Chapitre 44

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Le jour commence doucement à se lever, je ne dors pas. Je regarde le soleil s'élever calmement comme si c'était mon seul confident. Il me manque et je ne peux pas en parler. Seule dans ce lit vide j'imagine sa voix dans ma tête, ses mains sur mes hanches, ses lèvres sur les miennes mais quand mes yeux s'ouvrent le vide me frappe brutalement. A quel point il laisse un vide autour de moi, en moi, il me manque.

Est ce que j'apparais dans ses rêves comme il apparaît dans les miens ? Est ce qu'il pense à moi ? Est ce que pour lui aussi c'est dur ? Dur d'endosser le rôle de celui qui ne peux pas prononcer mon prénom ? J'ai comme l'impression que je ne tiendrais pas le coup, que je ne trouverais jamais une solution à ce problème. Alors, c'est comme ça que ça se termine ? Je passerai le reste de ma vie à l'imaginer dans mes bras, dans mes draps ? Tout aurait été beaucoup plus simple si il n’avait pas compté pour moi. Je me sens prise au piège. J'ai besoin de savoir que je lui manque. J'ai envie de le serrer contre moi encore et encore mais c'est le vide qui m'enlace encore et toujours. 

.

"-Tu as de la visite Elizabeth."

Je lève les yeux de mon livre, les sourcils froncés. Qui peut bien me rendre visite ? Nate ! Je saute du fauteuil pressée de voir enfin un visage familier, une odeur familière. Que quelqu'un me prenne enfin dans ses bras et me serre à m'en étouffer !

La porte de la salle s'ouvre enfin mais mon sourire se perd.
Jason.
Il me sourit timidement assit sur une chaise. J'avance mollement avant de m'asseoir devant lui. Que me veut il ?

"-Tu m'as manqué. M'avoue t'il en mettant ses mains sur les miennes.

Je retire mes mains de la table. Je ne veux pas qu'il me touche. Ce n'est pas ces mains là que je veux. Je ne veux pas de sa présence. 

-Ca va ?
-Ca va.

Je veux qu'il parte. Maintenant. Cette fausse joie m'a mise de mauvaise humeur. Est ce que Nate pense à moi ou m'a t'il oubliée ? S’est il fait arrêté lui aussi ?

-Ma mère veut bien se porter garante pour toi...
-Garante ?
-Devenir ta tutrice légale comme ça on pourra rattraper le temps perdu...Tu m'as beaucoup manqué tu sais...

Un rire sort de ma bouche sans même que je m'en rende compte le faisant froncer les sourcils. Pauvre crétin. 

-Il n'y aura plus jamais de toi et moi, Jason. C'est fini.
-Une infirmière m'a expliquée tes syndromes..
-Le fameux syndrome de Stockholm ? 
-Oui...
-Mais même si j'avais pas ce putain de truc, il n'y aura plus jamais rien entre toi et moi. Net (Rien), compris ? Je ne suis pas faite pour toi, je ne suis plus faite pour toi ou quelqu'un comme toi. J'ai changée et je ne reviendrais plus jamais comme avant. 
-Si tu peux Eliza...
-Ne m'appelle pas comme ça ! Je ne suis pas cassée donc on ne peut pas me réparer même avec leurs médocs à la con, ok ? J'ai changée physiquement et mentalement. Je suis plus la gamine innocente que tu as connu, c'est clair ? Je ne veux plus de toi. Je ne veux rien de toi. Je ne veux plus que tu revienne ! Et je ne veux pas non plus être le rachat de conscience de ta salope de mère ! 

Je me lève faisant tomber la chaise, les infirmières sont prêtes à intervenirs. Il faut que je me calme. Je me laisse tomber en arrière simulant un malaise. Ma tête heurte le sol mais je me retiens de crier. Je vais avoir une bosse. Ils ne doivent pas savoir que je ne prends pas le tranquillisant contre les sautes d'humeur. Je ne veux pas être une loque, je veux être libre de mes pensées. Je les entends courir vers moi et vérifier mon pouls. Je suis rapidement mise sur un brancard pour être transportée à l'infirmerie où le médecin prend ma tentions et ma température.

