5 : Frida

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Une douce caresse me réveille. C'est la main de Loki, il est assis au bord du lit et me regarde avec un doux sourire.

– Te voilà enfin réveillée, dit-il gentiment.

– Mmmh... J'ai mal à la tête... Je réponds.

– Naaan à peine ! Se moque-t-il.

– Mmmmh bisou du matin s'il te plaît Lokiiii !

Je me tends, je suis soudainement très réveillée, je viens de me rendre compte de ce que je viens de dire. Toujours allongée, je lève les yeux sur Loki. Il semble aussi surpris que moi. Nos baisers on toujours été échangés pendant nos rapports sexuels. Ils n'ont jamais été des baisers romantiques, seulement érotiques.

Ses yeux sont ronds et ses joues sont légèrement rouges. Mon cœur bat, affolé. Que va-t-il répondre ?

Sans un mot sont visage se détend et il dépose un baiser sur mon front. Le baiser ne me réchauffe pas le bas du ventre, il n'accélère pas non plus le battement de mon cœur, au contraire, il me détend et m'entoure d'un doux sentiment de légèreté.

– Au fait Marine m'a contacté sur messenger, elle voudrait savoir comment tu vas, et elle s'excuse pour hier soir, me dit Loki tout me tendant ma tasse de café.

– Merci... Tu peux lui dire qu'elle n'a pas à se sentir mal pour moi, je suis adulte ce sont mes actions, mes choix... Je lui réponds tout en attrapant la tasse.

Loki me regarde sans dire un mot, ça ne sert à rien de débattre de la situation d'hier soir. Je lui avais
promis de ne plus toucher à une goutte d'alcool... Et je venais de briser cette promesse et de l'effrayer.

Loki et moi sommes maintenant en colocation depuis quatre mois. Nous avons loué ce petit studio sur un coup de tête et avec surprise, nous nous sommes rapidement entendus et notre collocation n'a jamais été un problème... excepté pour certains moments. Loki a passé les deux premiers mois à calmer mes excès de colère, provoqués par mon sevrage avec l'alcool. 

Pour lui, c'était sa seule condition, il pouvait payer les premiers mois de loyer le temps que je trouve un boulot, à condition que j'arrête l'alcool. Les deux premiers mois ont été difficiles, j'étais à bout de nerfs, il m'arrivait de pleurer sans raison et de crier pour chaque petite chose. Les premiers jours, quand Loki partait au travail, j'en profitais pour boire excessivement, ce qui faisait que quand il rentrait le soir, j'étais dans un état déplorable. 

Puis lors du troisième mois, alors que je faisais une crise, Loki s'est soudainement mis à pleurer. Je ne l'avais jamais vu pleurer, il faisait toujours bonne figure même quand j'étais incontrôlable. 

Ses joues couvertes de larmes et ses lèvres tremblantes, c'est la première et dernière fois où je l'ai embrassé sans gestes sexuels qui s'en suivent. C'est aussi durant ce soir là que je lui ai fait cette promesse que j'ai fini par briser hier. Nous sommes ensuite devenus, ce que les gens appelle, sex-friends, ou plans cul, même si je n'aime pas ces mots. Par chance nos préférences sexuelles sont compatibles. Je déteste être dominée et j'apprécie peu que l'on me touche. Quand à lui... Il ne réclame que ça.

– ... da... Frida !

La voix de Loki me tire de mes pensées.

– Pardon tu disais ? Je balbutie.

– À quoi tu pensais ? Si tu t'en veux à cause d'hier soir, ne t'inquiète pas, je vais bien, alors arrête de te torturer l'esprit.

– Tu es sûr ? Je peux dormir ailleurs si tu veux !

– Non non non et non ! Écoute, quand je rentre du travail ce soir on se fait un cinéma et après on ira baiser comme des bêtes pour refermer cette blessure, ok ?

Je manque de m'étouffer avec mon café.

– O... ok mais en fait, non je vais aller voir Matthieu aujourd'hui.

– Ha oui ? Bon bah tant pis alors tu manques une jolie occasion de passer plus de temps avec moi.

– Ho ne t'inquiètes pas, je me rattraperai.

– Grrr j'attends ça avec impatience...

Je pouffe de rire et essaye de cacher mes joues rougissantes derrière ma tasse de café.

– Dis moi... Commence Loki. Ça vient d'où ce prénom, Frida ?

– C'est mexicain.

– Tu as des origines mexicaines ?

– Pas que je le sache. Mes parents m'ont appelé Frida en référence à Frida Kahlo, cette artiste peintre mexicaine connue pour ses peintures avec lesquelles, elle exprime sa souffrance physique et psychique.
Mais ce qui plaisait encore plus à ma mère, c'est que Frida est devenue un symbole féministe, une femme forte et libre sexuellement ! Comme disait ma mère, "elle aime la conquête, le sexe, les nombreuses liaisons. Tant que son cœur bat, elle bat avec lui, elle jouit, elle vit."

– Wha... c'est joli. 

– Héhé, oui t'a vu ça. Et toi Loki ça v...

Loki regarde vivement son portable et me coupe.

– Merde, je dois y aller !

Il se dirige vers la porte d'entrée puis s'arrête pour m'observer. Je le regarde d'un air interrogateur.

– Tu es putain de mignonne les cheveux en bataille... voir carrément sexy ! Me dit-il avec un ton
provocateur.

Cette fois-ci mon café fait un looping dans ma gorge.
Il sourit amusé de ma réaction et me fait un clin d’œil avant de quitter le studio. Il me faut quelques
instants pour reprendre mes esprits.

 Merde... du coup il ne m'a pas dit d'où venait son prénom.

Notre histoire n'est pas une Tragédie.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant