Chapitre 46

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                               Joanne

Vendredi 4 février.

« Danse avec moi »

J'acquiesce doucement et me love contre le large torse tandis que deux bras puissants viennent tendrement m'enserrer. Au creux de mon oreille, j'entends les battements d'un cœur fort et vigoureux. Un cœur qui bat au même rythme que le mien. Les yeux fermés, je m'abandonne contre l'homme alors que nous entamons un slow. J'aime son parfum musqué, la force brute qui se dégage de ses muscles, la tendresse qui transparaît dans chacun des petits baisers qu'il dépose sur mes cheveux.

Je n'ai pas besoin de lever les yeux pour voir son visage. Il est imprégné dans ma rétine, dans mon cœur et jusqu'au plus profond de mon âme. La blondeur de ses cheveux, son regard couleur d'un ciel d'été, son nez droit et fin, sa bouche sensuelle et délicate. Mon bel Apollon, mon capitaine.

Bercée par le bonheur, je laisse échapper un murmure, un aveu.

« Je t'aime »

Mon cœur s'accélère alors que je relève la tête vers lui. Ces mots autrefois honnis me paraissent désormais les plus beaux du monde. Ils représentent tout ce que je ne dis pas, tout ce que je ressens au plus profond de moi, tous ces petits instants que nous vivons et qui me comblent de joie.

Ethan, un tendre sourire aux lèvres, se penche vers moi et dans un souffle, répond à ma déclaration.

« Je t'aime Joanne»

J'ouvre les yeux d'un coup et me redresse, le cœur pulsant dans la poitrine. La piste de danse a disparût au profil d'une salle classe calme et silencieuse où les élèves studieux, sont penchés sur leur examen. Le prof assit à son bureau, fixe pensivement la vitre où s'abat une pluie diluvienne. Personne ne semble s'être rendu compte de mon absence, pas même Ethan assit en face de moi. Sa feuille noircie de ses réponses appliquées témoigne de sa concentration. Je l'observe écrire une dernière réponse et le voit se redresser en se passant une main dans les cheveux, dégageant vers l'arrière les longues mèches blondes qui lui tombent sur le front.

Sa beauté toute masculine fait accélérer les battements de mon petit cœur. Son visage aux traits réguliers où brillent deux azurites, sa bouche sensuelle et délicate, la fine barbe qui commencent à couvrir ses jouent. Une douce excitation vient s'emparer de moi alors que je laisse mon regard s'attarder plus bas. Sa nuque épaisse, son large torse puissamment galbé, moulé par un col roulé gris foncé, ses hanches étroites dissimulées par un jeans bleu clair...

Je l'imagine aisément nu, offert à mes yeux tel un présent des Dieux. Son corps d'athlète à la peau hâlée par le soleil, ses superbes abdos, ses fesses rebondies, ses cuisses massives, sa hampe longue et dure fièrement dressée...

Les tripes contractées par l'envie, je reviens à son visage et croise un regard froid et acéré qui me perfore de part en part. Mais aussitôt, la dureté se transforme en tendresse, l'air distant se fait plus chaleureux, plus avenant. L'échange se fait alors complice tandis qu'un même petit sourire vient fleurir sur nos lèvres.

Perdu dans l'océan de ses yeux, je sens mon envie devenir désir ardent. Tel un affamé, mon corps se met à réclamer le sien, veut retrouver son contact, sa chaleur. J'éprouve une telle envie, un tel besoin que ça en devient douloureux. C'est une faim presque bestiale du corps de l'autre, un besoin irrépressible de le retrouver, de le goûter, de le sentir. Peu m'importe tous ces autres qui nous entourent et le lieu où nous nous trouvons, je le veux, je le désire.

La fin de l'heure qui s'annonce toute proche ne fait qu'amplifier cette tension qui m'habite et m'enivre. Je sais les suites de cet échange brûlant. A l'image d'Ethan, je vais faire comme si de rien n'était. Je vais me rendre dans la cour et y retrouver mes amis, passer quelques instants avec eux, rire de leurs blagues. Je vais faire comme si aucun feu n'inondait mes veines, comme si je n'étais pas avide de ce corps si parfait, de ses caresses, de ses baisers.

Unlikely LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant