Step 14

1K 24 0
                                    

Plus tard dans la soirée :

- Comme on se retrouve ! me nargue une voix que je déteste tout particulièrement.

Je relève les yeux du lavabo et croise les siens dans le miroir. Les toilettes sont toujours une mauvaise idée en soirée. Je tente de m'échapper mais elle me rattrape dans le couloir et le fait faire volte-face. Heureusement qu'il n'y a personne.

- Je t'ai vu parler avec des joueurs alors que tu ne devrais même pas être ici. Je les avais pourtant montés contre toi mais il faut croire que ça n'a pas suffit.

Je suis fatiguée de cette fille. Un jour je vais mourir à cause d'elle. Ce sera sûrement une overdose.

- Mais comme le message n'est pas bien passé, je vais prendre le risque de me répéter. Si tu ne t'éloignes pas des bleus je te fais perdre ton job. J'ai des contacts et en trois minutes chrono tu n'auras plus d'emploi, me menace-t-elle.

Elle est toujours aussi puéril et ça en devient presque ridicule. Je crois qu'il faut que je lui dise.

- J'en ai rien à foutre Mia ! je lui dis. Vas-y, fait moi perdre mon job ! Et après ? Des clubs à travers l'Europe entière sont prêts à m'employer et même un aux States !! Tu crois que tu m'impressionnes ?! Ça fait longtemps que je suis passée au dessus de ça mais toi visiblement pas. J'en veux aux bleus de m'avoir fait renvoyer sans venir me parler avant pour qu'on puisse s'expliquer mais franchement, toi je m'en fous ! Tu ne m'intéresse pas et j'en ai assez de devoir te subir. Fais ce que tu veux avec qui tu veux et dans n'importe quel pieux ! Mais par dessus tout, laisse-moi en paix !!! je finis, excédée.

Puis je retourne dans la salle. Mais bien évidemment, mon répit fut de courte durée car Mia, garce un jour garce toujours, arrive avec un bleu à la pommette et des larmes de crocodiles partout sur le visage. Je sens déjà que je vais être l'accusée dans son histoire alors je m'esquive direct tandis que la plupart des gens dans la salle s'approche d'elle pour savoir ce qu'il s'est passé.

Je sors. L'air frais me fait du bien et je décide de descendre au terrain. Il n'est pas vide mais pour une fois ce ne sont pas des garçons mais des filles qui jouent. Ce sont les bleues.

- Salut ! me lance l'une d'elle assise sur le bord du terrain.

- Salut, je répond.

- Tu viens de la soirée ?

Je me contente d'acquiescer tristement.

Ça me fout le bourdon que ma soirée soit encore pourrie par un des numéros de Mia.

- Toi non plus tu l'aimes pas ? me demande-t-elle avec un sourire.

- J'ai pensé à voix haute ?! Merde !

Elle rigole et je décide qu'elle est sympa.

- Non. Cette chieuse m'a pourrie mon premier travail ici et maintenant que j'ai réussi à remonter la pente, elle veut me remettre la misère.

- C'est toi Alex !? me demande-t-elle surprise.

Je la regarde encore plus surprise et on finit par éclater de rire ce qui attire l'attention des quelques autres joueuses qui se ramènent vers nous.

- Ouais c'est moi Alex mais comment ça se fait que vous me connaissiez ? j'interroge, curieuse alors que les autres filles s'assoient à nos côtés.

- Ah la la !!! C'est toute une histoire ça !! On est pas vraiment proche des garçons, plutôt collègues mais quand t'es partie, putain ! On a jamais vu une aussi mauvaise ambiance de leur côté. Ils s'engueulaient tous et se rejetaient la faute les uns sur les autres. Intenable. On a limité nos contacts avec eux au maximum. Maintenant ça va mieux mais c'est toujours source de tensions.

- Tu étais leur entraîneur c'est ça ? demande une autre fille.

- Ouais, et je le suis fait salement viré par la suite.

- À cause de Mia hein ?

- Qui d'autre ? je ricane. Elle ne supportait pas que je lui dise de fermer sa gueule pendant les matchs alors elle a monté les joueurs contre moi et comme, en raison de la relation professionnelle que j'entretenais avec eux, je n'étais pas spécialement leur pote ils ont préférés la croire.

- Rude ! dit l'une d'elle.

- Ouais. Et vous qu'est-ce que vous faites ? je demande pour changer de sujet.

- Petit match amical. Tu joues ?

- Ok. Mais j'ai pas la bonne tenue, je me rappelle en jetant un regard fâché contre ma robe et mes talons.

- Tu fais du combien ?

- 38.

- Je te prête mes crampons si tu veux, me propose la première fille toujours assise sur le bord.

- Tu joues pas ?

- Non le toubib a dit au repos et on a match dans deux jours donc j'obéis.

J'échange de chaussures et je pars en trottinant sur le terrain.

- J'en ai marre de ma dégaine, je me plains alors que les filles rigolent.

Il y a une bonne ambiance et on commence à se faire quelques passes tranquille. J'entraîne mais j'ai un niveau potable en foot. On se fait la partie et l'autre équipe est en train de gagner mais le sourire est chez tout le monde.

Les lampes illuminant la pelouse s'éteignent soudainement et on se voit forcées d'arrêter le match vu qu'on voit plus rien. On se regroupe près de Wendie quand une silhouette en amont nous interpelle :

- Vous auriez pas vu une fille en robe passer ? demande-t-il.

Ça y est je suis recherchée. Je n'ai jamais autant remercié et béni le destin d'avoir éteint les lampes.

- Dites rien s'il-vous-plaît, je chuchote aux filles qui répondent de concert :

- Non désolé, on a vu personne.

Une fois la silhouette répartie, je souffle et me détend. Elles se retournent vers moi en quête d'explications et je leur raconte ce qu'il s'est passé précédemment.

- Nous non plus on l'aime pas, me dit Eugénie. Elle est une hypocrite de première avec nous dès qu'on la croise.

Je crois qu'il y a de l'alchimie avec ces meufs là.

Alex, entraîneuse de génieWhere stories live. Discover now