Chapitre 32

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LA VIE EST COMME LES HOMMES, QUAND QUELQU'UN S'ABÎME,
ELLE LE JETTE Â LA MORT

— Ari, tout va bien ?

Maélysse me sort de ma rêverie, me contemplant d'un air inquiet.

— Oui, merci Maé, et toi ?

Elle sourit, sa douceur me manquera quand je réussirai à partir. Maélysse est la seule amie que j'ai jamais eu. Et ce n'est pas peu dire, elle compte pour moi autant que ma famille, la perdre me ferai trop de mal. Il faudrait qu'elle vienne avec moi.

— Tout va pour le mieux merci. Je vois que Will et toi vous êtes réconciliés.

Je m'empêche de lâcher une exclamation horrifié mais mon visage dit tout. Mes joues s'enflamment et la honte s'empare de mes gestes, allant de paire avec la panique.

— Comment as-tu su ! Quelle honte mon dieu !

Je me cache dans mes mains et mes oreilles rougies frémissent sous l'éclat de son rire.

— Je pensais juste au dîner que tu vas avoir avec lui ce soir mais vu ta réaction je me demande bien si ce dîner est si innocent que ça.

Génial. Je me suis moi-même empêtrée dans une sacré galère. Je sens que cette journée ne va pas être de tout repos. D'ailleurs je ne me souvienne d'aucune qui ne l'ai été.

— Maélysse ! Voyons ! Bien sûr que si, c'est un dîner tout simple, rien d'ambigu.

Je me reprends et balaie l'air de la main d'un air innocent.

— Dois-je en déduire que votre visite des étages c'est bien passée ? En fait je m'en doutait quand j'ai vu votre invité surprise débarquer tout seul.

Le seul mot qui semble poindre dans ma tête et un "hein?".

— Invité surprise ?

De quoi peut-elle bien parler ?

— Un fils d'Iseute, il m'a dit qu'il devenait fils de Lilith mais que, en lui donnant la main, tu l'as sauvé, il déclare t'être redevable à vie et souhaite te rencontrer.

J'entrevois une brèche de souvenir s'ouvrir dans mon esprit mais tout me semble plutôt vague.

— Ah oui, oui, bien sûr !

Elle me fixe d'un regard qui dit « laisse tomber t'es cramé ».

— Tu t'en souviens pas.

— À peine.

Elle se retiens de rire mais son sourire dit tout.

— Et bien je crois qu'il se fera un plaisir de te décrire la scène. Il t'attend dans la bibliothèque. Aller file !

J'hoche la tête, la serre rapidement dans mes bras et pars en lui lançant un "Merci Maé !" au passage.

Mes talons noirs -auxquels je commence finalement à m'habituer- foulent le sol carrelé, me menant à ma pièce préférée. Je souris et prends une grande inspiration en poussant la grande porte de bois. Notre "invité surprise" comme l'a si bien nommé Maélysse, se tiens dos à moi, le nez plongé dans les étagères. Une main de sûreté placée sur la rampe d'escaliers, on ne sais jamais, je descends élégamment les marches de marbre. Le blondinet ne se retourne pas malgré les petits cliquetis de mes échasses.

— Hey. Tout va bien ?

Il tressaute, comme sorti de ses pensées les plus noires et me fait face. Ses yeux d'un turquoise clair me fixent, une expression à mi chemin entre la surprise et la reconnaissance.

— Oui, maintenant que vous m'avez délivré oui. Merci infiniment, je vous dois ma vie.

Son sourire triste me fends le cœur et mes lèvres s'étirent elles aussi.

— Je n'ai pas fais grand chose, ne vous en faites pas pour ça.

Il secoue la tête comme pour me dire que je n'ai aucune idée de ce dont je parle ce qui, en sois, est un peu le cas.

— Bien sûr que si ! En me libérant vous avez mi un peu de votre pouvoir en moi. Pour me redonner vie vous avez usé de vos pouvoirs ce qui fait de moi votre serviteur à vie.

Je sens bien le fou rire me chatouiller la mâchoire, "serviteur à vie" non mais et puis quoi encore.

— Certainement pas ! N'importe quoi !

— C'est vrai.

La voix rauque et froide qui s'élève derrière mon dos se trouve appartenir au diable en personne. Je n'ai pas vu Will depuis ce matin quand je me suis sauvée en douce de son lit mais son expression en dit long sur son humeur. Alors que je pense le voir m'éviter et me fusiller du regard son bras viens s'enrouler autour de ma taille, sa main sur ma hanche me rapprochant de lui.

— Will !

— Bonjour à toi aussi Ari.

Il se penche et capture mes lèvres des siennes, je réponds à son baiser mais l'arrête, me souvenant que nous ne sommes pas seuls. Mes joues s'enflamment et mes yeux rejoignent le sol.

— Tu as fuis de mon lit en douce ce matin, tout va bien ?

Cette fois-ci je vire au vert, j'en suis persuadée, si Will ne m'étranglait pas avec son bras autour de mes côtes je m'évanouirais sûrement. Au lieu de quoi j'enfonce violemment mon coude droit dans son ventre. Il se prend pour qui ?! Non mais à quoi joue-t-il ?! On va avoir une très longue conversation qui comme celle-ci aurait du l'être sera PRIVÉE. De plus que ça manière d'appuyer sur le « mon » va devoir être expliqué, mais qu'est ce qui lui arrive ?!

— Ce n'est clairement pas le moment pour cette conversation Will. Si tu veux bien nous laisser il faut que je parle à...

En fait je ne sais pas son nom réalise-je avec horreur. Pour un début de journée on peut dire que ça commence bien.

— Lex. Je m'appelle Lex.

Il finit ma phrase, son sourire toujours aussi rayonnant que ma honte est forte.

— Lex. Oui voilà. Je te rejoins dans le petit salon tout à l'heure.

J'ajoute un "s'il te plaît menaçant en voyant qu'il ne bouge pas, réussissant enfin à le faire fuir. Il s'éclipse en silence, son regard toujours pesant sur mes épaules. Si je ne voyais pas moi même le mur de béton de la bibliothèque je jurerais qu'il reste à nous observer depuis la fenêtre.

— Ari. Vous êtes Ari. La fille de Lucifer et Artemis. 

Je fronce les sourcils, surprise de sa déclaration.

— C'est exact mais comment savez-vous ceci ?

— Je connais bien ton père, il était mon parrain, j'étais son apprenti dans les mondes inhumains qui nous entourent.

Nda:

Merci pour les 32 k ! Désolé pour le retard aussi :(

Love u guys

Satan et moi Où les histoires vivent. Découvrez maintenant