由美 4. Souffle

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ー Yumi, tu te rends compte ? Tu te rends compte ? Je ne tiens plus en place !

Comme Tsubaki se remettait à bouger dans tous les sens, je lui rappelai le brassard orange qu'elle avait autour de son bras. Arrête de faire des bêtises, nous devons montrer l'exemple aux autres élèves.

Depuis que Tsubaki avait appris que les prochaines rencontres sportives allaient voir s'affronter notre lycée à celui de Bôryoku, elle était surexcitée. « Un lycée pour garçon, tu te rends compte ? On va pouvoir flirter un peu ! » n'arrêtait-elle pas de répéter.

ー Ça va... soupira-t-elle. C'est frustrant de ne voir que des filles au quotidien, laisse-moi être joyeuse ! Toi en revanche, ça n'a pas l'air de t'emballer.

ー Tu trouves ?

À vrai dire, elle n'avait pas tout à fait tort. J'ignorais pourquoi mais cette nouvelle ne m'avait fait ni chaud ni froid.

ー Tu te trompes, déclarai-je. Je suis très emballée.

ー J'espère bien ! reprit Tsubaki. Il paraît que ce lycée est rempli de garçons super mignons !

ー Ah oui ? Génial.

Je remarquai tout à coup qu'une élève de l'autre côté du couloir était en train de regarder son téléphone. Essayant de prendre l'attitude menaçante de Naoka, je la rappelai à l'ordre. Elle m'adressa alors un regard ennuyé et rangea l'appareil dans sa poche.

ー Tu ne trouves pas ça injuste, quand même ? dit Tsubaki en ajustant ses lunettes. Les garçons vont clairement nous rouler dessus.

ー Qu'est-ce que tu racontes ? C'est nous qui allons gagner.

ー Ils ont pourtant bien plus de force que nous.

Je croisai les bras, irritée.

ー Ton discours est très sexiste, Tsubaki. Pour ce qui est du kendô en tout cas, c'est sûr que nous allons l'emporter haut la main.

ー Parce qu'on a Ueda ? demanda-t-elle innocemment.

ー Bien sûr ! Hatsu est super forte, tu aurais dû la voir quand elle m'a aidée à monter les cartons au bureau des élèves.

Peu convaincue, Tsubaki haussa les épaules.

ー Tu ne l'as encore jamais vue se battre, à ce que je sache. D'ailleurs, comment ça se passe, avec elle ? Je crois que tu vas la voir souvent maintenant.

ー Ça se passe, répondis-je d'un air absent.

C'était vrai que depuis une semaine, j'allais souvent la voir au dojo quand Naoka me chargeait de lui demander quelque chose pour les rencontres sportives, ou tout simplement quand elle nous lâchait avec un peu d'avance. Je l'aidais à ranger et puis, je lui tenais compagnie. Ou c'était peut-être l'inverse. Plus j'allais la voir, et plus mon affection pour elle grandissait. Chaque jour, je découvrais quelque chose en elle qui forçait mon admiration. J'avais le sentiment que Hatsu était ce genre de personne qu'on ne croise qu'une fois dans sa vie. C'était à mes yeux quelqu'un de tout simplement exceptionnel, mais ça, j'avais l'impression d'être la seule à le voir... Tous les soirs, j'avais hâte de reposer mes yeux sur son beau visage. C'était étrange, de trouver une fille si belle, mais j'avais décidé d'arrêter de me poser des questions.

Alors que je levais les yeux vers l'horloge du couloir, je me rendis compte qu'il était presque 17h30.

ー En parlant de Hatsu, il va falloir que je te laisse ! dis-je soudain à Tsubaki. Naoka m'a demandé de lui réclamer la feuille d'inscription.

Kimi no kiaiWhere stories live. Discover now