Chapitre 1 : Natalya

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Les cheveux en batailles plaqués sur le front dégoulinant de sueur, la respiration saccadée et les larmes au coin des yeux , je me réveille en sursaut. Mon coeur bat tellement vite qu'il risque de sortir de ma poitrine. Encore et toujours, ces fichus cauchemars. J'en fais fréquemment et mon insomnie s'accroît année après année. Toujours tremblante de la tête au pieds avec la respiration erratique, j'essaie de me bercer en marmonnant des paroles rassurantes afin de me calmer. Après de longues minutes , je me reprends avec un rire nerveux. En murmurant la phrase que le psy me dit de répéter à chacune de mes crises d'angoisse:

- Ce n'est qu'un cauchemar... Ce n'est pas la réalité. Je dois arrêter d'y penser. C'est du passé et j'ai rien à me reprocher.

Les jambes en coton, je me dirige dans la salle de bain. Je regarde mon reflet dans le miroir après mettre aspergée le visage à de multiples reprises. Je détaille mon visage dans le miroir quand ma cicatrice attire mon attention. Je fixe la petite cicatrice près de mon arcade sourcilière droite en soufflant. Je l'effleure de mon index avec dégoût . Certes elle est petite presque invisible mais elle ne fait que me rappeler ce jour macabre. Après mettre débarbouiller, je quitte la salle de bain pour m'habiller dans ma chambre.

Je quitte ma chambre et passe par le salon pour me rendre dans la cuisine. Je sursaute en entendant un ronflement et me retourne. C'est là que je le vois vautré dans mon canapé. Les pieds qui dépassent du canapé, la tête de travers et un filet de bave au coin de la bouche. Qu'il est mignon ! Sourire sardonique aux lèvres, je vais le réveiller comme à chaque fois qu'il dort dans mon appartement . Ce fainéant a le don de me mettre de bonne humeur de bon matin. Comme je suis un peu prise de remords , je décide de le réveiller moins brutalement que d'habitude. Je m'approche doucement sur la pointe des pieds, je me baisse au niveau de son visage et je hurle de toute mes forces dans ses oreilles. Et comme je m'y attendais, il se réveille en sursaut et tombe du canapé. J'en rigole de bon coeur.

Toujours sonné , il me déclare d'une voix grave et bourrue : - Conasse ! Un jour, je vais te trucider. Mon coeur a failli lâché, bon sang !"

- Bah quoi? J'ai été soft cette fois et puis tu m'aimes trop pour ça . Lui dis-je dans un sourire malicieux.

Il se relève en grognant et de là, je remarque sa mauvaise mine et ses cernes. D'un air nonchalant, il se remet sur le canapé noir. Il pue l'alcool . Et c'est là que ça fait tiilt dans ma tête.

Je fronce les sourcils et lui demande avec une voix accusatrice :

- Tu t'es encore embrouillé avec madame Droski ?

- Ouais comme d'habitude et puis si c'est pour râler, tu n'aurais pas dû me donner le double de tes clés! Me dit-il en se passant une main dans ses cheveux ébouriffés.

Dis-donc, le petit Dereck n'est pas d'humeur aujourd'hui. C'est rare de le voir déprimé. Je sais que sa mère peut se montrer un peu envahissante surtout lorsqu'il s'agit de lui et de son frère. Je me demande ce qu'elle a bien pu lui faire cette fois. Je lui demanderai quand il sera calmé.

- C'était pour les cas d'urgence Dereck ! En plus, je n'ai jamais dis que ta présence me gênait. Et si c'est au sujet de ton frère, tu devrais savoir que...

- Ne commence pas toi aussi ! Ce sujet est clos et je veux rien savoir. Il m'interromp d'une voix forte et agacée.

Son ton m'a fait sursauter. Je me sens un peu mal d'avoir rouvert le sujet. J'ai trop tendance à dire tout ce que je pense sans filtre. Quand je décide de rompre le silence un peu gênant pour m'excuser, il me devance en me prenant la main et chuchotant un désolé avec un sourire triste. Je lui rends son sourire en agitant la tête de gauche à droite.

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