Chapitre 35 : Pardonne-moi !

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Zakhar :

J'ai dû m'armer d'une force surhumaine pour la repousser. Je ne vais pas mentir en niant que tout au long de ce mois, je voulais qu'elle s'excuse. Je le voulais mais... Ce n'est pas la première fois qu'elle m'insulte et si je laisse couler encore, je suis presque sûr que ça se reproduira étant donné que je n'aie pas une grande estime dans son coeur.

- Zakhar... Attends ! Chuchote-t-elle quand je passe l'encadrement de la porte.

Je m'arrête en essayant de comprendre. J'essaie de rester calme. J'essaie vraiment mais j'y arrive plus. Je me retourne pour lui laisser le temps de parler. Elle est debout au milieu de son bureau. La tête légèrement baissée comme un enfant de 5 ans pris en faute. Elle me regarde surprise en ouvrant et refermant plusieurs fois la bouche.

J'ai un rictus amer. À quoi est-ce que je m'attendais ? Une excuse qui justifierait pourquoi elle m'a repoussé ? Que je la pardonne pour continuer là où nous sommes restés ? Mais ce que je souhaite et la réalité sont deux pôles opposés. Pourquoi essaie-t-elle que je la pardonne ? Pourquoi me faire espérer ? Pourquoi !

- Je ne veux plus rien entendre... Ne vous excusez plus ! Ne me parlez plus si ce n'est pas dans un cadre professionnel ! Et surtout... Ne dites plus mon nom !  Est-ce que c'est bien clair ?

Elle écarquille les yeux et commence à marcher vers moi mais je l'arrête de la main. Je lui tourne les talons pour la seconde fois mais elle m'attrape le bras en me retournant de toute ses forces. Je retourne sa prise contre elle en la plaquant contre la porte rabattue sur le mur. Je mets une distance entre elle et moi et appuie ma main au-dessus de sa tête.

- Quoi ? Qu'est-ce que tu me veux à la fin ? Tu voulais que je ne franchisse pas la ligne du privé ! J'ai fait ce que tu voulais alors dis-moi ce que tu me veux !

- Je suis désolée ! Crie Natalya pour me faire taire.

- Je t'ai dit que je ne voulais pas de tes excuses ! Je veux des explications ! Je veux que t'arrêtes de m'utiliser comme un paillasson... Est-ce que tu accepterais de te pardonner à ma place ? Est-ce que tu laisserais couler encore tes insultes sans explications ? Réponds-moi...

- Je regrette tellement... mon comportement. Crois-moi, je suis affreusement désolée pour ce que je t'ai dit. S'excuse-t-elle en agrippant ma veste.

- Je suis désolé mais j'arrive pas à te croire ! Tu me donnes aucune explication et tu souhaites que je t'excuse ? Qu'est-ce qui me dit que tu ne t'excuse pas seulement pour ne pas avoir un rapport compliqué avec ton patron ? Contrairement à ce que tu penses, je peux séparer le privé du professionnel.

- Ce n'est pas...

- Ne t'en fais pas, dis-je en m'éloignant complètement d'elle et de cette porte. Ton affront n'aura pas d'incidence sur mon comportement vis-à-vis de ton travail. D'ailleurs, je te félicite même pour l'affaire que tu viens de remporter. Affirme-je froidement en tentant de m'en aller.

Ce qui a suivi ma tirade me sidère d'autant plus que l'action qui s'en est suivie. Elle m'a poussé de toute ses forces pour m'éloigner de la porte, résultat des courses, je me suis retrouvé les fesses au sol. Sans que je ne puisse réagir, elle a fermé la porte à clé et a glissé la clé dans... son soutien-gorge.

Elle se retourne complètement vers moi pour me regarder mais elle s'est ravisée quant elle a vue le choc dans mes yeux. Non mais, je rêve ? Elle a pas fait ? Elle m'a pas enfermé avec elle dans son bureau ?

- Mais qu'est-ce... qui te prends ? T'as perdu l'esprit ! Articule-je en me relevant.

- Je... J'en ai marre que tu me coupes. Laisse-moi au moins m'excuser pour que t'acceptes mes foutues excuses ! Hurle l'ex-avocate de mon oncle avec autorité.

Une affaire d'avocats Where stories live. Discover now