Douloureux adieux

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Hitomi se réveilla bien après le lever du soleil, son esprit se rebiffant à l'idée de tout à fait quitter le sommeil. Le fantôme de la présence d'Itachi l'entourait encore, piégé contre elle par le poids de la couverture, mais elle savait qu'il était sorti du lit depuis des heures. Elle se leva avec un petit grognement, s'étira puis descendit, les cheveux encore tout emmêlés de sommeil. Elle trouva Sasuke et Itachi à table : l'aîné posa un bol de riz devant son cadet tout en lui parlant d'une voix trop basse pour qu'elle entende ce qu'il lui disait exactement. Elle prit soin de laisser ses vêtements se froisser pour les avertir de son approche.

— Tu n'aurais pas dû me laisser dormir autant, bouda-t-elle.

Itachi sourit en réponse, alla l'embrasser sur les lèvres puis sur le front, sa main trouvant toute seule le creux de son dos.

— Tu avais désespérément besoin de sommeil. Et c'est toujours le cas. De toute façon, c'était une mission de rang A... Avec un combat. Tu as une nouvelle cicatrice ici.

Il posa son pouce sur la petite marque parfaitement ronde qui se trouvait sur son avant-bras.

— C'est Sasori qui t'a fait ça, pas vrai ? Sasuke m'a raconté, hier. Je suis vraiment heureux de sa mort.

— Moi... aussi. Je dormirai plus tranquille, désormais.

Ils savaient tous les deux qu'il s'agissait d'un mensonge. Jamais elle ne dormirait tranquille. Ses cauchemars ne disparaîtraient pas, peu importait le temps ou l'intensité de sa thérapie. Elle mentait, oui, mais il était acceptable de mentir quand tous ceux qui entendaient ses mots connaissaient la vérité, quand personne ne se voilait la face.

— Mission de rang A avec un combat contre un nukenin classé S au Bingo Book, donc. Selon les règles instaurées par Tsunade-sama, tu as droit à une semaine de congés totaux et, j'ai vérifié avec ton oncle ce matin, ça inclut tes responsabilités à ses côtés. Je t'aurais réveillée, sinon.

Avec un petit soupir, Hitomi alla s'asseoir à table. Elle savait qu'il ne servait à rien de lutter contre Itachi quand il avait raison. Il prenait soin d'elle et elle devait apprendre à accepter cette prévenance de sa part. Tant qu'il n'interférait pas avec ses plans, elle devrait bien s'y faire. Mais il ne se serait jamais dressé sur sa route concernant ses plans – il savait qu'elle en avait mais ignorait parfois sur quoi ils portaient.

— Est-ce que j'ai quand même le droit de travailler sur mon fûinjutsu, taichô ? demanda-t-elle d'un ton joueur quand il déposa un bol de riz devant elle.

Il s'affairait déjà avec la poêle qui contenait le reste de leur petit-déjeuner, des légumes sautés à la sauce soja, mais répondit d'un petit bruit affirmatif.

— M'interposer entre une artiste et son médium d'expression ? Je ne suis pas fou, Hitomi. Crée et travaille tous les sceaux que ton cœur désire, tant que tu dors au moins huit heures par nuit.

Elle renifla mais ne commenta pas. Parfois, dans certains aspects de son comportement, elle se disait qu'Itachi avait dû consulter Ensui. Ce n'était pas possible autrement. Non pas qu'ils agissent de manière réellement semblable – et elle en remerciait l'Ermite, elle ne voulait pas associer son époux à son père, merci bien – mais ils semblaient de connivence, parfois.

— Je me reposerai avec Sasuke, puisque c'est comme ça. Il en a besoin aussi, et tes tendances mère-poule seront parfaitement satisfaites.

— Je suis peut-être une mère-poule, mais dans ce cas je fais la paire avec la mère-louve que j'ai épousée, hm ? J'ai entendu parler de ce que tu as fait aux derniers shinobi assez fous pour s'en prendre à tes petits élèves.

Quelque chose s'achève, quelque chose commence - Partie 2 : ShippudenWhere stories live. Discover now