Chapitre 58.

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SOUFFLE COURT DE LA PASSION
AUX YEUX LA PEUR EST VERMILLON
QUAND J'EUS PLEURÉ LA VIE
ET CHÉRI LA MORT
CORPS FROID QUI REPOSE SANS VIE
DANS LES BRAS D'UN AUTRE SORT

MB

ET QUAND J'AI DIT AU REVOIR ÇA N'ÉTAIT PAS À TOI MAIS À LA PARTIE DE MOI MÊME QUE JE PERDAIS EN TE LAISSANT PARTIR

MB

Je cligne des yeux, éblouie par une lumière plus ou moins aveuglante. Un coup d'œil aux alentour me permet de savoir qu'on est de retour en enfer.

— Non mais t'es debile ou quoi ? Elle a besoin de repos, éteins moi ça tout de suite !

Maélysse chuchote mais son exaspération est tout de même percevable. C'est la voix de Lex qui lui répond.

— Elle dort depuis bientôt 72 heures ! C'est ridicule il faut qu'elle mange quelque chose !

J'imagine la tête de Maé et un sourire effleure mes lèvres.

— Chuchote ou je t'etripe ! Tu vas finir par la réveiller et ...

Elle s'interrompt, ses yeux s'étant posés dans les miens.

— Félicitations ! Merci Lex !

Elle maugrée en lui jetant un regard noir avant de se diriger vers moi alors que ce dernier hausse les épaules, le pauvre a l'air de n'y plus rien comprendre. Je ris et me redresse.

— Ehhh doucement ma belle, te relève pas aussi vite. Ça va ?

Je m'assoie sur le rebords du lit et souris avant de me lever.

— Oui oui ! Qu'est ce qu'il s'est passé ?

Ses lèvres s'entrouvrent en signe de surprise.

— Tu ne te souviens de rien ?

— Si je...

L'image nette de mon père me parvient et ses paroles jaillissent à mes oreilles. Tu n'es pas ma fille. Tu me dégoûte. Ma tête tourne, mon cœur battant dans mes tempes est le seul bruit que je parviens à entendre, la voix de Maé et plus que lointaine et je ne contrôle pas mes pas quand je me dirige hors de la pièce. Mes pieds nus foulent le sol froid sans que mon cerveau réagisse et je me déplace assez vite pour sentir ma nuisette se soulever derrière mes cuisses.

J'entre dans les appartements de Will sans m'en rendre compte. Il était là, il était là avant que tout devienne noir. Était-ce une hallucination de mon esprit embué ?

— Will !

Je crie mais aucune réponse ne me vient.

— Will !

Ma voix se brise et je vais pour faire demi-tour  quand le son de pas précipités me parvient.

— Ari ! Ca va ? Je suis désolé je suis allé prendre une douche pendant que tu dormais.

Je lève les yeux vers lui, il est torse nu, un simple jogging comme habit, ses cheveux sont humides et des gouttent d'eau coulent jusqu'à ses cils. Mes lèvres bougent à peine et ma voix n'est qu'un murmure brisé quand je dis.

— Will, tu es là.

Et mes yeux se referment sur l'image de mon père, je me sens tomber dans ses bras.

* * *

— Ari ! Réveille toi ! Aller, aller !

Je me lève en sursaut et me redresse, les mains posées sur le carrelage. Will me maintient contre lui, un regard inquiet flottant dans ses pupilles.

Satan et moi Où les histoires vivent. Découvrez maintenant