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Naruto adorait Londres.

Il n'y venait qu'en touriste, même s'il y avait séjourné souvent ces derniers temps, pour superviser le
recrutement, rendre visite à sa mère et surveiller plusieurs investissements dans lesquels il avait des parts. Cependant, à son goût, il n'était pas assez occupé, du moins pas comme à Konoha plus exactement ! Il poussa un profond soupir.Difficile de s'enthousiasmer pour des affaires
d'un demimillion de dollars - des gouttes d'eau dans l'océan de la fortune colossale de sa famille - et de mettre son énergie au service du recrutement.Certes, il avait été à l'origine de la conception du
centre hospitalier et de l'université, et ces deux projets l'avaient enflammé à l'époque. En revanche, il trouvait
ennuyeux de regarder des films ou de lire des brochures sur un hôpital bien équipé. Ce qu'il voulait, c'était y travailler, affûter son esprit sur un diagnostic complexe, ou s'immerger totalement dans une délicate intervention chirurgicale. Hélas, à cause de son statut, ces opportunités se faisaient de plus en plus rares. Pourtant, il appréciait l'anonymat relatif que
lui conférait la capitale britannique. Ici, même s'il
donnait l'impression de travailler dur, il n'avait pas
de réelles responsabilité aucun souci.II n'était qu'un prince play-boy satisfaisant ses caprices. C'était si différent de la vie publique guindée qu'il mene chez lui...
A Londres, personne ne le reconnaissait il se promenait dans les rues, ce que son équipe détestait au-delà de tout.Malgré leurs prières, il refusait de céder : vêtu d'un costume sombre et d'un long pardessus, il se régalait à déambuler sous la pluie. Habitué au désert immuable, il adorait voir changer les saisons, et
l'automne était sans doute sa préférée. Ce week-end, il
comptait bien sortir de la ville pour aller respirer l'odeur de la terre mouillée et des feuilles mortes...
Quand son téléphone sonna, il y jeta un bref coup d'œil et leva les yeux au ciel. Encore Shion ! Il faudrait qu'il demande à son assistant, Saï , de lui interdire de le harceler.Oui, il irait à la campagne, et il ne serait pas seul.Il avait presque oublié sa conversation plutôt pénible avec Shion en début de semaine, lorsqu'il lui avait appris qu'il se passerait désormais d'elle. Evidemment, elle l'avait très mal pris, mais pas plus que n'importe quelle maîtresse que l'on décide de quitter.Bien que farouche partisan de la monogamie, il adorait les femmes et avait de nombreuses aventures. Cependant,il s'assurait toujours que la relation, ou la liaison, ou porte le nom qu'on lui donnait, était bien terminée avant d' entamer une autre. Mais ce bon temps serait bientôt révolu, car son père avec une insistance grandissante, le poussait au mariage.
Lui, de son côté, s'efforçait de l'éviter de son mieux. Shion ,qui avait des idées de grandeur, avait espéré à tort que leur histoire de trois mois la mènerait quelque part, et refusait de comprendre qu'il n'avait aucune intention de
l'épouser. Ces derniers temps, il ne répondait plus à ses
appels car elle était devenue exigeante et, de plus, il s'ennuyait avec elle.
Bon amant, généreux, il savait satisfaire ses partenaires. S'ajoutait à cela son statut. Rien d'étonnant donc à ce que ses conquêtes mettent tout en œuvre pour se lier à lui durablement, comme l'avait fait Shion . Et
c'était ce qu'il ne supportait pas...
Ayant décidé qu'il en avait assez, il avait donc décidé de mettre fin à l'affaire, au grand damne de son père.
Cette fois, le roi lui avait notifié sans équivoque que le temps
était venu pour lui de se trouver une épouse.C'était pour cette raison qu'il se trouvait à Londres. Pour une dernière aventure, un dernier caprice, avant d'être
rattrapé par le devoir et de se choisir une fiancée convenable. Quand, en entrant dans la salle obscure, il y avait vu
cette somptueuse brune, il avait senti cette formidable attirance. Bon sang ! Cela avait été extraordinaire ! Plus
tard, au buffet, il avait été vraiment tenté de s'approcher
d'elle. Mais d'après Kurenaï, elle envisageait de travailler
en tant que sage-femme à la maternité, et ce serait un peu
compliqué s'il devait par la suite être amené à la croiser à
l'hôpital. Il avait donc décidé de faire une petite promenade
pour s'aérer l'esprit et d'appeler Sarah , dont les yeux n'étaient pas tout à fait aussi perle , et le brun sans doute pas aussi naturel que ceux de l'inconnue, mais
tant pis.Il revenait à l'hôtel, content de lui, quand il aperçut en chair et en os, l'objet de son désir qui en sortait. Souriant intérieurement, il s'avança vers elle. Pourquoi se contenter d'une pâle imitation après tout ?

