47. Tension Incoercible

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ALISON

Les jambes incapables de soutenir mon poids plus longtemps, je me laisse tomber sur mon lit après avoir accumulé toute la fatigue du monde.

En acceptant de sortir avec Aaron, jamais je n'ai imaginé que je pourrais finir aussi épuisée, mais me voilà de retour avec ma mission accomplie : celle d'enfin pouvoir dormir.

En me glissant sous ma couverture, je retrouve la chaleur perdue et me sens tout de suite incroyablement bien, comme si cette promenade dans Paris était tout ce qui me fallait.

Je dois dire qu'Aaron a aussi mis le paquet pour me montrer la ville du point de vue nocturne, passant même par la tour Eiffel que nous sommes censés visiter seulement dans deux jours.

Je dois dire qu'elle semble bien différente de la nuit et je n'ai pas pu m'empêcher de prendre un millier de photos – même si Aaron m'a dit que c'était comme illégal. Je pense qu'il a juste essayé de me faire peur parce que pourquoi la prendre en photo de nuit serait illégal ?

Me mordant les lèvres, je repasse dans mon esprit les dernières heures comme si elles se produisaient sous mes yeux. À la limite du sommeil, un frappement me fait ouvrir les yeux d'un coup, faisant également battre mon cœur un peu trop rapidement dans ma poitrine.

Je ne crois pas que les autres filles l'aient entendu, alors je me lève moi-même, récupérant mon téléphone pour éclairer ma route. Le bruit venait de la porte d'entrée, ce qui me pousse à m'avancer vers elle.

Incertaine, je place mon oreille contre celle-ci pour vérifier si quelqu'un se trouve derrière ; quelqu'un y frappe de nouveau, m'amenant à reculer d'un pas.

Je me trouve dans un pays dont je ne connais pas la langue, alors je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée de répondre à la porte à tout juste une heure du matin. Et si c'était pour m'enlever ? Je recule cette idée de mon esprit en me rappelant la sécurité de l'hôtel.

Inspirant profondément, je pose ma main sur la poignée et ouvre lentement la porte. Le couloir est noir, mais il y a bien une personne présente devant, ce qui me fait perdre une dizaine de battement à cause de la peur provoquée.

Lorsque la silhouette fait rencontrer ses yeux aux miens, c'est là que je me retrouve rassurée avant de tout de suite froncer les sourcils de choc.

— Aaron ?

J'ouvre un peu plus la porte et l'invite à entrer avant d'allumer une lumière, la plus faible de la chambre pour ne pas me brûler les rétines.

Aaron contemple un moment notre chambre avant d'en revenir à moi tout en s'humidifiant les lèvres.

Nous nous sommes quittés il y a à peine une minute et le voilà, tout juste devant moi, à me regarder avec une chaleur dans les pupilles qui me fait douter.

— Je, euh... Je voulais te voir.

Croisant les bras contre moi, je ne sais pas quoi faire d'autre que plisser les sourcils.

— On vient juste de se voir, je... Je ne comprends pas.

— Oui, je sais, c'est juste que...

Je n'arrive pas bien à saisir ce qui se passe quand il s'assoit sur la chaise la plus proche qu'il peut trouver, comme pour se contenir.

Il y a encore quelques minutes, il semblait aussi fatigué que moi et tout de suite, c'est comme s'il venait d'avoir la révélation du siècle qui le tient soudainement éveillé.

Moi aussi, je suis soudainement entièrement revivifiée depuis qu'il est arrivé ici.

— Écoute, je... je ne sais pas vraiment comment sortir tout ça, mais ça fait pas mal de temps que j'éprouve quelque chose pour toi.

Sensitive Love I : ÉmergenceWhere stories live. Discover now