1- publication de bans

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Je serre les dents et mes poings, froissant au passage le petit carton que je tiens. Furieux, je le balance à l'autre bout de la pièce, il rebondit contre la porte avant de rouler au sol. Je me laisse tomber dans mon siège, sans détourner les yeux du bout de papier beige au sol. Ils peuvent aller se faire voir, je n'irais pas à cette mascarade.

Comment peut-elle me faire cela ?

Lui c'était assez prévisible, mais elle ?

Après tout ce qui s'était passés entre nous, cela n'avait donc pas d'importance pour elle ? Seulement trois mois après notre rupture, elle va déjà se remarier. La porte du bureau s'ouvre brusquement, pas besoin de lever les yeux, pour connaître l'identité de la personne qui se permet d'entrer sans frapper.

- Je suppose que tu es au courant.

Les paroles de mon père me mettent face à la réalité. Ils ont osé se foutre de moi. Incapable de lui répondre, je relève simplement la tête vers lui. Il souffle en prenant place dans l'un des fauteuils en face du bureau.

- Je suis désolé.

- Pas autant que moi père, sûrement pas autant que moi. Réplique je avec ironie.

- Ce n'est certes pas le moment, mais ...

Je sais déjà ce qui va suivre et même si cela me frustre, cela ne change en rien que c'est la pure vérité.

- Je t'avais prévenu Amir.

- S'il te plaît.

- Toute façon cette femme n'est qu'une arriviste. Continue-t-il, en faisant fi de ma supplication.

Ses propos amplifient ma haine, j'inspire plusieurs fois pour calmer les idées noires qui m'assaille. Si je m'écoutais, ils seraient déjà tout deux en prison, cousin ou pas. C'est une provocation à peine voilée de leur part, de faire ce mariage grotesque à un tel moment. Alors que les médias n'ont pas encore cessé de parler de cette histoire. M'humilier, voilà ce qu'ils cherchent à faire.

- Comment ont-ils pût avoir l'audace de m'inviter ? M'écrié-je d'une voix vibrante de colère en me relevant.

- Tu es l'héritier. Me répond mon père, comme une évidence.

- Je ne peux pas y aller.

- Bien sûr que si. De toute façon, tu n'as pas vraiment le choix. Réplique mon père. Tu es mon fils, un Al Chabat, le futur Sultan de ce pays.

Je n'ai rien à répondre face à cela. C'est plutôt ironique, ils m'ont trahi et c'était à moi d'aller présenter mes vœux de bonheur et assister à l'étalage de leur bonheur. Mais, je le ferais pour l'honneur de mon rang et de ma famille.

- Je sais que c'est difficile pour toi. Mais, faudrait que tu ailles de l'avant. Puis au vue des évènements, tous les yeux sont braqués sur toi. Ajoute mon père en me rejoignant devant la baie.

En résumé donc, il serait préférable d'éviter de faire encore plus jaser les gens. Il à raison comme toujours, je ne peux pas continuer ainsi, le passé c'est le passé. Je ferme mes yeux un bref instant avant de les rouvrir, avec la ferme détermination de leur montrer que les Al Chabat ne sont pas des lâches et encore moins des faibles.

- Je n'attendais pas moins de toi. Fit mon père en posant une main sur mon épaule avant de s'en aller.

Nous avons toujours été proches, ce depuis le décès de ma mère, étant l'unique enfant né de leur union. Si ces malheureux pensaient me voir au fond du gouffre, alors là ils seraient vraiment déçus. Je devrais peut-être leurs trouver un cadeau pour marquer cette journée si spéciale. J'esquisse un sourire, je ne souhaite vraiment à personne de m'avoir pour ennemi.

Toute cette histoire ma enseigné une bonne leçon. Toujours se méfier des apparences et surtout des femmes, elles peuvent se révéler être de véritables manipulatrices. Aveuglé par le désir de vivre une histoire comme celle de mes parents, j'ai foncé tête baissée dans les griffes de cette femme, que j'ai maintenant pour belle soeur. Je plains vraiment mon cousin, il ignore ce qui l'attend, le pauvre idiot.

La danseuse voilée Where stories live. Discover now