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Hinata constata qu'il ne tarderait pas à pleuvoir de nouveau. Le ciel bas et sombre, ainsi que la grisaille et les trottoirs mouillés n'incitaient pas à la flânerie. C'est alors qu'elle le vit s'avancer dans sa direction. Alors qu'il aurait
dû se fondre dans le sombre décor, avec ses cheveux dorés et son long manteau noir, il s'en détachait, presque lumineux dans le crépuscule gris et blafard.
Pour rejoindre la station de métro, elle devait traverser la rue. Sans avoir analysé la situation, elle sut qu'elle pouvait soit descendre le perron de l'hôtel et obliquer à gauche vers le passage clouté, lui tournant le dos une bonne fois pour toutes, soit rester immobile pour attendre la suite des événements. Etrange d'être figée là, à le regarder, tandis que tombaient les premières gouttes de pluie et que tous les
passants se mettaient à courir ou s'arrêtaient pour ouvrir en
hâte un parapluie. Il marchait vers elle d'un pas régulier et
déterminé comme animé d'un but précis. Avec un pincement de regret, elle prit conscience que c'était insensé. Même s'il lui adressait la parole, s'il l'invitait à boire un café ou à dîner, même si sa conversation s'avéra aussi éblouissante que son
apparence, tout ce qu'elle pourra
faire, pour finir, ce serait le décevoir.
« Absurde » se dit-elle en se secouant de sa transe momentanée.
D'une allure décidée, elle descendit le perron et obliqua vers la gauche. ElIe vit Kiba sortir d'un snack-bar de l'autre côté de la un muffin à la main : tout le monde retournait à sa vie, et c'était bien ainsi. Sa tète lorsqu'elle appuya sur le bouton du feu de signalisation. Comment définir ce qu'elle venait de fuir ? Ils n'avaient pas échangé une parole ! Le feu passa à l'orange, et les voitures, les taxis, les cyclistes et les bus ralentirent puisque le signal vert allait s'allumer pour permettre aux piétons de traverser. Elle désirait presque sentir la main de l'inconnu se poser sur son épaule, la tirer en arrière pour l'amener dans son monde. Il n'y eut pas de main sur son épaule. Seul l'instinct d'observation la fit brusquement reculer. En fait, ce fut elle qui tira en arrière une dame âgée, tandis que l'une des voitures , au lieu de ralentir, accélérait. En quelques secondes, Hinata fut consciente de la conductrice, tête levée, crispée, cramponnée au volant ;
le dérapage sur les clous ; le vrombissement terrifiant du
moteur emballé. On aurait dit un missile qui tournoyait, décidant de sa trajectoire au hasard. Le bolide fou pouvait finir sa course n'importe où, sur le passage où se
pressaient Es piétons, dans la vitrine d'un café bondé...
Pas le temps bouger, de comprendre, ni de courir. Le temps paraissait suspendu.Puis vint le claquement de la tôle froissée, qui sembla
interminable, suivi enfin du bruit lourd de l'impact, la voiture heurta un bus, ses roues continuant à tourner et son moteur toujours rugissant.

***

By
Aicyllen 😃

Destins ReliésWhere stories live. Discover now