Chapitre 25

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                                                   Joanne

Lundi 8 novembre.

-Regarde-moi tous ces abrutis... Marmonne Andrew depuis la fenêtre. Tu sais que d'après les statistiques, 47% de ces idiots iront à la fac ?

-Ah bon ? Je fais sans même lever les yeux de mon dessin. Et le reste ?

-19% finiront dans la rue ou en taule et les 31% restants iront soit bosser soit grossir le rang des chômeurs. Quel avenir resplendissant pour notre pays ! Persifle-t-il en revenant s'asseoir face à moi.

-T'as oublié 3%.

-Ouais, mais ceux-là je les compte pas, c'est les suicidés !

Je pouffe et lève les yeux vers lui alors que la sonnerie retentie.

-Tu les as trouvé où tes statistiques, sur jedetestelhumanité.com? Moi je vais te filer un vrai pourcentage. T'as 100% de chance de te faire dégager si tu restes assis ici !

-Pff, rien ne me fera bouger, pas même Mister Connard !

-Pas même une clope ? Je demande, espiègle.

-Ça oui. Mais pour en griller une, faudrait sortir dehors et comme ma copine s'entête à passer ses journée enfermée...

-Personne t'a demandé de rester avec moi.

Il pousse un soupir et se penche sur la paillasse.

-Ecoute ma Jo', je sais que t'as peur. Commence-t-il en posant sa main sur la mienne. C'est normal après ce qui t'es arrivée avec l'autre con d'Enzo, mais il faudra bien que tu sortes un jour ! Tu peux pas rester enfermée toute ta vie chez toi ou en classe ! C'est super glauque, même pour une geek !

Je hausse les épaules et jette un coup d'œil maussade au prof et aux élèves qui entrent dans la salle.

-J'aurai mieux fait de fermer ma gueule... Je grommèle tout bas.

-Non, tu as bien fait de tout nous dire ! T'aurais même dû le faire dès le début ! Me reproche-t-il doucement. On aurait pu t'aider.

-Et comment ? En vous faisant taper dessus ?

-Exactement. Alors oui, je me serai écroulé à la première droite, mais ça t'aurait au moins laissé le temps de t'enfuir !! Affirme-t-il dans une grimace comique qui me tire un petit rire. Jo', t'as plus rien à craindre...

-Dégage de ma place ! Ordonne soudain une voix sèche et autoritaire.

Comme Andrew, je lève la tête et découvre Ethan, debout devant la paillasse, un air agacé sur les traits. Le jeune homme, qui sent divinement bon comme d'habitude, a délaissé son blouson de joueur pour un épais sweat à capuche blanc qui tombe sur un survêtement de la même couleur.

-La politesse, tu connais gros bouseux? Riposte Andrew, ramenant mon attention à lui. Bonjour, au revoir, merci, s'il te plaît... Tu sais, les basiques quoi !

-Casses-toi de là ! Gronde le capitaine en l'empoignant par le col.

D'un geste brusque, il oblige l'intrus à se lever et le repousse vers moi.

-Va faire le parasite ailleurs, bouffon!

-Quel trou du cul ce mec! Marmonne Andrew en se penchant vers moi, le regard noir. Je souhaite qu'il se fasse défoncer la rond...

La deuxième sonnerie vient interrompre son vœu et il se redresse après avoir déposé un baiser sur mon front.

-On s'attend à la fin du cours. Bon courage avec Mister connard !

Unlikely LoveWhere stories live. Discover now