Guerre d'informations

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D'habitude, seul l'ANBU traitait les missions qui devaient rester totalement secrètes, y compris au sein du village. Hitomi se détendit quand son oncle sortit un rouleau d'un tiroir de son bureau : elle y reconnaissait le sceau de Tsunade, accompagné d'une étincelle de chakra pour l'authentifier. Hors des canaux officiels, oui, mais pas illégal. Elle appréciait Tsunade. Elle ne voulait pas avoir à la trahir, surtout depuis que Danzô avait disparu. La petite-fille d'Hashirama était une excellente cheffe de guerre, sans doute encore meilleure que son illustre grand-père, dont le plus terrible défaut avait été son obsession pour Madara. Rivaux, amis... Et sans doute amants. La légende laissait peu de doutes à ce sujet.

— Quelle mission ? demanda Shikamaru. Est-ce qu'on risque de mourir sans même que le village l'apprenne ?

Sa voix avait pris des accents durs. Hitomi savait que leur dernière mission ensemble l'avait traumatisé, à juste titre. Comment se serait-elle sentie si les rôles avaient été inversés ? Elle ne parvenait pas à y penser sans étouffer. Shikamaru l'avait vécu. Elle n'osait imaginer la dévastation, et les années de thérapie qu'il lui faudrait pour réparer les dommages. Est-ce qu'il était suivi, au moins ? Elle jeta un regard soupçonneux à Shikaku. Sans doute. Aucun Nara n'était assez stupide pour négliger les bienfaits de la thérapie pour un shinobi, ou pour un civil d'ailleurs. Ce n'était pas par pur désintérêt qu'ils s'étaient rapproché des Yamanaka.

— Non, ce n'est pas secret à ce point. La cible a juste des oreilles dans le village et je ne veux pas qu'elle apprenne ce qu'on prépare.

L'homme fit signe à son fils et sa nièce de s'installer de l'autre côté du bureau. Hitomi n'aimait pas se trouver là. Elle avait commencé à tirer sa chaise de l'autre côté quand elle travaillait, même si cela signifiait que son oncle comme elle disposaient de moins d'espace. Il n'avait même pas essayé de protester, ce qui prouvait sa sagesse si besoin en était.

— Il s'agit d'un noble du Pays des Crocs. J'ai besoin que vous vous infiltriez dans son manoir, que vous échangiez un parchemin contre celui que je vais vous donner et que vous vous repliiez sans que personne ne vous surprenne.

— Quel rouleau, et pourquoi ?

Peu de shinobi osaient poser des questions concernant les ordres qu'on leur remettait, mais jamais un Nara n'aurait gardé de secret contre des membres de son clan. Le savoir, tout comme le pouvoir, se partageait librement tant qu'il restait dans les limites établies par le clan. Shikaku sortit un deuxième rouleau de son tiroir et le posa à côté du premier. Il semblait parfaitement innocent, sans ornement ni fioriture qui aurait évoqué un objet précieux.

— L'homme que vous allez visiter a fait voler l'autre parchemin, l'original, par des hommes d'Otogakure.

Le souffle d'Hitomi se mua en glace dans sa poitrine. Kabuto, encore. Elle dut presser ses mains contre ses genoux pour les empêcher de trembler.

— Et que contenait ce parchemin ?

— Des informations précieuses pour le clan. Des listes d'armes, de stocks, des inventaires en somme. Une liste de nos shinobi actifs, aussi... Bref, pas vraiment quelque chose qu'on veut voir entre les mains d'Otogakure.

— Pourquoi ne pas simplement voler le rouleau ? demanda Shikamaru d'une voix sans timbre. Ce serait plus simple que de les échanger.

Shikaku bascula au fond de son siège. Il avait l'air tellement fatigué. Encore quelques années avant qu'Hitomi ne prenne sa place, avant qu'elle le décharge d'une partie de ses responsabilités. Quand on regardait les rides creusées sur son front, autour de ses yeux, on se demandait s'il aurait autant de temps avant d'épuiser ce qu'il lui restait de forces. Au moins avait-il cessé d'effectuer des missions pour le village. Il ne risquait plus sa vie, plus comme il avait pu le faire par le passé.

Quelque chose s'achève, quelque chose commence - Partie 2 : ShippudenWhere stories live. Discover now