Et tandis que toute terreur s'envolait à mesure que le temps passait, Eilya inclina légèrement la tête, hésitant à baisser sa baguette. Pourquoi Kesley faisait il cela ? Il lui souriait comme si se trouver dans cet endroit était la chose la plus naturelle qui soit. Et même si elle avait peur à cet instant précis, ce n'était pas Kesley qui l'avait fait naître. C'était cet endroit... Ces ténèbres... Comme perdu dans les limbes du désespoir et de la solitude.

- Eilya..., murmura t-il en lui tendant la main. Me faites vous confiance ?

- J-je... Je ne sais pas, souffla t-elle perdue, regardant la main tendue d'un œil incertain.

- Alors... Pourquoi m'avez vous suivi ?

Pourquoi l'avait elle suivi ? A dire vrai elle ne savait même plus, refoulant toute idée cohérente pour foncer tête baissée dans le tas. Pas très serpentard tout ça..., pensa t-elle dans un rictus désabusé.

- Je... Je voulais savoir... juste savoir...

- Alors venez, lui sourit-il affectueusement en avançant encore davantage sa main tendue. Venez et vous saurez.

- Vous... Vous allez m'emprisonner ? S'enquit-elle l'air anxieuse.

Et comme si elle venait de sortir une énormité, Kesley se mit à rire de bon cœur, perturbant la nuit de son rire clair.

- Suivez moi, souffla t-il dans un clin d'œil malicieux.

Et face à cette bienveillance qui semblait irradier du vieil homme, Eilya baissa dans un geste hésitant sa baguette, contemplant d'un air incertain cette main tendue. Elle avait cet irrationnel besoin de lui faire confiance, toujours profondément fascinée par cet homme. Cette tendresse dont il la couvait inlassablement, cette façon qu'il avait de voir le monde. Comme si tout n'était que magnificence. Comme si chaque détail était unique.

Alors, d'un geste incertain, elle laissa glisser sa main dans la sienne dans un regard craintif.

Ils se mirent alors à bouger, le vieil homme la tirant doucement dans les dédales ténébreux du manoir. Des pans de murs à moitiés effondrés se distinguaient faiblement de la nuit par leur noirceur encore plus profonde. Et silencieux, si petits parmi ces vestiges, ils marchèrent un moment, slalomant entre les veilles pierres abîmées qui jalonnaient le sol. Ils finirent par atteindre une lourde porte en bois entre-baillée dont l'ouverture laissait deviner des hautes herbes à perte de vue. Toujours paisible, Kesley se laissa engloutir parmi la végétation , effleurant les hautes herbes du creux de la main, telle une fine brise les faisant doucement onduler. Alors, après un moment, ils débouchèrent sur un banc de pierres blanches, isolé parmi la végétation. Et dans un appel muet, Kesley s'assit, invitant Eilya à faire de même dans un petit sourire encourageant.

- Maintenant, comment ça t-il, je veux que vous éteigniez vôtre baguette.

Les sourcils froncés d'un air méfiant, elle resta immobile, hésitante.

- Eilya... Ayez confiance. Je ne vous veux aucun mal.

- Hurmpff !

- Eilya, sourit il en laissant entendre un petit rire. S'il vous plaît.

Kesley avait toujours eu cet apaisant pouvoir sur elle. La rassurant quand elle allait mal. L'apaisant quand elle était tourmentée. Et même si dans le fond sa raison lui hurlait de se méfier, elle abaissa néanmoins sa baguette dans un geste hésitant puis l'éteignit.

- Que vouliez vous me montrer ? S'enquit elle d'une voix prudente, prête à détaller au moindre mouvement suspect.

- Ecoutez..., souffla t-il en laissant glisser son regard sur l'horizon. Ecoutez et regardez...

Les serpentards ne sont pas tous des abrutis [Terminée]Where stories live. Discover now