Chapitre 22

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Anatoli m'avait laissée là dans cette chambre pour que je puisse me laver et sûrement dormir un peu. J'avais fouillée dans le dressings du russe après ma douche. Car c'est sa chambre. L'odeur ne trompe pas. Je lui avais piquée un T-shirt pour couvrir mon frêle petit corps. Malheureusement, je suis obligée de laisser mes jambes découvertes et cette idée me donne la nausée. Je me sens toujours aussi sale, cette impression ne partira donc jamais.

Impossible pour moi de dormir. J'ai trop peur qu'il se passe quelque chose. Et me dire que Mona est morte dans ce château me donne envie de pleurer. Elle n'est plus là et je sais qu'elle ne reviendra plus. Que son âme à désertée son corps et qu'il n'existe pas un possible retour en arrière. Mais elle n'est pas totalement partie, elle existera toujours à travers ma personne qui s'éteint peu à peu, jour après jour. Elle me manque terriblement et me dire que c'est à cause de moi qu'elle est morte me ronge au plus profond de mon être. Je suis une personne horrible. 

Des voix me sortent soudainement de mes pensées. J'ose sortir de la chambre. Une lumière sors de sous la porte juste en fasse, je m'approche doucement et colle mon oreille à la porte.

"-Je te jure, j'étais à deux doigts de me le faire mais ses hommes sont arrivés. Obligé de battre en retraite, je suis dégouté. Je voulais tellement me le faire ce fils de pute, là !
-On l'aura la prochaine fois, Ne volnuytes (Ne t'inquiète pas).
-Ouais mais j'étais à deux doigts, à deux doigts ! Grogne Nate.
-Tu devrais aller dormir maintenant.
-Je n'ai pas envie, je suis trop vénère. 
-Pire qu'un gamin. Rigole doucement le russe.
-Mon dieu ! J'avais oublié que tu savais rire.
-Molchi. (Ta gueule.)
-Roh ça va... Sinon, elle a dit quoi sur le trajet ? 
-Rien, elle n'a rien dit. 
-Je sais pas exactement ce qu'il lui a fait mais vu dans l'état qu'elle est...
-Ce n'est pas bien compliqué à deviner. Mais, je ne sais pas quoi faire d'elle.
-Comment ça ?
-Elle vient d'avoir 19 ans, tu veux que j'en fasse quoi ? Je ne peux même pas la renvoyer chez elle. Andrew la retrouvera et elle sait bien trop de choses, elle en a trop vue. Il faut déjà que je sache ce qu'elle lui a dit. Ce qui pourrait nous mettre dans la der'mo (merde).
-Que veux tu qu'elle lui ai racontée ? Elle était enfermée ici, personnes avec qui parler.
-Les murs ont des oreilles. "

Je me recule d'un pas et je comprend qu'il sait que je suis là. Que je les écoute. Je me sens trembler en pensant aux représailles, alors je retourne dans la pièce d'en face pour l'attendre. Il viendra, j'en suis sûr. 

Cinq minutes après mettre assise sur le bord du lit, la porte s'ouvre sur le russe. Il est encore habillé mais sa veste ne le couvre plus et les manches de sa chemise son retroussées. Il me demande calmement de le suivre. 
Le brun m'amène dans une autre chambre, celle de l'autre fois. Elle n'a pas bougée d'un poil. Ça ne devait pas être la chambre de la femme, la blonde.

"-Tu vas dormir ici et on parlera demain.
-Je n'ai pas envie de dormir. Avouais-je doucement. Que voulez vous me demander ?

Ses sourcils se froncent, surement étonné de ma réponse. Je veux en finir au plus vite. Je veux savoir ce qu'il m'attend. Il fait un pas vers moi mais je recule automatiquement. Il me fait signe de m'assoir sur le lit et je sens mes larmes monter. 

-Je ne vais rien te faire Elizabeth. 

Je ne bouge pas pour autant, paralysée par la peur. Il soupire doucement passant sa main dans ses cheveux avant d'aller s'assoir sur le fauteuil de la coiffeuse. Je le suis du regard, pivotant dans sa direction. 

-Alors ? J'imagine que tu as donnée des infos à Andrew, lequelles ? Soit honnête que je n'ai pas à l'apprendre de quelqu'un d'autre, je déteste ça. 
-Je ne lui aie rien dis. Je n'avais rien à lui dire.
-En es-tu certaine meloch' (petite chose) ?
-Oui, je vous le promets. Je n'ai rien dis sûr vous ou sûr votre gang. 
-Pourtant, tu lui as bien dis où j'habitais. 
-Je voulais sauver Mona...Avouais-je en baissant les yeux.
-Et tu as fais tout le contraire. 

Je ravale ma salive. Il sait frapper ou ça fait mal. Je suis à deux doigts de craquer. 

-Pourquoi, je devrais t'épargner ? Pourquoi, je devrais épargner ta vie, hein ? Tu m'as fais perdre beaucoup d'argent la première fois et la deuxième, tu as révélée mon adresse. Ça sera quoi la troisième ?

