Chapitre 6.

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Je m'étais réveillée. J'avais pleuré toute la nuit. Les draps ternes dans lesquels j'essayais chaque nuit de trouver le sommeil étaient rêches et inconfortables, alors je les avais repoussé.

Quelque chose n'allait pas.

Je ne savais pas quoi, mais un truc clochait.

Je m'étais levée, avais fait quelques pas. Ça m'avait semblé terriblement difficile. Je me sentais faible, et ma gorge me faisait souffrir.

J'avais pressé l'interrupteur au dessus de mon lit. La lumière s'était allumée, et je m'étais protégée les yeux, éblouie.

Mon corps semblait avoir du mal à m'obéir. Je ne saurais pas expliquer pourquoi , mais je me sentais à l'agonie. Comme s'il ne me restait que quelques heures à vivre.

Comme si ma vie pouvait s'arrêter à tout moment.

C'est la sensation la pire que j'ai jamais vécu. Ça ressemblait à vivre ses derniers instants. Et avoir l'impression de mourir sous d'atroces souffrances aussi jeune, loin des gens que vous aimez et enfermée dans une prison, c'est la pire chose au monde.

Et soudain, j'avais senti mon cœur me faire terriblement mal. Ma respiration était devenue sifflante, incontrôlable. Je m'étais agenouillée par terre, la main pressée contre la poitrine.

Et je m'étais dis que c'était fini.

Alors mes yeux s'étaient doucement fermés, pour un long sommeil que je pensais sans réveil.

Mais la torture n'était pas terminée. 

*


La lumière m'avait éblouie. C'était trop blanc, trop lumineux.
 

Pourquoi est-ce que je me réveillais toujours ?

Alors j'avais entendu une voix. D'abord un murmure lointain, puis un cri résonner à mon oreille. Et j'avais saisi qu'il n'en avait pas encore fini avec moi.

Pas encore.

*


Il m'avait giflé. Si fort et brutalement que j'avais repris connaissance dans un sursaut. Ma joue m'avait brûlée et les larmes m'étaient montées aux yeux. Mais je n'avais pas ouvert les paupières. Aussi étonnant que cela puisse paraître.

C'aurait été accepter. 

- Ouvre les yeux. 

La même voix. Pas vraiment autoritaire. Calme. Il aurait tout aussi bien pu m'informer qu'il allait acheter des croissants sur le même ton. Ce n'était pas une voix énervée. 

Mais ce calme, cette planitude m'effrayait encore plus. Je m'étais exécutée. La lumière m'avait éblouie un instant, mais lorsque j'avais voulu lever une main pour m'en protéger, j'avais senti qu'elles étaient attachées. Je m'étais aussitôt agitée et bougé en tout les sens. J'étais terrifiée par qu'il pouvait m'infliger. 

- Arrête. Tout de suite. 

J'avais obtempéré, de nouveau, et des larmes s'étaient misent à couler sur mes joues. Je me sentais tellement désabusée, tellement faible. À quoi servait donc tout cela ? J'avais regardé autour de moi. J'étais attachée au lit. Toujours dans cette même pièce. La seule que je voyais depuis ce qui me semblait être ma descente aux enfers.

À quoi ressemblait-il ? Aucune idée. Il était dos à moi, et dans la pénombre de la nuit à peine éclairée par la lampe, je ne voyais rien. 

Je sentais ma tête me lancer terriblement. J'avais dû me cogner en tombant. Mais au moins, mon cœur ne me faisait plus mal.

Mais pourquoi me garder en vie ? Pourquoi ne pas me tuer ? 

Qu'aurait-il répondu si j'avais posé cette question ?

Sans doute rien. Mais je n'arrivais pas à parler. Le visage tourné vers le mur, j'attendais que lui parle. Je voulais une explication. Une phrase, un mot. Quelque chose.

Mais il n'avait rien dit rien et quitté la pièce.

J'avais entendu la clef tourner dans la serrure lorsqu'il l'avait refermé derrière lui, preuve qu'il m'enfermait de nouveau. Alors j'avais tourné la tête et laissé mes larmes s'écouler librement. 

Ce soir là, en essayant de me remémorer le visage de Caleb et de ma famille, je m'étais rendu compte que tout devenait incroyablement flou. Quel que soit le temps qu'il s'était écoulé, je perdais bel et bien le fil de la raison.

Ce n'est que plus tard que je me rendis compte de quelque chose. Il m'avait laissé attaché, oui. Et ça ne signifiait qu'une seule chose.

Il reviendrait. 







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