"-C'est ok. Qu'était elle entrain de faire ?
-Elle discutait avec un jeune garçon. Le ton est monté assez rapidement. Elle s'est levée et plus personne dans la seconde. 
-C'est normal vu les médicaments qu'elle prend puis c'est la première fois qu'elle est confronté à une ancienne connaissance. On vas juste augmenter les doses.
-Très bien docteur."

.

"-Alors Elizabeth on m'a rapporté que tu as fais un malaise en début d'après-midi. 
-Oui mais ça va mieux maintenant. 
-C'est Jason qui t'as perturbée ?
-Non. Je n'avais juste pas envie de le voir, c'est tout.
-Pourquoi ? Qui était il pour toi ?
-Mon ex petit ami.
-Je vois,  ça s’est mal terminé entre vous ?
-Non, je présume que notre histoire c'est fini quand je me suis faites enlevée. 
-Il t'a manqué ?
-Au début oui horriblement même. Mais je l'ai rapidement oublié.
-Pourquoi ?
-Je ne devais pas vraiment l'aimer j'imagine.
-Tu es jeune, tu découvre les sentiments. Il est normal d'être perdu dans ce tourbillon d'émotions.

Je souris. Elle essaye encore une fois de me glisser dans la tête que je me fais des idées avec Anatoli.

-Que représente l'amour pour vous ?
-L'amour est un mélange de pleins de choses. De désir, de haine et de jalousie mais aussi de compassion et d'indulgence. 
-Il était tout ça à la fois.
-Jason ?
-Anatoli. Il était tous ça à sa manière.

Ma réponse l'a fait soupirer. Elle doit penser que je suis un cas désespéré. Un mois que je suis ici et aucune amélioration pour elle. 

-Le désir du corps ne fait pas tout. Le corps vieillit, perd de sa valeur, de sa beauté et de son charme. La haine peux détruire, blesser le corps et l'âme voir les détruires quand le milieu est bien trop sombre et violent. La jalousie peut-être malsaine quand elle n'est pas dans le bon sens, quand elle est vicieuse. La compassion est à double tranchant quand on ment. Et l'indulgence permet de se tester sois-même fasse à quelqu'un. Ne confonds pas les bons et les mauvais côtés. 
-Je n'étais qu'un jouet alors ?
-Malheureusement. Les humains peuvent être manipulateurs pour obtenir ce qu'ils veulent peut importe le prix.
-Savez-vous qui a mes affaires personnelles ? Demandais-je de but en blanc.

Elle fronce les sourcils, surprise de mon changement de conversation. 

-Oui, pourquoi ?
-J'avais une bague. Un diamant rose pâle trône dessus. Pensez-vous que je puisse la récupérer ?
-Elle te tient à coeur ?
-C'était la bague de ma mère. Mentis-je.
-Je vais voir ce que je peux faire en vu de ton bon comportement. 
-Merci."

.

Des cris, des cris et encore des cris. Alors que je me fais vomir mon repas du soir avec ce putain de traitement. Je ne suis pas comme eux, je ne suis pas folle, je suis simplement arrivée en enfer. J'ai subis beaucoup de chose en quelques mois, je le conçois. Mais ça m’est tombée dessus sans même que je m'en rende compte, j'ai vécu toutes ces choses comme si c'était normal. Je ne suis pas folle. Je n'ai pas ce syndrome de Stockholm, je suis amoureuse. Je ne suis pas en dépression, je suis juste abîmée. Je n'ai pas de soucis de comportement, je suis juste perdue. Ou bien peut être que je déprime sans lui. Sans le vouloir, il à relevé ma tête de l'eau empêchant ma noyade imminente, alors qu'au début c'est lui qui me privait d’oxygène. 

Elizabeth.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant