Les serpentards ne sont pas tous des abrutis [Terminée]

Martinez

La grande salle grouillait de monde. Tous les élèves de Poudlard étaient réunis pour le grand banquet marquant le début de la nouvelle année scolaire et accessoirement pour la cérémonie de répartition des premières années. Les tables des serdaigles et des gryffondors bordaient l'allée centrale tandis que celles des serpentards et poufsouffles longeaient les hauts murs élimés de la grande salle.

Le brouhaha était assourdissant. Les gryffondors, comme toujours, faisaient un raffut pas possible avec un Sirius Black au top de sa forme. Il ne cessait de faire de grands gestes provoquant l'hilarité de la moitié de sa table et des groupies en chaleur aux alentours. Les poufsouffles essentiellement bavaient (au sens propre) devant les maraudeurs. Pettigrow excepté bien sûr. Fallait pas abuser tout de même.

Les serdaigles quant à eux débattaient avidement sur on ne sait quel sujet culturel. Quoique en regardant attentivement, on pouvait clairement constater que le gros de la gente féminine regardaient discrètement ( ou pas ) l'animateur en chef de Gryffondor. Au moins les timides œillades des serdaigles avaient plus de subtilité que les sourires niais des poufsouffles. Les serpentards quant à eux ne parlaient quasiment pas. Loin d'être timides, leur mutisme résidait essentiellement dans le mépris qu'il ressentaient les uns pour les autres. Si les trois autres maisons se basaient sur la confiance et la fraternité, Serpentard était loin de partager cette optique. Ici on n'ouvrait la bouche uniquement que pour rabaisser quelqu'un ou conclure un marché à des fins personnelles. Autant vous dire que ce côté de la salle était loin de péter le feu.

Eilya attendait patiemment le début de la cérémonie. Elle s'amusait à creuser un trou dans la table, trou qu'elle avait commencé au début de sa deuxième année et dont elle était on ne peut plus fière. Bientôt cinq ans à creuser à la petite cuillère et enfin elle commençait à entrapercevoir le dessous de la table. Bref tout ça pour dire qu'Eilya s'emmerdait à souhait lorsqu'une odeur la perturba dans son honorable besogne. Les fleurs. Ça sentait les fleurs. Tournant hâtivement la tête, elle fit face à Rogue. Rogue ?

- Mais dis moi mon petit Severus, commença t-elle dans un sourire moqueur. C'est que tu sens drôlement bon aujourd'hui. On s'est pomponné pour la rentrée ?

- Tssss... écrase Connors.

- C'est quoi comme fleurs ? Des roses ? Des jacinthes ? Ou peut être...

- Des pissenlits, la coupa t-il dans un grognement.

Des pissenlits. Une vision des plus poilantes s'imposa alors à elle, Rogue gambadant joyeusement parmi les champs de pissenlits, des fleurs dans les cheveux.

- Un cadeau peut être ? sourit elle à pleines dents.

- Black.

- Et bien tu le féliciteras de ma part ! Ah, attends il te reste encore une fleur dans les cheveux. Ne bouge pas..., ajouta-telle en l'enlevant. Voilà ! Roh mais c'est que t'es chou en plus ! On aurait presque envie de te faire un câlin !

Severus se redressa dare-dare en la dévisageant.

- Connors ! N'y songe même pas ! s'écria t-il horrifié sous le regard rieur de la jeune fille.

Le bruit retentissant des grandes portes se fit alors entendre et McGonagall apparut fièrement, suivie d'une flopée d'enfants ouvrant tous des yeux aussi grands que des soucoupes. La jeune Connors ne put retenir un petit sourire. Elle se souvenait comme si c'était hier de sa première année à Poudlard. Elle aussi avait été émerveillée par ce majestueux château, cette immense salle et ce vieil homme au regard chaleureux. La jeune femme avait toujours admiré Albus Dumbledore aussi bien pour son immense pouvoir que pour son caractère jovial et bienveillant. Tel un père veillant sur ses nombreux enfants.