🍋 Neuer/Hradecky

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ouhla, il va pas vous plaire celui-là. Respectez Lukas s'il vous plait.


Condamné à être libre

Manuel ne sait pas si cette tradition est juste, mais il ne regrette rien. C'est quelque chose qu'il n'a jamais réellement compris, mais comme tout le monde en Allemagne, il se tait et l'applique. Le capitaine gagnant la Pokal gagne aussi le droit de coucher avec celui qu'il veut dans l'équipe adverse. Il ne sait pas si c'est pareil pour les amateurs et les féminines, mais il sait que cette tradition est instaurée depuis un moment pour les équipes premières masculines. Il y a bien évidemment quelques règles ; pas le droit de droguer, de toucher aux joueurs pas encore majeurs, et si quelqu'un veut prendre la place de celui choisit, le gagnant doit accepter. Manuel est le capitaine, alors cette responsabilité post-match repose sur ses épaules, même s'il sait que Thomas ou d'autres seraient aussi intéressés (pauvre Thomas, 2018, seule année capitaine et il perd en finale). C'est sa deuxième Pokal gagnée d'affilée en tant que capitaine, et il ne ressent pas vraiment de regrets avec du recul, il ne fait que respecter une tradition qu'il n'a pas instaurée. Après tout, chaque coupable se trouve des excuses quand les preuves ne sont pas si évidentes.

Il a fait son choix depuis qu'il a su que Leverkusen irait en finale (il a du mal à croire que Francfort et son capitaine aurait pu gagner et se taper l'un des joueurs adverses mais il aurait bien aimé savoir qui Abraham aurait pris, et inversement, qui Bender aurait pris). L'année dernière, il a testé Sabitzer, pour peut-être enfoncer un peu plus sa défaite, c'était amusant de voir l'autrichien si fort dans sa fierté se retrouver tout s'un coup si faible. C'est depuis ce jour que Klostermann le déteste d'ailleurs (il l'avait précédemment prévenu de sa relation avec le capitaine mais il n'avait pas pensé que c'était réel, dommage). Et aujourd'hui, son choix est fait depuis presque un mois entier, il a choisi le gardien finlandais qui leur avait déjà volé la Pokal deux ans plus tôt, et qui a essayé de recommencer cette saison. Lukas Hradecky. Ce n'est pas qu'il a des comptes à rendre avec, c'est plutôt qu'il a toujours sur le cœur des souvenirs de ballons à deux centimètres des filets. Le finlandais est aussi appréciable à regarder. Il ne pouvait pas non plus décider de se taper les jeunes joueurs de l'équipe nationale, pour leur estime, pour la façon dont ils le regardent, et parce que Löw est dans les tribunes et finira par tout savoir de toutes façons. Le choix est plus dur à faire qu'on ne pourrait le croire. C'est une stratégie comme une autre de sa part, mais ce n'est pas si facile de poser le doigt sur la tête qu'il veut baiser le soir même après la victoire (et la défaite adverse).

Une fois qu'il en a informé l'organisateur de cette partie là de la Pokal, il n'a plus qu'à se rendre dans l'une des salles de l'Olympiastadion destinée aux soins des joueurs pour attendre que l'autre gardien le rejoigne. Il ne sait pas vraiment comment il va s'y prendre, mais comme il sait que le public n'en sera jamais informé, et que les caméras sont coupées, que personne n'a le droit de les regarder, Manuel se sent comme s'il avait tous les pouvoirs du monde à ce moment précis. L'année dernière, il n'avait pas fait de remues avec Sabitzer, mais c'était principalement parce qu'il ne le connaissait pas et n'avait aucune idée de comment s'y prendre vu que c'était sa première fois avec cette tradition, maintenant, il a toutes les cartes qu'il veut en main, et il accepte d'être le successeur d'Oliver à Berlin. La porte de la salle s'ouvre sur un homme en costume accompagnant Hradecky, toujours en maillot, sa médaille d'argent toujours autour du cou (Manuel mentirait s'il disait qu'il n'avait pas un sourire moqueur à la pensée qu'il commence à en faire la collection, c'est sa deuxième médaille d'argent de Pokal en trois finales). Il ne va pas non plus mentir, son maillot orange fluo le dérange, et c'est hors de question qu'il le laisse le garder très longtemps. Manuel ne se lève pas du banc où il se trouve, il est le vainqueur, et il a l'esprit de vengeance bouillonnant en lui.

ÉPISODE VI : LE RETOUR DU FOOTSHOTWhere stories live. Discover now