Chapitre 33: Retour à la réalité

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Zakhar :

Cela fait bien un bon bout de temps que je suis perdu dans mes pensées. Cette Tatiana est vraiment la pire des garces. Elle a osé me regarder avec CE regard là dans la maison de Dereck et le pire, c'est sa remarque déplacée. Je ne sais peut-être pas de quoi elle parlait mais il est clair que c'est un sujet sensible, très sensible. Je jette un furtif coup d'œil en vers ma voisine qui ne vient de se calmer que maintenant. J'ai un pincement au cœur quand je pense dans quel état, elle s'est trouvée quelques instants auparavant. Avant que je n'ai le temps d'ouvrir ma bouche, elle se retourne vers moi d'un coup sec. Elle m'analyse pendant un très long moment où elle plisse ses yeux de biches. Son air légèrement boudeur et gêné lui donne un charme très dévastateur. J'inspire profondément en attendant une réaction de sa part.
 
- Je suis passé au drive tout à l'heure, commence-je nerveux. Est-ce que tu ? Vous voulez manger ? Me suis-je repris face à ses yeux inquisiteurs.
 
Elle ne dit rien, mais jette un coup d'œil au sac que je désigne du menton avant d'encrer ses yeux dans les miens. Elle hoche de la tête et je lui tends ses frites, son hamburger et sa boisson dans le sac. Elle mordille sa lèvre d'un air nerveux puis elle refixe son regard dans le mien. Elle me sonde pour savoir ce que je pense. Je fronce les sourcils parce que je comprends où elle veut en venir.
 
- Putain ! Je crois que j'ai assez prouvé que je ne suis pas un connard, lui reproche-je ses pensées, mais devant ses yeux qui se baissent de honte, j'ajoute. Je comprends que tu te méfies de mes intentions et que l'on se connaît depuis seulement une semaine pour que tu me fasses entièrement confiance, mais je ne suis pas une menace...
 
- Je... Elle...
 
- Écoute... Je n'ai pas besoin que tu m'en parles si ce n'est ce que t... Vous voulez...
 
J'ai de plus en plus de mal à la vouvoyer. Elle me lance un regard reconnaissant de ne pas vouloir creuser plus cette histoire. Et je n'avais vraiment pas envie qu'elle se sente obligée de le faire.
 
- Tu peux me tutoyer en privé. Répond-elle à mon hésitation.
 
Je lui souris et elle en fait de même. Nous entamons notre repas. L'ambiance de ce soir nous avait coupé l'appétit à l'heure du dîner. Le repas n'est plus aussi chaud qu'avant, mais il est comestible. Je la regarde quand je sens son regard appuyé sur moi. Elle a pincé ses lèvres comme pour s'empêcher de rire. Je la regarde perdu et elle s'esclaffe.
 
Elle calme son rire puis se rapproche de moi. Elle se penche en avant puis sa main trouve refuge sur mon épaule droite. Elle m'attire vers elle et je retiens mon souffle en la regardant tout en appréhendant la suite. Mon visage à présent proche du sien, elle pose sa main sur ma joue. Son pouce caresse ma joue avec tendresse, le regard fixé sur ma joue. Mon regard tombe sur ses lèvres légèrement pincées et je me rends compte que c'est la première fois qu'elles sont aussi proches des miennes. Il suffit de quelques centimètres pour sceller mes lèvres aux siennes.
 
- Je suis désolé, je vous avais du mascara un peu partout sur votre joue. M'explique-t-elle en me coupant dans ma contemplation.
 
Elle s'éloigne légèrement de moi et retire ses mains. Mon visage et le sien n'ont toujours pas changé de position. Je la fixe, je la sonde puis sans que je puisse m'en empêcher, je pose mes mains à mon tour sur son visage. J'approche mon visage du sien. Elle ne s'est pas reculée, elle m'a juste sondée. Je mentirais si je disais que je n'avais pas remarqué comme mon regard l'intrigue. Mais pour être honnête, je ne sais pas si mes pupilles l'intimident ou l'hypnotisent. Mes pouces prennent place en dessous de ses yeux pour essuyer cette traînée noire. Elle ferme les yeux pour profiter ? Oui... Profiter de ma caresse. Une fois essuyer, une de mes mains se place en dessous de son menton. Elle rouvre les yeux et ses yeux marron clair se posent dans les miens. Ils brillent éclairés par la lumière de la lune. Mon regard se dirige vers ses lèvres et je jurerai que son souffle s'est fait plus lourd et profond. Je déglutis quand je pose mon pouce sur cette lèvre inférieure que je rêve de happer. J'essuie son rouge à lèvres Bordeaux qui a débordé.
 
Je me recule. J'aurais pu l'embrasser. Oui, j'aurais pu, mais ce n'est pas le bon moment. Et dieu seul sait à quel point j'en ai envie, mais ses désirs à elle passent en premier et si je n'ai pas confirmation que je peux, je ne le ferai pas. Je n'ai vu dans ses yeux que de la curiosité et j'ai bien vu qu'elle me testait. Elle voulait savoir si je profiterais d'elle dans cette situation et ça m'énerve qu'elle me voie comme un salopard.
 

Une affaire d'avocats Where stories live. Discover now