37 : L'arrivée de Violet (et le début des ennuis).

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Le lendemain, il est évident que je suis KO. Freya Iversen, à peine dix millilitres d'alcool dans le sang et tout juste quatre heures de sommeil perturbé est au bord d'un état végétatif. Je m'étire dans mon lit, regardant sans stress l'horloge, pour une fois. Il n'y a pas d'entrainement pour moi aujourd'hui. Heureusement d'ailleurs.

Je fixe un instant un éclat argenté qui brille sur ma table de nuit. Ma médaille européenne, gagnée avec Ulrick. J'ai pu gagner d'autres compétitions auparavant, mais aucune ne me donne autant de joie et de fierté que celle-ci.

Puis j'entends deux coups sur ma porte, et je soupire face à cette interruption si matinale dans ma vie, alors qu'il est largement huit heures passées. Je mets du temps à émerger de mon lit et avancer jusqu'à cette dernière, en enfilant un vieux sweat beaucoup trop large sur le chemin pour ne pas accueillir mon invitée en simple culotte, même si je suppose l'identité de cette dernière.

— Salut, Katrina, maugréé-je sans surprise quand je lui ouvre et qu'elle s'engouffre dans mon studio.

— Salut, miss ! Bien dormi ?

— Je viens juste de me réveiller, fais-je en me frottant les paupières.

— Ça se voit, et tu as vraiment petite mine. Je tombe à pic.

Je fronce les sourcils, n'ayant sans doute pas tout compris. Quand on a une sale tête post-soirée, les contacts sociaux trop matinaux, ce n'est pas le genre de choses qu'il faudrait éviter ?

— J'ai voulu passer voir Cynthia à son appartement, mais à peine j'ai toqué chez elle qu'une flopée d'insultes m'a répondu. Heureusement que tu es de meilleure humeur le matin, toi.

— Je ne sais pas comment tu fais pour être autant énergique de bon matin, Katrina.

— Je n'ai pas bu d'alcool hier soir. Bon il me manque quelques heures de sommeil, mais je les rattraperai ce soir en me couchant tôt. Donc je viens à la rescousse de ma Freya qui n'est pas dans son assiette après deux coupes de champagne.

— Tu n'as pas le droit de te moquer, dis-je en la poussant amicalement, même si je suis touchée par l'initiative.

— Je vais te donner ma recette post-soirée : je te prépare un petit-déjeuner complet avec des jus de fruits vitaminés, ensuite on fait une matinée cocooning avec des masques hydratants et des laits pour le corps. J'ai tout ce qui faut dans mon sac à dos.

Clairement, Katrina est trop mignonne avec moi.


Je pars donc rapidement me doucher, pour au moins avoir une odeur acceptable pour ma pauvre Katrina qui me fait l'honneur de son soutien de mon matin. Quand je reviens, elle a ouvert mes volets, fait mon lit et préparé un super déjeuner pour toutes les deux.

— Je t'ai dit à quel point tu es géniale ? dis-je en admirant tous ses efforts.

— Tu es trop gentille, merci. C'est à ça que servent les amies, non ? Allez, viens déjeuner, j'ai préparé du muesli aux fruits rouges et un jus aux agrumes et à la pomme.

Je m'installe face à elle, et tout en déjeunant, on échange encore du somptueux cocktail de la veille.

— Au fait, tu as vu le sms de Hans ? me demande-t-elle.

— Non, j'ai pas regardé mon portable depuis que je suis levée.

— Il nous convoque tous, les sportifs patineurs. C'est bizarre. Il veut peut-être nous parler des jeux olympiques, même si c'est étrange de le faire plus d'un an à l'avance, alors que l'on sort tout juste des jeux européens. Ou sinon, il revient sur les jeux européens. Même si c'est passé et qu'ils ne nécessitent pas forcément que l'on s'attarde dessus.

ArOù les histoires vivent. Découvrez maintenant