Recruits - Little Stars

Ban - Chapitre 1 : Envol

25/07/2008

Ban était dos à la petite grille, sur les quelques dalles servant d'allée jusqu'à la porte d'entrée de la maison où il avait grandi. Il souriait à sa famille, un sac de randonnée sur le dos et une énorme valise à roulette à ses pieds.

« Bon, eh bien... » commença-t-il un peu gêné.

Oui, cette habituelle boule d'énergie positive et trop bavarde était gênée. C'était la toute première fois qu'il partait seul de la maison. Direction l'Etat de New-York, rien que ça ! Un nouveau départ loin de son Arkansas natal. Tant de changements l'attendaient alors il ne savait pas comment dire au revoir.

« On se revoit pour Thanksgiving. Je vous appelle quand j'arrive à N-

- Tu nous manques déjà ! » coupèrent deux voix synchrones et criardes.

Becka et Levi passèrent le palier où la famille était rassemblée pour se jeter sur leur frère. Ce dernier serait tombé à la renverse s'il n'était pas habitué depuis 15 ans aux réactions surdimensionnées des jumelles. Il rit en caressant leurs cheveux.

« Vous me manquerez beaucoup vous aussi. J'espère que vous serez sages avec papa et maman. Et surtout avec Stanley.

- Comme des images ! » promirent-elles avec un large sourire.

Ban rit de plus belle. Il savait qu'elles ne tiendraient pas une heure avant d'en faire voir de toutes les couleurs à leur plus jeune frère.

À cette pensée, il jeta un regard au velux qui se trouvait au niveau du toit. Une ombre passa, resta quelques instants puis disparut. Il demanda à ses parents dans un soupire :

« Il ne descendra pas, n'est-ce pas ?

- Excuse-le mon chéri, répondit sa mère. Stanley n'a jamais su agir face aux au revoir...

- Vous l'embrasserez de ma part ?

- Bien sûr, acquiesça-t-elle. Loin de moi l'idée de te chasser, mais tu vas finir par être en retard si tu ne pars pas tout de suite.

- Tu as raison. A bientôt tout le monde. »

Ban embrassa sa famille et partit avec des cris d'encouragement de la part de ses sœurs. Il marcha en direction de son lieu de rendez-vous et ne regarda devant lui que lorsque sa maison ne fut plus en vue. Le jeune homme regarda le soleil à peine levé et inspira un grand coup. Il réajusta son sac et empoigna plus solidement la poignée de sa valise pour se redonner du courage.

Il traversa une longue rue remplie de petits commerces et salua les habitants qu'ils connaissaient depuis l'enfance. Il avait envie de s'arrêter à chaque boutique, discuter de tout et de rien pendant des heures, dans l'unique but de repousser le départ. Mais il n'en fit rien. Il savait déjà dans quelle boutique il se rendrait, quel achat il allait faire et combien de temps cela lui prendrait. Lorsqu'il aperçut l'enseigne du magasin, il ne pensait plus qu'à une seule chose : Rashika. Elle avait le chic de toujours occuper ses pensées. Après tout, c'était grâce à elle que Ban avait découvert le plaisir de la lecture et l'amour du théâtre et qu'il partait si loin de la maison pour en faire ses études.

Il entra dans le minuscule magasin de fleurs et fit très attention à ne rien renverser avec ses bagages. Les clochettes bousculées par le mouvement de la porte firent arriver un vieil homme qui sourit en voyant le client qui venait d'entrer.

« Le jeune Silleston est bien matinal aujourd'hui... » constata-t-il en guise de salutation.

Il pencha sa tête sur le côté pour observer les bagages du jeune homme en face de lui et continua :