Onde de choc

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Elle se réveilla dans une sensation de fraîcheur et de confort qui tranchait nettement avec ses derniers souvenirs. Elle était allongée sur le ventre, les bras placés sous l'oreiller, et au moins respirer ne lui faisait plus mal. Elle tenta de remuer, testa la peau nouvelle et délicate qui recouvrait désormais ses épaules, sa nuque et le haut de son dos. Elle n'avait pas besoin de pour savoir qu'une grande portion de ses cheveux avait disparu : elle ne percevait même pas la moitié du poids habituel de sa queue de cheval, même si l'élastique était toujours là.

— Tu peux te redresser, fit la voix douce d'Ensui hors de son champ de vision. Kakashi s'est réveillé avant toi mais je lui ai ordonné de se rendormir. Il ira bien, ma puce.

— Deidara est bien mort, pas vrai ?

— J'ai examiné son cadavre moi-même. Même les restes de chakra dans ses portes correspondaient, Hitomi. Il est mort.

Mais à quel prix ? Elle se redressa et s'installa en tailleur sur le lit avant de poser le regard sur la silhouette immobile de Kakashi, étendue par-dessus les couvertures d'un deuxième lit à sa droite. Quelqu'un lui avait ôté tous ses vêtements, sans doute pour laisser sa nouvelle peau respirer – Hitomi elle-même ne portait rien au-dessus de la ceinture.

— Comment vont les garçons ?

— Gaara a emmené Naruto dans son bureau pour lui montrer comment se passe une journée-type pour lui, même si la nuit et la matinée ont été perturbées par l'attaque. Ton frère avait l'air absolument aux anges, et au moins il ne s'inquiète pas pour vous tant qu'il est occupé.

La jeune femme opina du chef tout en s'étirant, désireuse de tester ses muscles. Sa peau avait pris le plus gros des dégâts, mais la sensation de fragilité et de tension qui émanait de son épiderme au moindre mouvement ne lui inspirait aucune confiance.

— Il faut qu'on voie des médics au plus vite, Kakashi-sensei et moi. Quand est-ce que je pourrai nous ramener à Konoha ?

— Quand il se sera réveillé. Tu peux toujours nous prendre tous les quatre ? Si ce n'est pas le cas, emmène Kakashi et nous rentrerons par nos propres moyens.

— Non, je vais y arriver. Ça ne demande pratiquement pas de chakra et je n'ai pas subi de dégâts aux méridiens. Je suis très heureuse d'avoir empêché l'attaque contre Gaara, mais j'ai vraiment hâte de rentrer.

— Je comprends, ma puce, je comprends. En attendant, ça me ferait plaisir que tu essayes de boire et de manger un peu.

Elle obéit, trouvant un maigre réconfort dans l'habitude et la docilité. L'état de Kakashi quand Gaara les avait ramenés sur le toit ne cessait de lui revenir à l'esprit, rappel terrible et morbide de ce que ses plans pouvaient coûter à ceux qu'elle voulait protéger à tout prix. Elle aurait dû être celle qui prendrait le plus gros de l'impact – si l'un d'eux devait payer le tribut de son imprudence, il semblait tout naturel que ce fardeau lui incombe.

Sous son regard scrutateur, Kakashi remua enfin. Ses épaules tressautèrent d'abord, puis le reste de son corps se tendit et se détendit au rythme des réalisation et de la mémoire qui lui revenait. Souffrait-il ou, comme elle, ne ressentait-il qu'une désagréable sensation de tension et de fragilité ? Avec une fascination coupable, elle le regarda se redresser comme elle l'avait fait un peu plus tôt, à l'exception qu'il s'empressa de placer le coussin sur lequel sa tête avait reposé devant son entrejambe – et rougit, le regard rivé au sol, quand il regarda dans sa direction et comprit qu'elle était à demi-nue.

Elle n'avait jamais vu son visage sans masque auparavant, mais au fond elle avait toujours su à quoi il ressemblait. Le regard tout à la fois teinté d'avidité et de respect, elle découvrit ses traits droits, sa mâchoire plus carrée que ce que le masque laissait penser, la cicatrice qui s'étendait bas sous son œil gauche et le spectacle singulier de ses prunelles si différentes l'une de l'autre. Kakashi était un bel homme, bien entendu, tout le monde le savait, même ceux qui ne l'avaient jamais vu comme elle le voyait maintenant. Gai-sensei était très chanceux de l'avoir charmé.

Quelque chose s'achève, quelque chose commence - Partie 2 : ShippudenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant