Un dieu de feu et de haine

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— Sasuke-kun, salua Sasori d'une voix vaguement amusée. Interromps ta technique immédiatement. Le chef de l'Akatsuki a décrété que cette kunoichi m'appartenait.

Hitomi se recroquevilla dans le manteau de chakra impénétrable. À présent qu'elle réalisait à qui appartenait le chakra qui l'entourait, elle ne percevait depuis ses méridiens rien d'autre que la violente sensation d'appartenance, de familiarité et de sécurité qu'elle avait associée à Sasuke pendant des années. Agitée de spasmes de douleur – ses sens étaient toujours mille fois trop aiguisés – elle s'effondra dans l'herbe rase, le souffle si précipité qu'une vague de souffrance envahit sa poitrine.

— Ah... Je ne peux pas te laisser faire ça, Sasori.

— Kabuto ne peut pas avoir celle-là. Je lui ai apporté assez de sujets d'expérimentation ces dernières années pour qu'il me laisse la gamine qui a tué Deidara, tu ne penses pas ?

Un rire sans joie, presque inaudible, secoua le torse de Sasuke. Il avança jusqu'à se trouver à côté de la forme tremblante d'Hitomi, son regard prenant la plus brève des secondes pour graver à jamais cette vision dans sa mémoire. Sa sœur adoptive, jadis si démesurément forte et fière, prostrée et terrifiée à ses pieds. À cause de cet homme. Une pression insupportable naquit derrière ses globes oculaires tandis qu'un bras de Susanoo se matérialisait depuis le néant. Sa haine. Sa haine nourrissait le pouvoir de ses Sharingan et sa volonté de défendre, de protéger.

Ce fut si rapide ensuite. Ni Sasori ni ses deux larbins ne s'y attendaient. Amaterasu s'éveilla dans l'œil gauche de Sasuke, ses flammes noires affamées de leurs hurlements, de tout ce qui avait défini leur existence. Seul le déserteur Sunajin échappa au feu inextinguible, mais Sasuke l'attendait. Une expression de haine pure tordit ses traits alors qu'il plongeait son bras dans la seule partie encore humaine de son corps, les Mille Oiseaux hurlant leur colère tandis qu'ils fendaient la chair et le chakra. L'homme-marionnette mourut en quelques secondes.

Deux membres de Crépuscule réduits en cendres et un marionnettiste de légende au cœur déchiré et saturé de foudre. La vie était un bien si fragile. Même les hommes comme Sasori, qui sacrifiaient tout ce qu'ils pouvaient pour tromper la mort, finissaient par perdre à ce petit jeu. D'un geste négligeant, Sasuke dégagea son bras du torse de bois et de chair du déserteur. Son œil droit saigna quand il l'utilisa pour éteindre les flammes. La haine foudroyante qui l'avait guidé jusqu'ici s'était éteinte à présent... Ou presque. Il en ressentit une nouvelle décharge quand il alla s'accroupir devant Hitomi et entendit son petit geignement brisé, si plein de douleur et de terreur qu'il avait envie de tuer Sasori dix fois de plus.

— N-ne... Touche pas...

— Je sais, murmura-t-il de la voix la plus basse possible. Je ne te toucherai pas. Tu as eu une toute petite dose... L'effet devrait se dissiper dans environ deux heures. Est-ce que je peux faire quelque chose pour toi en attendant ?

Elle répondit d'un sanglot étranglé, le visage pressé contre le sol, la tête sous les bras pour se protéger de la lumière, du bruit, de tous les stimuli qui lui donnaient l'impression d'agoniser. Malgré la tension et la douleur qui saturaient ses yeux, Sasuke décida de maintenir Susanoo en place autour d'elle. Il voulait qu'elle se sente en sécurité. Il pressa ses paumes contre ses cuisses pour résister à l'impulsion de la prendre dans ses bras, comme quand ils étaient enfants et qu'elle faisait des cauchemars. Il avait promis de ne pas toucher – et il savait à quel point il lui ferait mal, physiquement et mentalement, s'il rompait cette promesse. Il ne lui restait plus qu'à attendre.

Quelque chose s'achève, quelque chose commence - Partie 2 : ShippudenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant