❛ day one

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- Hyung, hyung. Répétais-je à côté de son lit, trop gêné pour le secouer mais pas assez pour me tenir loin.

- Quoi...Grommela Jaebeom en se retournant, posant ses iris embrouillés par un sommeil dont je l'avais tiré prématurément, dans les miens.

- On commence dans une heure. Lui annonçais, pendant qu'il roulait des yeux, démontrant d'une clarté cristalline la façon dont je l'énervais.

- On a amplement le temps. Soupira l'ébène en refermant les paupières.

- Non, hyung. Répliquais-je sérieusement.

- Si tu m'attends pour aller manger, va s'y sans moi, t'es pas un enfant. Termina-t-il d'un ton froid.

Il était sérieux celui-là? Il ne reconnaissait pas les actes de gentillesses, profitant pour les éradiquer insolemment sans remords. Il ne se cachait même pas pour exprimer son indifférence à mon égard, nonchalant et arrogant...Dans un souffle rude, j'enfilais mes chaussures pour m'éloigner de cette maison après avoir claqué la porte d'une manière vexée. Vexée, parce que je prenais la peine d'être tolérant avec son cul insolent qui ne m'appréciait pas pour des motifs inconnus. De mon côté, j'avais trop d'attentes envers lui, je m'en doutais de sa froideur, mais j'espérais qu'elle ne soit qu'un masque. Comme dans mon rêve. Je m'accrochais à l'idée qu'au fond, je ne l'irritais pas à la simple expiration, mais Jaebeom paraissait d'une sincérité folle lorsqu'il s'exprimait, ressemblant à un talentueux acteur de théâtre. Je m'haïssais d'être aveuglé par une illusion produite par mon cerveau et ses neurones qui disjonctaient, c'était digne de cet ancien adolescent rêveur de quinze ans qui se réfugiait entre les parois de son esprit, évitant les coups bas de l'existence. Je retrouvais ma nature dont j'avais eu de la difficulté à me débarrasser.

Ce matin, un vent frais chatouillait le feuillage des arbres verdoyants qui bougeaient au rythme des gentilles bourrasques récurrentes. À travers cette brise, des courants d'airs chauds digne de l'équateur s'encraient pour frapper doucement. La température atténuait la rancoeur m'animant à l'encontre de l'ébène. J'arrivais face au bâtiment à l'allure de restaurant, tirant la porte vitrée vers moi pour y entrer. Des voix qui discutaient, des bruits de vaisselles déplacées et une odeur proéminente de nourriture comblaient l'espace où des tables étaient droitement dispersées. Des groupes d'employés étaient réparti, assied sur des chaises à manger avant d'affronter leur journée. Voilà la raison pour laquelle je priais que Jaebeom m'accompagne, manger seul au milieu d'un troupeau de bandes d'amis, c'était particulièrement pénible. Mais je devais faire ainsi, encaisser un déjeuner avec moi-même, plongé dans un mutisme forcé.

Me mordant les joues intérieures, je prenais le même plateau de nourriture que l'intégralité de mes collègues. La compagnie avait visiblement peu investit sur le budget alimentaires des employés. J'entrevoyais les responsables autour d'une grande table, devant un tableau en pointant les options pour le menu. Non pour un buffet, non pour un restaurant, oui pour une atmosphère de cantine vacancière. Super. J'arrivais au cadre de la porte de cette salle aux multiples tables, balayant la pièce tel un cyborg à la recherche d'un endroit libre, dénué de présences humanoïdes dérangeantes. Je me sentais comme cet enfant risible sans amis, cherchant tous les midi une table libre, évitant d'interroger l'entièreté de ces camarades pour une place qu'on lui refusait en le dévisageant.

- Park Jinyoung, ici. M'invita gentiment une voix familière.

Je posais mon regard sur Wonpil qui arborait un aimable sourire tout en me faisant signe de venir avec lui. Il était seul, entamant son repas. Je prenais place face à lui à cette table près de la fenêtre, ne bronchant sur son invitation.

𝐓𝐄𝐄𝐍𝐀𝐆𝐄 𝐃𝐑𝐄𝐀𝐌 𝐈𝐈 | 𝐣𝐣 𝐩𝐫𝐨𝐣𝐞𝐜𝐭Où les histoires vivent. Découvrez maintenant