Niko/Guardiola

37 5 2
                                    

Jouer de ses charmes

Niko ne s'était pas douté que pour ses premiers matches à la tête du Bayern il devrait commencer par affronter d'aussi grosses équipes que Manchester United et City. En fait, il ne s'était pas douté qu'il aurait ce sentiment d'appréhension croissant en lui plusieurs jours avant les matches. Hasan avait eu la bonne idée de l'emmener boire un verre, Robert avait suivi par peur de les laisser seuls se saouler en plein Munich (quelque part il avait bien fait de venir). Ils étaient toujours en pleine coupe du monde en période de demi-finale, alors les bars étaient remplis, et Niko se réjouissait de voir la Croatie réussir, il n'avait pas pu en faire autant avec eux mais il était heureux de voir que ça fonctionnait maintenant avec Luka comme capitaine. Robert ne tenait pas bien l'alcool, alors son petit-frère s'était misérablement endormi sur la table, sa bière toujours à la main, Niko avait la chance de mieux le tenir, alors il suivait le match du coin de l'œil en écoutant Hasan lui parler du job et de ce qu'il impliquait. Ce n'était pas vraiment le meilleur endroit mais ça faisait l'affaire, les gens ne s'exclamaient qu'à chaque action dangereuse. À un moment, ils en vinrent à évoquer Pep et Manchester City, Niko connaissait suffisamment l'espagnol, ils avaient pu s'affronter sur les terrains en 2016 et Niko avait appris de lui à Doha en 2015. Il l'aimait bien, Pep était un homme bon et émotif, comme lui, ils n'avaient pas le même parcours, et Niko préférait se réjouir de la réussite de Guardiola en rêvant que ça lui arriverait un jour, il savait être patient. Niko réfléchissait à un moyen de battre City, ou d'assurer un nul, il voulait tant bien que mal ramener le Bayern sur les traces dorées de Jupp, même s'il n'aurait jamais son niveau, quand Brazzo tapota son épaule en ricanant à moitié bourré qu'il pouvait toujours coucher avec Pep pour le distraire, qu'il avait un beau cul pour ça et qu'il réussirait peut-être. Niko avait d'abord rit à son tour, avant de tourner la tête de gauche à droite, c'était une idée stupide, et puis même s'il avait rougi du compliment, il était trop fier pour se réduire à ce genre de bassesse.

Enfin, c'est ce qu'il croyait. Il se retrouvait maintenant à Manchester à rougir à la moindre pensée de cette discussion et de Guardiola. La coupe du monde s'était achevée, la Croatie n'avait pas gagné, c'était prévisible mais il était triste pour les jeunes, Luka et Ivan qu'il avait vu grandir, et Ante qu'il avait plus qu'adopté dans son cœur. Mais bon, c'était juste une nouvelle désillusion reliée à son pays, maintenant il devait se concentrer sur les matches du Bayern. Alors Niko était à Manchester quelques jours avant le match face à City, personne ne le connaissait et c'était une bonne chose, il avait fui Frankfurt tout le mois de juin à cause de la Pokal (ou grâce, il ne savait toujours pas). Il faisait un tour de l'Etihad sans plus se soucier des gens autour de lui, il n'était qu'un autre touriste parmi eux. Enfin, Niko l'était jusqu'à ce que Pep l'appelle d'il ne savait où, un sourire radieux sur son visage, un rougissement était immédiatement apparu sur ses joues alors qu'il se souvenait de la raison de sa présence en Angleterre. Pep l'attrapa par le coude pour l'emmener dans son bureau, loin de la foule, Niko ne se sentait finalement pas si prêt pour jouer de ses charmes avec lui, ce n'était pas une bonne idée, encore moins vu que c'était à la base une stupide blague de la part de Hasan.

Pep avait l'air en forme, Niko était vraiment heureux de le revoir après toutes ces années, il n'avait pas changé. Mais bon, Niko n'était pas là pour se réjouir du temps et des équipes qu'ils entraînaient, malheureusement. Il était là comme un abruti pour se vendre afin d'aider sa nouvelle équipe à se redresser. Pep s'assit derrière son bureau, gardant son sourire sur son visage comme s'ils étaient de vieux amis qui se retrouvaient finalement, Niko préféra rester debout, il ferait mieux de ne pas s'éterniser avant que quelque chose ne se produise... En fait, Niko avait peut-être été reconnu à cause du survêtement du club qu'il avait enfilé, il commençait à prendre cette mauvaise habitude, mais pour sa propre défense, il faisait aussi chaud à Manchester qu'à Munich, et Hasan lui avait dit que ça le mettait en valeur, alors il l'avait écouté comme l'ancien petit ami qu'il avait été pour lui pendant son temps au Bayern quand il était joueur. Pep avait gardé un bon allemand, Niko était réjoui de pouvoir discuter avec lui, mais il devait vraiment rentrer dans le vif du sujet malgré lui.

Footshot 2 : ÉPISODE V : L'Empire Contre-AttaqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant