de la maison, c'était un jeu d'enfant.


J'avais retiré tous mes vêtements imbibés de sang et les avait lancés quelque part dans un coin de la pièce, en prenant rapidement une robe propre et en l'enfilant aussitôt.

Je somnolais à ce moment-là, mais les rêves me vinrent néanmoins, me plongeant dans une douce étreinte rassurante.

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Et voilà comment je me retrouve. En essayant désespérément de nettoyer toute la boue qui se trouve sur ses vêtements.

"Nettoie mes vêtements." Je murmurais tout en frottant furieusement les taches. "Je suis ton sauveur et tu me dois une faveur... bla-bla-bla..." J'ai continué à imiter sa façon de parler, alors qu'une petite partie de moi attendait discrètement la retrouvaille de ce soir. Même si jamais je ne pourrais l'avouer à voix haute. Cela aurait dû être considéré comme de la pure folie pour moi de m'être amouraché avec une telle tournure des événements.

"T/P, je vois que tu t'es finalement mise à faire quelque chose qui mérite une partie de ton temps." Une voix passive a alors parlé, me surplombant de derrière.

"Oui, mère." J'ai murmuré, en espérant silencieusement qu'elle me laisse tranquille. Et elle s'y est pliée à mes demandes. Plutôt rapidement, si je puis ajouter.

Toujours en frottant son habit, j'ai secrètement commencé à humer une chanson que j'avais apprise d'une dame âgée d'un village que j'avais visité il y a quelque temps. C'était l'histoire d'une fille qui faisait le deuil de son frère. Il va sans dire que le décès a engendré un désastre considérable pour cette famille. La perte de leur successeur les a conduits à quitter leur ville natale pour rejoindre ensuite la campagne en tant que paysans. Mais leur malchance ne s'est pas arrêtée là. Quand elle a atteint ses dix-huit ans, elle était promise à un riche maitre. Mais, refusant, elle s'enfuit de chez elle jusqu'à la rivière la plus proche. Où elle a pleuré pendant sept jours, chuchotant de belles prières. Mais au bout du dernier jour, une voix apparue. Elle lui donna un choix. Si elle acceptait de se marier à l'esprit de cette rivière, elle apporterait richesse à sa famille. Au début, elle hésita, mais décida d'accepter l'offre.

Et après...

"T/P !"

Oh, formidable... Une autre distraction...

"Oui, grande sœur ?"

"Pourrais-tu m'aider à enrouler mes cheveux ? J'ai un rendez-vous en ville, dans une heure précisément." Je me mordis les lèvres, lançant un regard depuis sa peau immaculée aux vêtements mouillés que je tenais dans mes mains. Si je devais accepter sa demande, je perdrais un temps précieux.

𝘞𝘐𝘛𝘏 𝘠𝘖𝘜 ❦Où les histoires vivent. Découvrez maintenant