Je lève les yeux vers lui puis hausse les épaules. 

-Alors tuez moi...

Ses lèvres se retroussent d'un côté avant qu’il ne se lève essayant de s'approcher de moi. Mais je recule. Je recule jusqu'à ce que mon dos touche le mur. Anatoli s'arrête à quelques centimètres de moi, je baisse la tête apeurée et mes yeux tombent sur l'arme qu'il tient fermement dans sa main droite. Il colle le canon sur mon ventre enlevant la sécurité. 

-Veux tu vraiment mourir Elizabeth ?
-J'ai déjà tout perdu et je n'ai plus rien à gagner. 
-Tu pense comme une perdante.
-Parce que j'en suis une.
-Regardes moi.

J'obéis. Ses yeux sont pleins de promesses mais lesquelles ?

-Veux tu vraiment mourir ? Me redemande t'il en braquant son armes sur mon front. J'ai juste à appuyer sur la gâchette et c'est fini pout toi.

Est ce que, je veux vraiment mourir ? 
Je souffre à me tordre de douleur, je tiens plus le coup. J'ai essayée de me battre tant bien que mal. Je ne veux plus me battre. J'en aie marre de nager pour rester hors de l'eau alors qu'on me tire vers le fond. 

-Oui...Soufflais-je.
-Plus fort.
-Oui.
-Oui quoi ?
-Oui, je veux mourir.
-Pourquoi ?
-J'ai si mal...
-C'est la vie, ce n'est pas une raison pour mourir. 
-Vous trouvez que c'est normal ce genre de chose ? 
-Bien sûr que ça l'est et tu n'as pas finis de souffrir. Crache t'il en rangeant son arme après avoir remit la sécurité. Il me tourne le dos pour retourner s'asseoir, me laissant comme une conne collée au mur.
-Vous n'allez pas me tuer, alors ?
-Je n'en ai pas l'intention pour le moment non.
-Que voulez vous de moi ? Je n'ai rien à vous apporter mise à part des ennuis à cause d'Andrew.
-Je n'ai pas peur de lui.
-Pourtant vous devriez...
-Ce n'est pas un gamin de 24 ans avec son petit territoire qui va m’impressionner.

Je fuis son regard malgré moi, je sais beaucoup trop de chose pour affronter ses yeux bleus. 

-Meloch, sais tu quelque chose que j'ignore ?
-Non...
-On t'as déjà dit que tu ne savais pas mentir ? Tu rougis. 
-Je n'ai rien à vous dire...
-Que veux tu en échange ?
-Vous n'avez rien à m'offrir. 
-Une protection ? Un toit sur ta krasotka (jolie) tête ? De quoi te nourrir ? De l'argent ?
-Lui aussi m'avait promis tous ça...
-Je ne suis pas lui, je tiens mes engagements. 
-Lui aussi d'une certaine manière...
-Je te le répètes, je ne suis pas ce fils de pute.
-Puis-je retourner chez moi ?
-C'est à tes risques et périls. Ne t'étonnes pas de retrouver la tête de ton père aux pieds d’Andrew tout sourire si tu retournes chez toi.
-Alors je ne peux vraiment pas retourner chez moi ?
-Pas tant qu'il n’est pas mort.

Je soupire doucement. Il faut tout le temps que quelqu'un en paye de sa vie pour que je retrouve la mienne et elle ne sera jamais comme avant.

-Je sais que c’est compliqué du haut de ta dix-neuvième année. Que tu n’es pas préparée à tout ça, mais tu es dans la réalité meloch. C'est juste que tu ne regardais pas au bon endroit, dans l'ombre, dans la l’obscurité. On a toujours existé et on existera toujours. Tu ne retrouveras jamais ta vie d'avant, tu regarderas toujours derrière toi par peur que quelqu'un te traque. Tu sursautera à chaque bruit en pensant à une attaque, à une fusillade. Tu en feras des cauchemars toutes les nuits. Tu te sentiras observée, jamais seule. L'impression d'avoir une cible dans le dos. Tu peux oublier ton innocence Elizabeth. C'est fini. Je te proposes de rester tranquillement ici le temps qu'on attrape ce foutu raton laveur,  ça peut prendre quelques jours, semaines, mois ou bien certaines années. Mais tu seras en sécuritée ici. Tu as juste à me donner tes infos.
-Vous détestez les balances. Vous les torturez et les tuez ensuite... Ça sera pareil pour moi.
-Je t'en fais la promesse Elizabeth. Dit-il en se levant. Je ne toucherai pas à un de tes cheveux, je ne te ferais pas de mal pour cette raison le temps de cette affaire si tu es sage et que tes infos sont bonnes. Mais si tu me trahis encore une fois Meloch, je n'hésiterais pas à te découper en morceaux,  je suis bien clair ?
-Oui.
-Alors, je te laisses jusqu'à ce soir pour réfléchir. Ta sécurité contre tes infos."

Elizabeth.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant