47. Tension Incoercible

Depuis le début
                                    

Quoi ?

— Quoi ?

— Je n'avais pas l'intention de dire quoi que ce soit à cause de tout ce qu'il y a autour, mais après ce soir, j'ai juste... Je ne peux pas continuer comme ça. J'avais besoin que tu le saches.

Je me secoue la tête, incrédule. De son côté, il se lève simplement, prêt à retrouver sa chambre.

— Je suis désolé de t'avoir dérangée pour ça et je comprendrais si tu ne voulais plus me parler après ça, mais... J'avais vraiment besoin de te le dire.

Je n'arrive pas à faire sens dans mes pensées quand il me regarde de cette manière. Au fur et à mesure qu'il s'éloigne, je suis incapable de voir autre chose que l'intensité dans son regard qui ne fait que me prouver qu'il est sincère dans ce qu'il me dit.

Face à moi, Aaron est entièrement honnête. Il dit la vérité. Non, impossible. Aaron ne peut pas sérieusement être sérieux, il ne peut pas sérieusement m'avouer une chose pareille. Ça ne fait pas sens, il n'a jamais éprouvé ça pour moi, c'est impossible.

Depuis le début, il m'a toujours perçue comme une amie, je le sais bien. Il doit répéter cette confession pour quelqu'un d'autre ; je ne crois pas le contraire.

Ou peut-être qu'Aaron est en train de perdre les pédales et qu'il est complètement ravagé par la fatigue qui lui fait dire des choses aussi atypiques. Je ne peux pas croire la lueur de ses yeux, tout de suite.

Elle ne peut pas être vraie, je suis certaine de ça.

Alors pourquoi continué-je d'avancer quand il continue de se diriger vers la sortie ?

— Aaron ! l'arrêté-je. Tu...

Il se tourne vers moi et je crois perdre ma capacité à respirer.

— Je suis désolé, Alison. Je vais te laisser et–

— Tu le penses vraiment ?

Il fait un pas vers moi et je le laisse faire.

— Bien sûr que je le pense.

— Mais–

— Alison, je suis sincère quand je te dis tout ça. Je suis plus sincère que je ne l'ai jamais été et si tu veux que je te redise, je le ferai encore et encore.

Une nouvelle fois, il efface la distance entre nous d'un pas, avant de glisser ses mains derrière mes oreilles pour lever ma tête vers lui.

De cette manière, il rend impossible pour moi de détourner les pupilles – une chose que je suis déjà incapable de faire. Pendant de longues secondes, nous nous regardons dans les yeux sans que je sache quoi faire.

Je me sens de plus en plus faible face à lui, comme si je perdais un peu plus de moi-même pour prendre du sien. Je n'arrive pas à penser correctement, tout est tellement flou dans ma tête et je ne parviens pas à aligner les signes sous mes yeux.

Je ne peux pas continuer comme ça quand mon cœur me supplie de cesser cette torture à mes poumons. Tous mes membres se bloquent et se serrent en moi, rendant impossible toute fuite.

J'ai du mal à rester droite face à lui quand j'ai juste besoin de m'allonger deux secondes pour reprendre mes esprits, simplement pour assimiler tout ce qui vient de se passer.

— C'est toi, Alison. Ça a toujours été toi.

Son souffle s'abat sur mon visage, faisant vibrer tous mes organes.

— Je...

Je cesse de réfléchir lorsque mes mains agrippent son t-shirt pour rapprocher son corps du mien plus qu'il ne l'est déjà. Mon visage à quelques millimètres du sien, je laisse mon regard entrer en collision avec le sien pour percevoir ce qui s'y trouve.

Sensitive Love I : ÉmergenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant